Banana Split est un feel-good book et un roman social dans lequel Sabrina Bakir Rio aborde avec espièglerie, en brisant les tabous, la consommation d’alcool chez les jeunes femmes, la parentalité, l’argent dans le couple, les travailleuses précaires, la liberté et la quête de sens de toute une génération.
Banana Split, la vie est une surprise party
"Crotte alors, je me demande si je suis alcoolique… Hier soir, pour le dîner, Tom avait préparé une dorade aux petits oignons, tomates, vin blanc et thym (quel était cet abruti d’un show de téléréalité qui demandait à ses codétenus : « C’est quoi du thym ? » – prononcé à l’anglaise team, ce n’est pas une blague), le tout au four. Et qui dit dorade dit vin blanc, donc je suis de nouveau tombée dans la marmite… Entre l’apéro et le repas j’ai dû boire trois ou quatre verres de Chardonnay… Vous pensez que ça fait beaucoup ?
Je me demande si ce n’est pas ma tendance à toujours voir le verre à moitié vide. Dans la vie, il faut savoir relativiser, si ça se trouve par rapport à, je ne sais pas moi, Gérard Depardieu, je ne suis qu’une buveuse de tisane !"
Consciente du caractère tragique de la vie, Lucia Alvaro, 37 ans, a choisi d’aimer pleinement, de rire beaucoup et de faire de chaque jour de sa vie une surprise-party sans penser au lendemain, jusqu’au jour où son compagnon, Tom, qui rêvait de construire un bonheur durable avec elle, la quitte.
La voilà seule pour élever leur fils Félix et jongler entre son petit boulot et sa vie d’artiste, mais Lucia n’en perd pas son sens de l’humour pour autant : elle va tout faire pour reconquérir le cœur de Tom et réconcilier leurs deux visions de la vie…
Un roman inspiré en partie du vécu de l'auteure
Dans son livre Banana Split, Sabrina Bakir Rio évoque avec humour divers sujets de société, dont la vulnérabilité et la sensibilité.
Si toute une partie est imaginaire, l'autre est directement et librement inspirée de ses journaux intimes.
Comme son héroïne, une Bridget Jones méditerranéenne, Sabrina a connu la fragilité économique lorsqu'elle travaillait dans l'Éducation Nationale. Elle a ainsi connu 7 ans de précarité…
Et toujours, comme Lucia Alvaro, Sabrina a aussi expérimenté la fragilité en devenant maman. "La parentalité ça nous happe, qu'on soit un homme ou une femme, on n'a plus les mêmes priorités", dit-elle.
Ces expériences permettent aujourd'hui à Sabrina d'aborder des sujets profonds de manière légère, afin de donner le sourire à ses lecteurs à la fin de la journée. D'ailleurs, on imagine très bien "Banana Split" adapté un jour à l'écran (petit ou grand) !
"Le moteur de mon écriture, ce sont les injustices. C’est une écriture de résistance. J’ai traversé des épreuves difficiles dans ma vie. Ça m’a transformée. On a tous des talents. Le mien, si c’est d’écrire et de manier les mots, je veux le mettre au service du bien et de faire du bien aux gens."
Sabrina Bakir Rio
Maniant l'art de l'autodérision, Sabrina aborde des sujets forts et contemporains qui parlent à tout le monde.
Extrait
"Toutes mes tentatives de détox éthylique ont échoué et je réalise une fois de plus que je ne devrais compter que sur moi-même, Tom m’ayant regardée ce matin avec des yeux ronds en me demandant : « Et même ce soir avec 18 Clara et Yann tu ne vas pas boire ? Même pas à l’apéro ? Ça se fait pas ! Tu veux pas plutôt commencer un lundi ? » Là j’ai compris que pour le soutien moral, je repasserais, et que j’aurais comme compagnons de route les enfants et les alcooliques repentis.
En faisant les courses pour le dîner, j’ai donc acheté du crémant de Bourgogne bio pour mes invités avec un brin de nostalgie, et j’ai foncé au rayon frais faire le plein de smoothies pour Félix et moi. Quels parfums ? Fraise-framboise et mangue-passion, sans alcool la fête est plus folle, non ? Ça me rappellera les boums de mon enfance, après tout, le principal est de passer un bon moment ensemble, il me semble.
Pour accompagner mes nouilles chinoises, j’ai acheté deux bouteilles d’Anjou parce que j’avais lu que ce plat irait bien avec un vin de Loire, j’ai mis les bouteilles dans mon Caddy en me disant que ma nouvelle résolution me rendait altruiste (je pensais d’abord au plaisir que j’allais offrir aux autres plutôt qu’à ma p’tite pomme), puis j’ai choisi des bouteilles d’eau, allez hop, de la San Pellegrino, et j’ai réalisé qu’à partir de maintenant ma vie serait une succession de renoncements.
Comme j’ai une légère tendance à la mélancolie, j’ai essayé de voir, si je puis dire, le verre à moitié plein. En arrêtant l’alcool, j’allais :
Perdre du poids, même si je ne suis pas bien épaisse, ça ne me fera pas de mal, ou en tout cas ça m’évitera d’en prendre.
Pouvoir être capitaine de soirée et éviter à Tom et à mes amis de perdre leur permis et peut-être même la vie.
Gagner en lucidité et en énergie.
Offrir une nouvelle jeunesse à mon foie.
Ne plus avoir la gueule de bois."
Portrait de Sabrina Bakir Rio, l'auteure
Sabrina Bakir Rio est née à La Garenne-Colombes en 1976.
Elle vit désormais en Bretagne et travaille à la fois en tant que chargée de projets pour le studio de production audiovisuelle Goodman et Compagnie et comme responsable éditoriale de Blacklephant éditions.
Sabrina tient également un blog sur le Huffington Post France, Québec, Maghreb et États-Unis depuis 2015 consacré à l’enfance, à l’éducation et au lifestyle ; des sujets qui la passionnent et lui tiennent à cœur.
8 commentaires
la vie ne devrait etre qu’une surprise party …
Bon Jeudi
totalement d’accord
in medio stat virtus
exactement
Pas très attiré au départ mais tu titilles ma curiosité, alors à présent je dis pourquoi pas !!
à suivre alors
oh chouette ce livre, je note, bises
tu vas adorer