Voici le parcours d’une jeune auteure, à la fois par l’âge et par sa première publication, toute récente, qui aborde, au-delà de la question de « l’amour », un sujet de société pour le moins complexe et délicat à traiter.
Je vous propose donc d’aller à la rencontre de Célia Samba, afin de mieux la découvrir
Présentation de Célia Samba et son premier livre, « La rue qui nous sépare » : ce roman, publié chez Hachette, est en lice pour le Prix Babelio !
- Bonjour, Célia Samba ! Vous signez votre premier roman, « La rue qui nous sépare » (chez Hachette) avec une particularité : celle d’aborder le sujet de « la rue »… Qu’est-ce qui vous a poussée à traiter ce sujet ?
Bonjour Solange-Zalma, et merci pour la proposition d’interview !
Pour tout vous avouer, je n’ai pas véritablement « choisi » ce sujet. L’histoire s’est imposée d’elle-même, un soir d’hiver, après que j’ai croisé un monsieur sans-abri qui mendiait. Je lui ai offert une crêpe et de cette scène est né le roman.
Une fois écrit, je me suis aperçue qu’en retravaillant le texte, il pourrait peut-être pousser certains lecteurs à la réflexion ; que je pourrais partager mes questionnements sur notre société, les difficultés que j’ai pu ressentir en tentant d’aller vers une personne qui vit dehors… La grande précarité et l’exclusion sociale sont des réalités. Notre indifférence face à elles et l’inaction des politiques me révoltent. Ce roman a aussi été un moyen pour moi d’exprimer cette colère.
- Votre livre s’adresse-t-il à la jeunesse essentiellement, ou bien à tous les publics ?
Je pense que c’est un roman tout public. Le style d’écriture et les personnages en font un roman young adult, mais les retours les plus positifs que j’ai reçus venaient de personnes âgées de plus de 50 ans !
- « La rue qui nous sépare » a gagné le concours « Nos Futurs »… De quoi s’agit-il au juste ?
En 2020, Hachette Romans a lancé la première édition du concours « Nos Futurs » : un appel à texte sur le thème de l’engagement. Il s’agissait de proposer un roman engagé, d’une manière ou d’une autre. Le premier prix était un contrat d’édition et une invitation au Salon du livre. D’ailleurs, il se pourrait qu’une seconde édition s’organise en coulisse…
- Il y a cette première réussite littéraire, et à côté, il y a vos études qui sont prenantes, puisque vous êtes en cinquième année de médecine. Comment parvenez-vous à concilier les deux : l’écriture et la médecine ?
Je rame un peu (rires). Il est vrai qu’entre l’hôpital, les gardes et les partiels, certaines périodes sont plus compliquées que d’autres. J’essaye d’être indulgente envers moi-même et de faire passer le plus important en priorité : santé, proches, études… L’écriture passe après. Cependant, je m’astreins à une certaine régularité. Je grappille chaque jour quelques minutes par-ci, par-là, pour écrire. En ce moment, j’écris dans le métro. Pas très pratique, mais mieux que rien !
- Dans votre emploi du temps bien chargé, comment trouvez-vous l’inspiration ?
Le quotidien m’inspire beaucoup ! La vie à l’hôpital, notamment, offre son lot de situations cocasses et de rencontres. J’essaye de noter dans un carnet les éléments qui me marquent : une personne, une situation, une phrase, une publicité… Il me faut ensuite beaucoup de temps (souvent des mois) pour mûrir mes idées.
- Et avez-vous des petits « rituels d’écrivain » ?
J’aime bien avoir un thé (que je ne boirai pas, trop absorbée par mon ordinateur) à côté de moi. J’aime aussi écrire en plein air. Malheureusement, j’ai rarement le temps de bien m'installer… donc j’écris où je peux, quand je peux et pas toujours dans de bonnes conditions. Par contre, j’ai toujours une bonne playlist pour m’accompagner !
- Avez-vous d’autres projets d’écriture, ou bien est-ce encore trop tôt pour en parler… ?
Je travaille actuellement sur un roman réaliste jeunesse, dont les personnages principaux sont deux jeunes aidants. Les aidants familiaux sont des personnes qui se dévouent à un proche malade, au quotidien. Alors qu’un Français sur six est aidant, ce rôle et ses implications (sur la santé, sur la vie professionnelle) sont encore méconnus. J’ai donc à cœur d’écrire un texte qui sensibilisera à ce sujet, notamment les plus jeunes, qui sont tout autant concernés.
Merci d’avoir répondu à ce petit questionnaire, Célia ! Nous vous souhaitons de poursuivre avec bonheur votre aventure littéraire, qui commence sur une rampe de lancement, votre roman faisant partie des dix livres sélectionnés pour participer au Prix Babelio…
Et nous rappelons que pour chaque livre vendu, un euro est reversé à l’association « La Cloche », qui lutte contre l’exclusion des personnes sans-abri.
Interview réalisée par Solange Schneider pseudo Zalma écrivain, auteur de « Chemins étranges » et « Points de fuite »
8 commentaires
je danserai bien avec elle….
Tu pourrais commencer par voter pour elle, ce serait un début…
j’ ai noté que le quotidien l’ inspire, et c’ est vrai, la pauvreté grandit en France
C’est une vraie réalité
Merci pour cette belle présentation.
avec plaisir
Le livre est très agréable : on est pris dans l’histoire très vite, et c’est plein de sensibilité ; les sentiments sont très bien décrits, c’est tellement ça… !!
N’hésitez pas à le lire, vraiment !
Merci pour ce complément