Dans son nouveau roman Koba, Robert Littell met en scène pour la première fois un enfant comme héros et narrateur. Le jeune Léon est à la fois intellectuellement précoce et d'une candeur désarmante ; ses rencontres avec un péremptoire vieillard dont il ignore l'identité seront surprenantes et troublantes pour l'un comme pour l'autre.
Koba
Plongée en apnée au cœur de Moscou 1953
Le choix du dialogue entre un gamin innocent et l’un des plus cyniques des despotes apporte un regard cru et sans concession sur le stalinisme.
C’est sans contexte un thriller, mais il est aussi à la croisée des chemins du roman politique ou historique. L’ensemble a beaucoup de pertinence.
La Maison du quai est un vaste immeuble à Moscou, où logent des fonctionnaires, des apparatchiks soviétiques, ainsi que le jeune Léon Rozental.
Après la mort de son père, physicien nucléaire, dans un accident de laboratoire, et l'arrestation de sa mère pendant la purge stalinienne des médecins juifs, Léon et d'autres enfants se cachent du NKVD dans les pièces secrètes du bâtiment.
Lors d'une expédition souterraine, il découvre un passage menant à une immense salle de bal désaffectée. Il y rencontre Koba, un vieil homme grincheux dont l'appartement est protégé par plusieurs gardiens jouant aux échecs. Koba est un officier soviétique haut placé, qui aide, explique-t-il à Léon, « à gouverner le pays », et qui semble connaître de façon étrange les pensées et machinations du camarade Staline.
Dans ces conciliabules entre un jeune garçon naïf et cet être aussi curieux que mystérieux, Robert Littell fait un portrait ambigü du dictateur soviétique, montrant son côté humain et en même temps une inconscience et indifférence totales aux souffrances infligées au peuple russe des décennies durant. Le charme et la spontanéité du jeune Léon en font un personnage irrésistible – qui n'est pas sans rappeler Holden Caulfield, à qui il avoue s'identifier – pris dans la toile d'araignée du récit tissé par cette figure énigmatique.
Robert Littell
Ancien journaliste à Newsweek, spécialiste des affaires russes et moyen-orientales, Robert Littell est considéré comme l'un des grands maîtres du roman d'espionnage.
Son livre magistral La Compagnie : Le Grand roman de la CIA fut un best-seller en France et dans plusieurs pays. Il a aussi publié plusieurs romans historiques et politiques, notamment mettant en scène des poètes face au pouvoir, comme Ossip Mandelstam et Vladimir Maïakovski, pris dans l'engrenage du Stalinisme et tentant de défier le pouvoir avec la force des mots.
Robert Littell a notamment publié Ombres rouges, Le Sphinx de Sibérie, La Compagnie, Légendes, L'Hirondelle avant l'orage, Philby : Portrait de l'espion en jeune homme, Une belle saloperie, et Vladimir M.
Il est également l'auteur un livre d'entretiens, Conversations avec Shimon Peres.
12 commentaires
le fait d’ y mêler une histoire du passé est une bonne chose
ça pimente le récit
le sujet ne m’attire guère
ça peut arriver
Intéressant mais pas noté …
Bonne journée avec des bisoux, cher bernie.
Tu as déjà noté beaucoup de livres, il faut les lire maintenant
Très tentée. Direction Ombre blanche aujourd’hui ou demain.
Bonne lecture
Un sujet d’une grande originalité qui ne doit pas manquer de piquant.
Merci pour le partage.
Bonne journée
Il pique agréablement bien.
Un sujet très original et l’on se demande bien de quoi peuvent parler deux personnages aux antipodes !
il faut lire le livre pour le savoir.