LE MANEGE ENCHANTE
Il poursuit sa course folle et pourtant,
C’est un manège : il tourne en rond,
Comme des idées folles, un rang de fourmis lumineuses
Dans l’air doux du soir,
Et je regarde cette tiédeur…
Folie sans fin qui ne peut cesser…
De tourner ses ailes folles de manège enchanté,
Sur la rive fausse du bonheur imagé :
« Il n’existe pas », souffle la voix
Qui tourne et tourne encore à mon oreille…
La voix du manège enchanté que la raison ne veut quitter,
Ne le peut puisque tel un poison,
Un pré plein de chardons où les vaches paissent en été,
Un colchique est né, sans autre parfum
Que celui par mon âme inventé…
Et puis vient l’automne, ses amanites dorées,
Ses fausses libertés, et peu à peu, ses gestes sans gaieté,
Jusqu’au jour où, les yeux bandés, les bras paralysés
Demandent grâce, enfin : « Cessez d’exister, manèges enchantés ! »
Mais ils n’entendent pas les voix
Et courent encore, encore en ronde folle,
Les champignons et les chardons géants se mêlent au parfum
Du colchique dans le pré, doré…
Le manège tourne encore doucement, et je tords mes cheveux
Verts et longs jusqu’à mes pieds…
Copyright Solange Schneider-Zalma
Un poème signé Solange Schneider pseudo Zalma écrivain, auteur de « Chemins étranges » et « Points de fuite »
4 commentaires
Avec la France, c’est le manège désenchanté…..
ne regardes plus les infos, le manège redeviendra enchanté
Nous faisons partie de la nature, et sommes donc intégrés dans ses cycles
C’est très juste