"Le goût du vertige" de Stéphane Chaumet, est un roman puissant en hommage aux existences dans lesquelles vie et mort se croisent sans cesse.
Peut-être que mourir ce n’est pas grand-chose, ce qu’il y a d’inadmissible, c’est la mort de ceux qu’on aime.
Une vingtaine d’années après la disparition de son amie, morte à 22 ans d’une maladie rare, le narrateur retrouve par hasard une autre femme qu’il a connue à cette époque, une violoniste avec laquelle il a vécu une étrange et brutale passion.
Resurgissent ces deux histoires séparées, mais intimement liées dans sa mémoire où se mêlent la violence du désir et celle du deuil.
Dans "Le goût du vertige", son nouveau roman publié aux Éditions des Lacs, l'écrivain, l'auteur, poète et traducteur français Stéphane Chaumet, atteint l'équilibre parfait entre pulsion de vie et pulsion de mort.
La date de parution est le 25 août , vous pouvez vous le procurer auprès de la maison d'édition ou le commander chez votre libraire. C'est aussi un livre à recommander à votre médiathèque.
L'écriture devient le support d'un flot de pensées jaillissant. On est saisi à la lecture par son arythmie : les phrases courtes et longues se succèdent, les époques et les lieux changent pour signifier ce cœur qui bat de façon irrégulière, de façon douloureuse... Mais qui bat toujours.
Et puis il y a les personnages, tous confrontés à la mort d’une manière différente :
À paraître le 25 août.
« Ne pas rater sa mort. » C’est quoi ne pas rater sa mort ?
Ma réponse : S’il n’y a rien après la mort, on ne peut pas faire l’expérience de la mort, de ce rien, puisqu’une fois mort on ne sait rien, on ne sent plus rien. On ne peut faire que l’expérience de mourir. C’est cette expérience que je ne voudrais pas “rater”, c’est-à-dire en avoir conscience. Mourir dans le sommeil, si je ne le sens pas, ne pas se réveiller, mourir comme on dit de « sa belle mort », voilà ce qui pour moi serait “rater sa mort”.
La sienne : Et si tu sentais l’ombre de la mort planer au-dessus de toi, pire, si tu sentais l’ombre de la mort s’étendre en toi, est-ce que tu penserais à la mort de la même façon ?
Et la mienne : Je ne sais pas. Sans doute que non. Et encore moins si elle venait, à contretemps et scandaleusement, usurper sa place. Et je joignais un fragment du poème de Rilke où il souhaite à chacun « sa propre mort ».
Isa m’avait répondu avec un poème de Desnos (Comme une main à l’instant de la mort et du naufrage se dresse), accompagné d’un dessin naïf et drôle où elle se caricaturait en dansant avec un squelette et moi faisant la lecture au chevet d’un lit vide, un chat assis sur la table de nuit comme à la place d’une lampe nous observait avec ironie.
Le poème de Desnos se termine par ces vers :
Tu pleureras sur mon tombeau,
Ou moi sur le tien.
Il ne sera pas trop tard.
Je mentirai. Je dirai que tu fus ma maîtresse.
Et puis vraiment c’est tellement inutile,
Toi et moi, nous mourrons bientôt.
Stéphane Chaumet (Dunkerque, 1971), auteur français, a passé de longs séjours dans différents pays d’Europe, d’Amérique latine, au Moyen-Orient, en Asie et aux États-Unis avant de s'installer à Bogotá (Colombie).
Ce romancier a publié, entre autres :
ÉDITIONS DU SEUIL, Collection Cadre rouge
ÉDITIONS AL MANAR
ÉDITIONS DERNIER TÉLÉGRAMME
ÉDITIONS L’OREILLE DU LOUP
ÉDITIONS LEGS
C'est une occasion de lire des romans de cet auteur, que j'espère rencontrer lors d'une séance de dédicace pendant un salon du livre.