Dans ce blog, je présente souvent des auteurs contemporains à notre époque, dont le parcours vient parfois tout juste de démarrer, ou bien qui ont déjà quelques livres à leur actif…
Et puis, il y a le plaisir de revenir, de temps en temps, à « un classique ». Mais qu’entend-on au juste par cette appellation ?
En général, il s’agit d’un auteur reconnu par l’Académie française, qu’on étudie en classe, et qu’on a parfois, et même souvent, plus ou moins oublié… ou alors, dont on se souvient du nom, du titre de l’une ou l’autre œuvre, mais rien de plus.
Alors, ici, je voudrais vous faire redécouvrir un auteur dit « classique », tout simplement parce que j’aime tant ses œuvres qu’il peut m’arriver de réciter l’un ou l’autre de ses poèmes : il s’agit de Guillaume Apollinaire (1880-1918 : poète français, d’origine polonaise, et critique d’art, proche des surréalistes).
De suite, certains se diront : « Ah, mais oui… n’était-ce pas cet auteur qui avait des problèmes d’alcoolisme ? » tandis que d’autres penseront, à juste titre, à son recueil de poèmes : « Alcools ».
« Alcools » d’Apollinaire, c’est tout un univers composé de beauté et de mélancolie, de sublime et de fou, et de beaucoup d’onirisme… C’est un univers envoûtant.
C’est un poème lent et triste, dont l’auteur a lui-même enregistré la lecture (« Comme la vie est lente et comme l’espérance est violente… Sous le pont Mirabeau coule la Seine… »).
Guillaume Apollinaire lit "Le pont Mirabeau"
Ce qui est intéressant, dans ce poème, est qu’au fond, derrière cet amour vénéneux, se cache la figure maternelle, ainsi déclinée : « (…) les colchiques qui sont comme des mères, filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières qui battent comme les fleurs battent au vent dément » : ainsi donc est vue la mère, derrière l’amour : comme l’image de la folie, de cette démence qui tel un vent violent balaye tout sur son passage et surtout, empoisonne… et se transmet inexorablement (« qui sont filles de leurs filles… »)
C’est sans doute le poème qui m’interpelle le plus, cette violence et ce poison attribués à la mère qui dispense « l’amour » : autant dire que cette mélopée fait frémir autant qu’elle envoûte, et peut-être justement parce qu’elle envoûte…
Il y aurait bien sûr énormément de choses à dire encore au sujet de cet immense poète que fut Apollinaire, mais j’ai choisi cet angle qui consiste à vous faire découvrir les trois poèmes qui m’ont le plus marquée, en vous disant pour quelles raisons.
Alors, belle redécouverte !
Un article signé Solange Schneider pseudo Zalma écrivain, auteur de « Chemins étranges » et « Points de fuite »