Si vous avez frémi d’excitation en lisant notre chronique sur Les Fantômes de Versailles (Tome 1), préparez-vous à retenir votre souffle. L’attente est terminée : Jacques Forgeas nous revient avec « Les Princes de la nuit », le très attendu second volet de sa fresque policière sous le règne de Louis XIV. Ce n’est plus seulement une plongée dans le Grand Siècle ; c’est une descente dans ses abysses les plus sombres, là où la magie et la science s’affrontent au milieu des pires pulsions criminelles. Vous êtes prêts à retourner en 1677, au cœur d’une série de meurtres qui défient l’entendement ? Attachez vos ceintures d’époque, car cette nouvelle enquête est plus saisissante que jamais.
Un Voyage dans le Paris de 1677 : Rigueur Historique et Tension Dramatique
Le talent de Jacques Forgeas réside dans sa capacité exceptionnelle à transformer l’Histoire en un terrain de jeu pour le polar moderne. Avec « Les Princes de la nuit », vous êtes transporté en septembre 1677, une époque de contrastes vertigineux. D’un côté, l’éclat insolent de la Cour de Versailles et les prémices de la police moderne sous l’égide de La Reynie et Colbert ; de l’autre, la noirceur des bas-fonds parisiens où survivent les guérisseuses et les devineresses, souvent confondues avec des « sorcières ».
Comme vous l’avez apprécié dans le premier tome, cette reconstitution historique est d’une précision chirurgicale. L’auteur ne se contente pas de planter un décor, il fait revivre le Paris de l’Ancien Régime : ses odeurs, ses craintes, ses conflits de pouvoir. Forgeas prolonge avec brio la fresque policière initiée, en nous rappelant que derrière les dentelles et les perruques, la nature humaine, avec ses pulsions criminelles, reste inchangée.
Une Série de Crimes Abominables : Le Point de Départ Glaçant
L’intrigue de ce tome 2 est particulièrement macabre et palpitante. Elle s’ouvre sur une série d’assassinats rituels qui glacent le sang. Des femmes désignées comme « sorcières » sont retrouvées violées et crucifiées la tête en bas. Peu de temps après, des médecins sont découverts étouffés et pendus dans la même position.
Ce mode opératoire inédit et terrifiant donne immédiatement le ton : nous sommes face à un tueur en série mû par une idéologie sombre mêlant vengeance, superstition ou fanatisme. L’enquête vous tiendra en haleine dès les premières pages, car elle va contraindre les enquêteurs à affronter des peurs ancestrales et des pratiques occultes.
Laruche et Torsac : L’Enquête Face à l’Ésotérisme
Au cœur de cette chasse à l’homme se trouvent à nouveau nos fidèles enquêteurs, les inspecteurs Laruche et Torsac, mandatés par le commissaire Delamare, le bras droit du lieutenant général de police, La Reynie. Leur mission est doublement périlleuse : non seulement ils doivent traquer un meurtrier invisible, mais ils sont obligés de pénétrer l’univers secret et inquiétant des devineresses et autres guérisseuses.
Cette immersion dans le milieu de l’ésotérisme et de la magie est l’une des grandes forces du roman. Forgeas pose la question de la légitimité face à la croyance. Comment la police moderne et naissante, armée de méthodes scientifiques balbutiantes, peut-elle faire face à des crimes qui semblent relever du surnaturel ? Les inspecteurs devront naviguer entre la noirceur de l’occulte et les intrigues de la cour, où même le Roi-Soleil et Madame de Montespan pourraient être indirectement impliqués dans l’ombre grandissante.
Magie, Médecine et Science : Une Dualité Fascinante
Ce qui rend « Les Princes de la nuit » particulièrement fascinant, c’est l’exploration des tensions entre la science naissante et les croyances occultes de l’époque. En opposant les médecins pendus aux sorcières crucifiées, Jacques Forgeas met en scène le conflit idéologique du XVIIe siècle.
Le roman devient alors une formidable réflexion sur le progrès et la superstition. Nos enquêteurs doivent déterminer si les mobiles sont purement criminels ou s’ils sont ancrés dans une logique sectaire ou magique. C’est cet équilibre délicat, cette ligne floue entre le rationnel et l’irrationnel, qui maintient le suspense à un niveau si élevé. Chaque indice vous mènera à douter : est-ce l’œuvre d’un homme ou d’une force bien plus obscure ?
