Le confessionnal des eaux de Jean-Claude Sordelli, entre roman, conte et poésie, nous livre une parabole sociale qui a du sens.
Le confessionnal des eaux
J’avais beaucoup apprécié le roman du terroir Sans chagrin de Jean-Claude Sordelli qui nous plongeait dans une vie au quotidien avec une poésie qui affleure même dans les scènes les plus dramatiques.
Dans Le confessionnal des eaux, l’auteur rompt un peu avec le terroir et jongle avec les registres, les tons et les genres.
Une lecture que je vous recommande vivement.
L’histoire
Au hameau de Petite-Croix, chacun, dit-on, porte sa croix : l'inimitié et le ressentiment règnent.
Chloé, jeune fille sage, aime Guillaume en dépit de l'opposition du père de celui-ci.
Il y a Marie-Quatorze, la vieille bergère, voyante ou délirante, Cavarnac l'homme puissant, Charlène, folle de son corps, son mari Carlucet et Vitus, son amant, Martial Villedieu, un peintre ayant eu son heure… Il y avait aussi Karen.
On l'a retrouvée morte (et enceinte) dans la neige d'un matin de Noël. Une succession de pluies diluviennes provoque une rupture du barrage. Les villageois, cernés par les eaux, gravissent la pente de la montagne et se rassemblent dans les ruines du château de Crève-cœur.
À l'abri de cette sorte d'arche de Noé, les gens voisinent de nouveau. Ce serait peut-être l'occasion de rétablir la concorde entre toutes ces personnes que d'immémoriales rancœurs et des malentendus séparent… Martial, le peintre, invite la communauté à une grande repentance en forme de confession publique…
Si compatissante et généreuse, son offre sera-t-elle reçue comme il l'attendait ? Le pardon ou la haine : qui triomphera ?
Jean-Claude Sordelli
Fils d’un astrologue italien et d’une Niçoise, je suis né par hasard dans le Cantal en 1945.
Il semblait donc assez naturel que mon premier roman, que je ferai paraître chez Buchet-Chastel en 1967, à l’âge de 22 ans, ait pour cadre ce monde rural où j’ai grandi, dans une famille d’adoption.
L’Écorce est tout de suite remarqué par le critique du « Monde », Pierre-Henri Simon.
R.M . Albérès, dans Les Nouvelles littéraires, constate que c’est un livre qui « remet à l’honneur un genre littéraire presque oublié ». Sélectionné pour le Prix des Libraires, ce premier ouvrage obtient ainsi le prix des Volcans et le prix Eugène-Le-Roy.
Publié l’année suivante, Soleil-Haut conte l’histoire d’un vieux couple qui se meurt. C’est « le roman de la solitude, du temps qui passe, de la misère, de la vieillesse et de la mort », selon Alexandre Vialatte. Sous le titre Le temps qui tue, Hubert Juin le commente longuement dans Les Lettres françaises. D’autres encore loueront ce roman aux couleurs sombres qui obtiendra, en 1969, le prix de la Vocation.
Je donnerai ainsi quatre romans chez Buchet-Chastel. Pris de court par le succès inattendu du « terroir », et par goût de l’originalité ne désirant pas « faire comme les autres », je vais alors cesser de publier pendant vingt ans ‒ me contentant de donner une douzaine de « dramatiques radiophoniques » à France Culture.
Je reviens en 1997, avec La Dernière saison, aux Presses de la Cité. J’ai publié, plus récemment, Sans Chagrin chez De Borée. Avec les nouvelles de Debout, au bord du temps (chez La Flandonnière) je me souviens du Cantal rural de ma jeunesse et de la vie que j’ai menée pendant près de cinquante ans avec ma femme, Annie, qui était poète et qui est décédée en 2016.
Le Confessionnal des eaux que je publie aujourd’hui est une sorte de « parabole sociale », une fable sur les hommes et les femmes, leurs vices et leurs vertus. Entre roman, conte (et poésie) je me suis plu, ici, de jongler avec les registres, les tons et les genres… Histoire de rompre avec le train-train du « terroir » !
Après avoir enseigné pendant 40 ans le français dans divers collèges du Cantal, je mène aujourd’hui une existence isolée, à l’écart du monde et des modes. Dans mon prochain ouvrage, qui devrait paraître en 2022 ou 2023, j’évoquerai les figures très originales de mes deux parents, Alice et Gino, l’astrologue…
6 commentaires
Mais une niçoise est deja une italienne……..
Bon Dimanche
C’est un connaisseur qui le dit.
pas sur qu’un malheur commun puisse réconcilier !
c’est une vraie question
Bonjour Bernie. Ce roman devrait me plaire et l’auteur semble très sympathique
Je pense qu’effectivement c’est une lecture qui devrait te plaire, et je te confirme que l’auteur est très sympathique