ISBN – EAN : 9782277231127
Stephen King est un auteur particulièrement prolifique, qui publie pratiquement chaque année un nouveau roman. Le résultat inévitable, c’est que tous ses romans ne sont pas toujours forcément très bien écrits (je pense plus particulièrement à Dream Catcher ou encore Bazaar). Au même titre que la série de la Tour Sombre ou encore Dolores Claiborne, Misery fait partie de ceux qui, à mon sens, sont particulièrement réussis.
L’histoire
Paul Sheldon, auteur renommé pour sa série de romans Misery, reprend connaissance pendant qu’une inconnue tente de le réanimer. Cette inconnue, c’est Anna Wilkes, autoproclamée fan numéro 1, qui l’a extirpé de sa voiture accidentée et l’a ramené chez elle pour le soigner. Jambes pulvérisées, drogué jusqu’à la moelle au Novril, Paul se rend vite compte qu’Anna Wilkes est une marginale psychotique.
« C’est tout à fait utile d’avoir un peu de talent pour devenir écrivain, mais la seule chose qui soit absolument indispensable, c’est la capacité de se souvenir de la moindre cicatrice. L’art c’est la persistance de la mémoire. »
Mon avis
Misery est huit clos complexe, où le personnage principal se débat face à deux démons : Anna Wilkes, sa geôlière et le Novril, la drogue qui l’empêche de succomber à la douleur.
Le personnage d’Anna Wilkes est particulièrement intéressant dans la mesure où, au premier plan, il est cet élément volatile, imprévisible et ultra-violent qui plie un Paul Shelton impuissant à ses quatre volontés. Une tempête en gestation, prête à se déchaîner à la moindre contrariété. Ses humeurs rythment le récit, générant une tension constante.
Au second plan, Anna Wilkes représente pour Paul Sheldon cette frange de fans qu’il mésestime, méprise pour s’être attachée au personnage de Misery. Au début du roman, Paul Shelton est cet écrivain qui a connu un succès qu’il juge facile en publiant des nouvelles à l’eau de rose centrées sur le personnage de Misery. Ces livres sont pour lui de la mauvaise littérature et il s’en était enfin débarrassé en tuant Misery. Sa rencontre avec Anna Wilkes va l’amener progressivement à repenser, dans une certaine mesure, son approche de la littérature et de son lectorat, créant une dynamique humaine, certes limitée, entre captif et geôlier.
Son second démon, le Novril, est d’abord l’outil d’Anna Wilkes qu’utilise pour soumettre Paul Sheldon, le réduisant à un être dénué de toute volonté, prêt à tout pour obtenir sa prochaine dose et éviter les vagues de douleur qui le submergent.
Misery est un roman qui développe subtilement la psychologie de chacun des deux protagonistes, criant de vérité. L’une des forces de Stephen King est de parvenir à plonger le lecteur dans ces êtres imparfaits, humains, où le véritable démon est humain, où la véritable tragédie réside dans la banalité du quotidien.
L’Auteur
Stephen King est un auteur américain qui a publié bon nombre de romans et nouvelles tels que the Shining, La ligne verte ou plus récemment sous le dôme. Bon nombre de ses livres ont fait l’objet d’adaptations cinématographiques ou de séries télévisées (mais beaucoup de ces adaptations sont extrêmement mauvaises – à commencer par Carrie).
Lire Stephen King en anglais peut se révéler ardu, dans la mesure où il utilise beaucoup d’argot et de manière plus générale un vocabulaire beaucoup plus riche que beaucoup d’auteurs. Cependant, il existe des versions de ses oeuvres disponibles, avec traduction par annotations de termes jugés un peu plus difficile. Ces versions sont plus ou moins réussies (merci Harrap’s pour les fautes de frappe…) mais si vous voulez commencer à lire en anglais, c’est un bon point de départ.
5 commentaires
Un classique incontournable!!!!! ^^
tout à fait d’accord
un huis clos complexe, ça sent le grand Stephen King
Je suis, depuis plus de 25 ans, une grande fan de Stephen King, j’ai lu pratiquement tous ses livres (en français malheureusement, car je ne parle pas assez bien l’anglais – mais les traductions sont en général excellentes), et c’est lui qui m’a donné la passion de la lecture et l’envie d’écrire…
C’est un génie. Ces textes sont drôles, émouvants, extrêmement intelligents, et remarquablement bien écrits. Ils ne se limitent jamais à la simple « horreur ». Sur mon blog, je recommande d’ailleurs son livre « Ecriture » où il livre de précieux conseils pour tous ceux qui veulent écrire.
Je le considère comme mon mentor.
Mais bien sûr, Rainfolk a raison: il y a certains titres mieux réussis que d’autres.
Si je peux me permettre, j’ajouterai à la liste Lisey’s story (Histoire de Lisey), Duma Key (surtout la première partie du livre) et Sac d’Os qui sont pour moi les plus percutants et les plus troublants.
« It » (CA) est aussi un incontournable du genre.
c’est un livre que j’ai vraiment adoré, parmi d’autres, je suis loin d’avoir lu tous ses livres, mais c’est un auteur que j’apprécie vraiment, surtout ceux que j’appelle psycho comme « misery, dolorès claiborn, marche ou crève, la petite fille qui aimait tom gordon »
j’aime moins ses livres comme « cimetière »
par contre ne sachant pas parler anglais je me contente de la traduction … et comme tu dis les adaptations cinématographiques sont souvent médiocres !!!
bonne soirée et bonne lecture !!!