D’une part le secret, la clandestinité, la vie risquée avec mort à la clé, la volonté de tromper l’ennemi, l'harassante falsification des identités, la fabrication des faux papiers, le triomphe de l’imitation indétectable… De l’autre, la photographie (l'ouvrage comprend 60 photos noir et blanc), la quête de l’instantané qui se confond avec la recherche de la vérité, celle d’un lieu, d’un visage, d’un paysage, ces clichés, éclairs d’un regard perspicace, pur et généreux, travail non plus de reproduction mais d’invention du réel.

Adolfo Kaminsky Changer la donne
Qu’est-ce qu’une identité ?
Comment distinguer la clandestinité de l’anonymat ?
Quelles sont les caractéristiques d’un héros ?
Où naît la créativité artistique ?
Quel rôle y joue la technologie ?
Toutes ces questions, pas forcément liées entre elles, Adolfo Kaminsky y a répondu à sa manière : avec une discrétion absolue. Ces thèmes (l’identité, la clandestinité, l’engagement, la création artistique, la place de la technologie) sont tous aujourd’hui mis en lumière par l’actualité.
Plus que jamais, même. L'ouvrage "Adolfo Kaminsky, changer la donne" ouvre des angles de vue sur des sujets intemporels, fondamentaux, donc toujours contemporains.
Adolfo Kaminsky a affronté et vécu il y a des décennies des situations plus ou moins liées avec ce qu'il se passe aujourd’hui.
Un livre publié chez Cent Mille Milliards.
Adolfo Kaminsky, photographe clandestin
" Militant clandestin pendant quatre décennies, Adolfo Kaminsky est demeuré un artiste inconnu jusqu’à une période récente. Son travail de faussaire – au service de la Résistance, mais aussi des organisations juives en France sous l’Occupation, de l’armée française, de la Haganah et du groupe Stern, puis des réseaux d’aide aux mouvements de libération du tiers-monde et aux opposants aux dictatures européennes – lui imposait la discrétion.
Technicien génial des faux papiers, mais aussi de la photographie industrielle, Kaminsky n’a pas montré son œuvre de photographe.

Les auteurs
Élisabeth de Fontenay
Philosophe et essayiste française, Élisabeth de Fontenay est Maître de conférence émérite de philosophie de l’université Paris1 Panthéon-Sorbonne. En 2018, elle a reçu le prix Fémina Essai pour Gaspard de la nuit (Stock), dans lequel elle raconte son frère atteint d’un handicap mental.
Sophie Coeuré
Sophie Coeuré est professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris-Diderot-université de Paris. En 2018, Sophie Coeuré a participé à l’uchronie L’autre siècle (Fayard), en imaginant une Russie où la révolution de 1917 n’aurait pas eu lieu…
Amaury Da Cunha
Amaury Da Cunha est diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie. Il a écrit de nombreux textes critiques sur la photographie et sur la littérature, notamment dans Le Monde des livres. En 2018, les éditions H’artpon publient Demeure, livre de photographies, accompagné de textes de Sylvie Gracia.
Extrait de Permis de vivre, texte d’Élisabeth de Fontenay.
… Les compétences de ce jeune homme autodidacte par nécessité, qui avait à Drancy reçu d’un autre interné, professeur révoqué de l’École polytechnique, des leçons d’algèbre et d’arithmétique et qui, en des circonstances normales, aurait sans doute pu faire une carrière de scientifique, ce garçon que les résistants appelaient « le Technicien », sut perfectionner ses compétences à chaque nouvelle sollicitation.
Il fabriquait de toutes pièces, au service des persécutés, de familles et d’individus, jusqu’à 500 faux papiers neufs par semaine, des cartes d’alimentation, des certificats de baptême, des actes de naissance et, plus tard, pour l’armée française, des papiers allemands, des cartes de police. Il confectionnait par photogravure des tampons en relief – de préfecture et de mairie –, il allait les livrer lui-même au risque d’être arrêté, d’être à nouveau enfermé pour un délit considéré comme un crime par les autorités de l’époque, et qui lui aurait valu d’être fusillé, sa nationalité argentine ne suffisant plus alors à le protéger…
8 commentaires
Encore un de ceux qui ont risqué leur vie, dans l’ombre, afin d’en sauver des centaines …
Un personnage admirable.
» Bon dimanche et fin du week end !
Une pensée pour tous les papas ♥, présents ou absents …
Gros bisoux ☼ «
Tout à fait, c’est un héros qui est resté dans l’ombre.
Visiblement c’ était un génie de la photographie et des faux papiers
Oui, et j’avoue que je n’en avais pas entendu parler.
Un génial faussaire ? Une lecture intéressante et surprenante !
Pendant la guerre, il y a eu des faussaires qui ont sauvé des vies, c’est un super livre.
Je crois que les vrais héros restent dans l’ombre, ils n’ont pas besoin de prouver qu’ils le sont…..Ceux qui se mettent en avant comme on le voit beaucoup de nos jours souvent cautionnés par les politiques, sont tout simplement des « bidons ».
@+ Pat
oui les vrais héros restent dans l’ombre