On n'est pas sérieux quand on a 17 ans même en pleine Occupation allemande. Une petite bande de zazous entre 15 20 ans se retrouve chaque jour au café Eva.
Zazous
Un superbe roman historique à la joie de vivre de cette jeunesse
On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans – même en pleine Occupation allemande. Une petite bande de zazous, entre quinze et vingt ans, se retrouve chaque jour au café Eva, près du parc Montsouris, pour écouter du jazz. Josette est élève à Henri IV, Pierre et Jean à Louis le Grand, Sarah est coiffeuse, Charlie est infirmier et trompettiste, Marie danseuse, Lucienne travaille dans une maison de couture.
Dans ce Paris occupé devenant chaque jour plus morose et sinistre, la petite bande n'a pas du tout l'intention de se laisser abattre ne serait-ce que pour montrer aux « Boches » que ce ne sont pas eux qui vont les empêcher de s'amuser. Ce sont ce qu'on n'appelle pas encore des « adolescents » et leur résistance à l'occupant se signale d'abord par des blagues placées sous le signe de l'insouciance et de la fougue de leur jeunesse puis, à mesure que les nazis montrent leur vrai visage, elle devient plus consciente, plus politique.
Autour de Josette, la petite bande applique les mots d'ordre zazous : danser le swing, boire de la bière à la grenadine, manger des carottes râpées, lire Daphné du Maurier, porter en toutes circonstances des lunettes de soleil. Mais aussi : couvrir les murs de Paris de « V » de la victoire, aller déposer une gerbe le 11 novembre sur la tombe du soldat inconnu, porter l'étoile jaune, manifester bruyamment sa désapprobation lors des actualités allemandes projetées dans les salles de cinéma. Mais tout n'est pas si simple en ces temps troubles et tourmentés. Chacun vit non comme il devrait mais comme il peut.
A commencer par Josette qui tombe amoureuse d'un soldat allemand antifasciste… Traqués par les Allemands, pourchassés par les collaborateurs qui voulaient les tondre, rejetés par la Résistance, les zazous ne voulaient pas changer la vie, simplement profiter de leur quinze ans… Majeurs à la fin de la guerre, ils étaient passés de l'enfance à l'âge adulte – et la vie s'était chargé de les changer.
« Dangereux, les zazous ? Non. Ou plutôt, si. A la manière des poux. Ils démangent, ces
invertis négroïdes ; ils exaspèrent, ces amateurs de jazz américain dégénéré. Ils méritent
une lotion d'onguent gris, ces « petits-swing ». Mieux : tous au STO, tous à Drancy avec
leurs amis juifs ! »
La Gerbe, juillet 1942
Ils avaient 15 ans en 1940. Ni collabos, ni résistants, ils étaient swing. On les
appelait les zazous.
Y'a des Zazous
« Jusqu'ici sur terre un homme pouvait être
Blanc ou noir, ou rouge, ou jaune et puis c'est tout
Mais une autre race est en train d'apparaître
C'est les Zazous, c'est les Zazous
Un faux col qui monte jusqu'aux amygdales
Avec un veston qui descend jusqu'aux genoux
Les cheveux coupés jusqu'à l'épine dorsale
Voilà l'Zazou, voilà l'Zazou. »
Je suis swing
« La musique nègre et le jazz hot
Sont déjà de vieilles machines.
Maintenant pour être dans la note
Il faut du swing.
Le swing n'est pas une mélodie
Le swing n'est pas une maladie
Mais aussitôt qu'il vous a plu
Il vous prend et n'vous lâche plus. »
Gérard de Cortanze
Auteur de romans, de biographies, d'essais sur l'art et la littérature, Gérard de Cortanze a obtenu le prix Renaudot 2002 pour Assam.
Nombre de ses livres s'appuient sur une réalité historique forte. Après sa saga familiale des Vice-Rois, l'An prochain à Grenade et Les amants de Coyoacan, Zazous, se penchant sur la France de l'Occupation, ne déroge pas à cette règle.
14 commentaires
Un livre plaisant à lire
absolument
Merci pour ce partage.
J’ai entendu mon Grand-Père paternel parler de ces Zazous il y a bien longtemps.
Une époque bien difficile ou il ne devait pas être simple d’avoir une simple adolescence.
Bonne journée Bernie
Effectivement les zazous éveillent encore des souvenirs lointains, ce livre devrait permettre de se souvenir de cette période.
Une histoire intéressante … sans plus …
Bonne journée avec des bisoux cher bernie.
Et bien écrite.
Hello Bernie
Ca faisait longtemps que je n’avais plus entendu le nom de zazous…..J’aime beaucoup les romans historiques. L’editeur baie des anges consacre beaucoup de livres à nos auteurs locaux
https://www.baiedesanges-editions.com/collections/collection-romans-du-sud/
Bon Lundi
@+ Pat
Il faudrait que je m’intéresse à cette maison d’éditions
J’ai tellement entendu parler de ça dans mon enfance.
Oui, c’est toute une génération et même plus qui a été marquée par cette période.
J’avais beaucoup aimé Assam, alors, why not ?
effectivement, why not
Une autre façon d’aborder la seconde guerre mondiale et une version originale. Intéressant !
oui j’ai aimé cet angle original.