Dans son ouvrage intitulé « Savoir parler du vin », préfacé par Jean-Robert Pitte, le linguiste spécialiste de sémantique, Jean Szlamowicz, offre une perspective unique sur le lexique du vin à travers un texte précis et stimulant. En explorant les méandres de la langue, l’auteur adopte une approche culturelle, stylistique et historique pour examiner toutes les dimensions du vin.
Savoir parler du vin : Un ouvrage qui fait aimer la linguistique et le vin !
Parsemé d’évocations littéraires, le livre regorge de découvertes étymologiques, révélant des termes oubliés et éclaircissant des formulations énigmatiques, telles que la signification d’une « finale caillouteuse » ou d’une « énergie solaire ». Plus important encore, l’auteur élabore une méthodologie rigoureuse pour décrypter notre manière de parler du vin, bénéfique tant aux amateurs qu’aux professionnels, aux linguistes, traducteurs et aux passionnés de langues.
En naviguant entre les promesses sensorielles et la complexité technique, le vocabulaire du vin peut se révéler déconcertant. Szlamowicz s’appuie sur la recherche en sciences de l’alimentation, en œnologie, en neurologie et en linguistique pour expliquer les illusions sensorielles qui brouillent les distinctions entre les mots et la réalité. Peut-on réellement affirmer qu’un vin est « racé », « minéral », « longiligne », « gourmand », « gouleyant » ou « soyeux » ? Cela renvoie-t-il aux caractéristiques intrinsèques du vin ou simplement au discours qui l’entoure ?
« Savoir parler du vin » révèle également la logique mystérieuse des noms de couleurs en français, où les vins blancs sont qualifiés de « jaunes » et les vins gris de « roses », tandis que les raisins noirs donnent naissance au vin rouge. L’auteur explore de manière philosophique le vin en tant qu’objet temporel, évoquant son lien avec l’histoire culturelle et personnelle, le vieillissement, la mémoire et la nostalgie.
Voyageant de Monbazillac à Montrachet, Szlamowicz utilise les noms des vins comme matériau pour une évocation culturelle puissante. Il se sert du vin pour explorer la géographie et présente de manière originale la théorie des noms propres, tout en expliquant les liens inattendus entre des termes tels que « Burgundy » et « gants en cuir », « climat » et « clitoris », ou encore « champagne » et « cognac ». Cette profondeur culturelle, inscrite dans la langue, sculpte notre imagination ainsi que notre compréhension de la géographie et de l’histoire. L’auteur pousse même le questionnement jusqu’à se demander si le même vin peut être véritablement savouré dans toutes les langues.
Un chapitre consacré à la traduction démontre comment l’anglais et le français structurent différemment les catégories de la dégustation, explorant des termes intraduisibles comme « terroir » ou « passerillage », tout en examinant le vocabulaire énigmatique décrivant la sucrosité du vin, qu’il soit « liquoreux », « moelleux » ou « botrytisé ». Entre sacré et hédonisme, simplicité et snobisme, le vin est également sujet à des discours idéologiques qui lui attribuent des vertus ou des vices politiques. Cette omniprésence significative du vin, des plaisirs simples à la gastronomie, en fait un élément remarquable de notre culture.
Ainsi, pour appréhender et savourer à la fois la langue et le vin, cet ouvrage offre une approche inédite grâce à l’expertise d’un spécialiste des mots et des discours.
Préface de Jean-Robert Pitte.
Grand géographe spécialiste du vin, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, ancien président de la Sorbonne, il est l’auteur de Le vin et le divin (2004), Bordeaux-Bourgogne, les passions rivales (2005) ; Cent petites gorgées de vin (2016) ; Atlas gastronomique de la France (2017).
Jean Szlamowicz, l’auteur
Professeur des universités, linguiste enseignant à l’Université de Bourgogne, Jean Szlamowicz est aussi membre de l’Académie du jazz, journaliste et producteur musical.
Il a écrit Jazz Talk. Approche lexicologique, esthétique et culturelle du jazz (PUM, 2021). Il a par ailleurs traité l’écriture inclusive de façon critique (Le sexe et la langue, 2023, Intervalles) et analysé les nouveaux discours idéologiques dans Les moutons de la pensée (Cerf, 2022).
Il est également traducteur littéraire (Michael McDowell, Julian Fellowes, Ray Celestin…) et traducteur technique dans le domaine du vin, de la musique et du vêtement.
Savoir parler du vin
Jean Szlamowicz
240 pages
Éditions du Cerf, 2023
En conclusion, « Savoir parler du vin » de Jean Szlamowicz est une plongée fascinante et érudite dans l’univers complexe du vocabulaire du vin. Ce livre offre une perspective inédite, mêlant étymologie, histoire, et culture pour décoder les subtilités du langage vinicole. Si vous avez trouvé cet aperçu intrigant ou si vous avez des expériences à partager sur votre propre connaissance du vocabulaire du vin, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous.
En outre, pensez à offrir ce livre à un amateur de vin dans votre entourage : il constituerait un cadeau exceptionnel pour les fêtes de fin d’année, offrant une exploration enrichissante de l’univers du vin et de la langue française.
6 commentaires
C’est enregistré.
Bonne lecture et bonne dégustation.
il est vrai que c’ est un métier
Absolument.
ah moi je préfère la linguistique au vin mais j’ai un ami qui préfère le vin à la linguistique à nous deux on va peut être aimé ce livre
Oui, ça devrait bien fonctionner.