L’Ombre de Colbert et les Secrets de Versailles
N’oublions pas l’importance du contexte politique. Le roman est également une plongée au cœur de la redoutable police secrète de Colbert. Les crimes ne sont jamais isolés : ils révèlent les intrigues de la cour, les coups bas et les conflits internationaux qui animaient le pouvoir à l’époque.
Forgeas excelle à utiliser les figures historiques comme des pièces maîtresses de son échiquier dramatique. Le rôle du Roi-Soleil et l’influence de Madame de Montespan ne sont pas de simples décors ; ils sont des forces motrices qui compliquent l’enquête, ajoutant une couche d’espionnage et de manipulation politique à la noirceur criminelle. Le Paris décrit est un théâtre d’ombre et de lumière, où la quête de vérité est sans cesse entravée par les désirs de puissance et les secrets qui règnent à Versailles.
Le Style Forgeas : Réalisme et Fluidité
Pour les lecteurs familiers du Tome 1, vous retrouverez avec plaisir la plume enlevée de Jacques Forgeas. Son expérience en tant que scénariste pour le cinéma et la télévision confère à son écriture un rythme cinématographique et une efficacité narrative indéniable. Les chapitres sont percutants, les dialogues vifs, et l’action ne connaît jamais de temps mort.
Chaque paragraphe est conçu pour faire progresser l’intrigue ou pour approfondir la psychologie des personnages, rendant l’expérience de lecture à la fois intellectuellement stimulante par la richesse historique, et émotionnellement intense par le suspense. C’est un plaisir rare que de voir une fresque policière aussi saisissante de réalisme continuer sur une lancée si prometteuse.
FAQ : Tout Savoir sur Les Princes de la Nuit, le Polar Historique du Grand Siècle
Le roman s’ouvre sur une série de crimes rituels atroces à Paris en 1677 : des sorcières et des médecins sont retrouvés crucifiés ou pendus. Les inspecteurs Laruche et Torsac doivent résoudre ces meurtres qui mêlent ésotérisme et science naissante.
Bien que l’intrigue criminelle soit nouvelle et distincte, lire le Tome 1 est fortement recommandé pour comprendre les personnages principaux (Laruche, Torsac, La Reynie) et le contexte historique de la police secrète de Colbert.
Les thèmes principaux incluent la dualité entre la magie et la science, la quête de vérité face aux superstitions et les intrigues politiques à la cour de Louis XIV avec l’ombre de Madame de Montespan.
Conclusion : Préparez-vous à une Immersion Totale
« Les Princes de la nuit » s’annonce comme une suite magistrale et indispensable pour tous les amateurs de polar historique. Jacques Forgeas monte en puissance, offrant une intrigue plus sombre et plus complexe qui exploite à merveille les tensions du XVIIe siècle entre le mystique et le scientifique. Si vous avez aimé l’atmosphère du premier tome, vous adorerez plonger dans cette enquête tortueuse où la noirceur et la magie dictent la loi dans l’ombre de Versailles.
C’est une lecture hautement recommandée qui promet de tenir en haleine jusqu’à la dernière page. Allez-vous commander votre exemplaire ?

Titre : Les princes de la nuit : Les Fantômes de Versailles T2
Auteur : Jacques Forgeas
Nombre de pages : 384 pages
Date de parution : 29 octobre 2025
Éditeur : Albin Michel
ISBN : 978-2226506610
Achat : Acheter Les princes de la nuit : Les Fantômes de Versailles T2
Et vous, fidèles lecteurs de Rainfolk, qu’attendez-vous le plus de ce second volume ? Êtes-vous impatients de revoir La Reynie en action, ou préférez-vous l’immersion dans l’univers secret des devineresses ? Partagez vos impressions et vos attentes dans les commentaires ci-dessous !







4 commentaires
En principe je n’aime pas trop les romans historiques mais quand ce sont des romans plus proches des polars, ça m’intéresse davantage. Je ne connais pas encore cet auteur.
Il mérite d’être découvert.
Le tome 1 faisait déjà envie, et je vois que la suite semble à la hauteur !
Je te conseille vivement ces deux lectures.