Cette année, la France célèbre le centenaire de la disparition de Guillaume Apollinaire. Toutefois, beaucoup de Français ne connaissent que trop peu l’œuvre de cet immense poète, qui n’a pas seulement écrit « Le Pont Mirabeau ». La vie d’Apollinaire est sans doute encore moins bien connue que ses mots ; peu savent qu’il était aussi un critique d’art, un journaliste, un directeur de revue, et un véritable homme moderne.
Apollinaire. Portrait d’un poète entre deux rives
Avec Apollinaire. Portrait d’un poète entre deux rives, sorti en librairie le 2 mai 2018, Philippe Bonnet apporte un éclairage inédit sur l'homme et sur son époque foisonnante, éprise de modernité.
Un livre pour « rallumer les étoiles »
Apollinaire. Portrait d’un poète entre deux rives a pour ambition de mieux discerner Apollinaire, à travers sa vie parisienne, ses occupations professionnelles, ses amis, ses compagnes, ses habitudes, ses goûts et aussi ses ennuis.
L’ouvrage met en lumière une des périodes les plus marquantes et les plus prolifiques de sa vie : celle qui le lie à Paris. Il entraîne ainsi le lecteur dans une époque fascinante, durant laquelle Paris était incontestablement la capitale des arts et de la littérature.
À la fois portrait et itinéraire, Apollinaire. Portrait d’un poète entre deux rives veut «rallumer les étoiles », pour reprendre le célèbre vers du prologue de Les mamelles deTirésias, le drame surréaliste d’Apollinaire.
Ayant parcouru l’Allemagne en tout sens, épuisé tous les stratagèmes et charmes divers afin de séduire Annie Playden, Apollinaire rentre à Paris en août 1902, année durant laquelle il va commencer à signer ses poèmes Guillaume Apollinaire. « Ah ! La charmante chose, dira-t-il un jour, quitter un pays morose pour Paris ».
Rendre Apollinaire accessible à tous
Philippe Bonnet ne s’adresse pas seulement aux inconditionnels d’Apollinaire : il souhaite faire découvrir le poète à un public non averti à travers un texte valorisé par une maquette élégante et originale.
Apollinaire. Portrait d’un poète entre deux rives ne ressemble donc pas aux (méritoires) ouvrages universitaires et littéraires sur Apollinaire : il a été écrit selon une méthode journalistique, et privilégie l’homme à son œuvre.
Le récit biographique, vif et inspiré, est rythmé par des anecdotes peu connues et des citations du grand poète.
Guillaume Apollinaire est un personnage globalement charmant. Il est doté d’une érudition abondamment glanée dans les bibliothèques où il se console des petits boulots fastidieux et stériles auxquels il est astreint. Sa faconde, sa capacité à enchanter le commerce de ses rencontres contribuent en revanche à faire de lui une relation de plus en plus recherchée.
Philippe Bonnet est né en 1957 à Paris. Il fait l’essentiel de sa carrière journalistique à Libération, La Tribune, le Nouvel Hebdo, Sipa Press et l'Agefi, et est aujourd’hui correspondant à Paris pour le quotidien belge L’Écho.
En 2005, il a signé L’éternité probablement, paru aux éditions Anne Sigier.
Depuis 2010, Philippe Bonnet édite sur internet Les Soirées de Paris, dont le titre rappelle à dessein la revue fondée par Apollinaire en 1912. Comme son ainée, cette revue s'efforce de traiter l'actualité culturelle au sens le plus large possible, avec une parution quasi-quotidienne.
Philippe Bonnet travaille actuellement sur un autre ouvrage sur Apollinaire, consacré au séjour que le poète a fait à Oran entre le mois de décembre 1915 et le mois de janvier 1916, pour y retrouver sa fiancée Madeleine.
Genèse de l’ouvrage
C’est le poème « Salomé » qui a donné à Philippe Bonnet l’envie de partir à la découverte d'Apollinaire dans les années 80.
Après avoir écrit de nombreux articles à son propos, le journaliste décide de consacrer un ouvrage à Apollinaire.
« Ensuite, il y a eu la rencontre avec Tatiana Sirotchouk, l'éditrice des Éditions Bleu et Jaune », raconte Philippe Bonnet. « Elle avait déjà publié un livre sur les Cosaques Zaporogues, dont Apollinaire a parlé dans son recueil Alcools. Le lien s'est ainsi tissé, avec une envie commune de porter un projet. »
Résumé
« Apollinaire est un Parisien d’adoption dans son acception la plus absolue. Ici tout l’enchante, même s’il dit bouder la tour Eiffel.
[…] Il aime les bouquinistes qu’il découvre dès son arrivée, les bibliothèques, les églises, les restaurants, les virées entre copains. Il peut marcher d’Auteuil à Montmartre en faisant un crochet par Saint-Germain et terminer son périple à Saint-Lazare avant de sauter dans le train de Chatou où réside sa mère.
[…] Il chérit le Paris ancien et s’épanouit aussi dans ces quartiers encore neufs qui vont de Montparnasse à Denfert-Rochereau. Pour ce féru d’art et de modernité, Paris est définitivement the place to be. »