L'Impossible retour est un réquisitoire contre l’absurdité meurtrière de la guerre, mais aussi un plaidoyer pour l’Europe. Un Récit véridique, reconstitué à partir de lettres et de photos trouvées dans une maison reçue en héritage. L’amour vécu comme un don inextinguible.
L'Impossible retour
Un amour impossible, une histoire intemporelle et universelle en temps de guerre.
L'Impossible retour est un livre poignant, terriblement humain, avec deux personnages qui habitent le lecteur bien au-delà de la dernière ligne. La guerre est à l’origine de tous les malheurs. Et pourtant, c’est cette même guerre qui a réuni pour la vie Charles Mauzan, un jeune soldat français prisonnier, au statut particulier d’employé de ferme, et Kirsten Jung, une belle jeune femme allemande.
Ils vivront une passion ineffable, et jamais ils ne cesseront d’espérer que, malgré la haine entre les deux peuples, il y aura un jour, pour eux, un avenir. Mais le bout du chemin semble loin, presque invisible, et l’arrivée tellement incertaine. Voici l’histoire vraie, bouleversante et tragique, de Charles Mauzan, prisonnier en Saxe au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Si souvent il a rêvé qu’il était encore là-bas
Dans la maison de retraite où il s’est résigné à entrer, Charles Mauzan médite. Il sent que la fin est proche. Une bénigne attaque cérébrale vient tout juste de l’avertir. Il a le désir de goûter encore une fois, peut-être plus intensément que jamais, les moments privilégiés de sa vie, ces jours de lumière, cette vision mélancolique et bienheureuse qu’il garde jalousement enfouis au fond de lui-même comme un trésor.
Mais il sait qu’il revivra aussi toutes les souffrances qui auront précédé, entouré et suivi cette trop lointaine aventure.
Une embellie imprévisible
Juin 1940. L’unité de Charles tombe aux mains de l’armée allemande en Alsace. Les soldats sont acheminés vers un stalag en Saxe, dans un petit village près de Zittau, à deux pas de la frontière tchèque.
Prisonniers, il leur faut endurer la souffrance de la défaite, l’humiliation, la honte, les conditions de captivité, la brutalité des vainqueurs, les moqueries des civils… un esclavage insupportable pour une durée inconnue. A la fin de l’année 1942, Charles accepte de sortir du stalag pour rejoindre une ferme, où la main-d’œuvre fait défaut. Travailler dans les champs, une véritable bouffée d’oxygène ! Et cette ferme ressemble tant à celles de son Auvergne natale !
Quelle surprise et quel bienfait supplémentaire quand il se voit accueilli par une toute jeune femme, fort belle et sympathique, Kirsten Jung. Depuis la mobilisation de son mari, elle tient à bout de bras l’exploitation tout en élevant son jeune fils.
Très vite, entre la jeune patronne et son prisonnier, la compréhension fait place à l’estime et la sympathie à l’amour. Derrière les rideaux et les volets clos, dans le plus grand secret, naît une grande passion. Charles découvre des moments d’ivresse, d’enchantement et de bonheur.
Lui, prisonnier, vaincu ; elle, ennemie, mariée. La guerre, cette cruelle et monstrueuse bêtise, les a réunis ! Ils vivront pleinement leur amour envers et contre tous les interdits, les lois du Reich et celles de la morale.
Entre espoir et peur
Sur le terrain des affrontements, les Allemands reculent devant les Russes. Un jour, on apprend que le débarquement anglo-américain a réussi en Normandie. Les Alliés entrent en Allemagne. Le dénouement approche, et pourtant l’inquiétude de la population allemande va grandissante… Comment tout cela finira-t-il ?
N’en résultera-t-il pas de grands malheurs pour tout le pays ? Les nouvelles les plus alarmantes fusent : les troupes russes pénètrent par la Prusse orientale et la Silésie, se conduisant avec une brutalité et une sauvagerie inouïes ; les SS aux abois procèdent à des arrestations arbitraires et à des règlements de compte sommaires ; les bombardements aveugles des avions alliés mettent à feu les villes, enlevant brutalement des milliers de vies innocentes de la folie monstrueuse du nazisme…
Pour Charles et Kirsten, l’anxiété de ce que sera l’avenir s’inscrit aussi fortement que l’espoir. Et pourtant, il faut vivre, traverser le long et périlleux parcours d’obstacles qui devrait mener à la liberté, à la sécurité et au bonheur.
Charles se sent le devoir de protéger la femme qu’il a choisie et son enfant, même s’il n’en est pas le père. Ils décident de fuir, abandonnant la ferme et tous les biens de Kirsten. Ils partent à la rencontre des armées alliées et se joignent à l’interminable exode de l’Est vers l’Ouest. Ils réussissent à franchir l’Elbe, découvrant sur leur passage la tragédie de la ville de Dresde. Enfin, les voilà arrivés à Leipzig, aux côtés des troupes américaines.
Mais ces dernières refusent de prendre en charge une Allemande et son fils. Ne voulant pas se séparer, les réfugiés reprennent alors la route vers Stuttgart pour rejoindre l’armée française, qui devrait être plus accueillante et compréhensive. La réalité est brutale et sans appel : « Quelle idée de vouloir faire entrer une Frida en France ?
C’était déjà bien joli qu’un Français l’ait aidée à fuir les violences de l’armée Rouge. Elle n’a qu’à faire une demande de passeport… » Charles rentre donc seul. Avant son départ, ils se promettent de rester fidèle l’un à l’autre et d’attendre, aussi longtemps qu’il le faudra.
L’impossible chemin vers la liberté et le bonheur
A son retour au pays, Charles constate le ressentiment et l’aversion que les Allemands inspirent. Et pourtant, lui sait que tous ne sont pas des brutes sanguinaires. Ses parents s’évertuent à lui répéter : « Ce n’est pas possible pour toi d’épouser une ennemie.
Les gens ont trop souffert à cause de ceux de sa race. » Le temps finira-t-il par arranger les choses ?
Leur amour parviendra-t-il, une fois encore, à s’affranchir des conventions et de la bêtise des hommes ?
François Cognéras
Né à la rencontre de l’Auvergne et du Limousin, François Cognéras se sent attaché à ces deux régions. Professeur de français à la retraite, il peint dans ses livres le monde rural, celui qu’il connaît le mieux, sans le flatter, sans le noircir. Il nous invite à aller à la rencontre de personnages humains et très attachants qui luttent contre les rigueurs du sort et l’environnement social et se battent pour posséder une terre, symbole de liberté et de bonheur.
Auteur prolifique, François Cognéras signe ici son 13e roman. En 1992, il reçoit le prix Eugène Le Roy et le prix Sully-Olivier de Serres pour son roman Le Temps apprivoisé (Actes graphiques, 1991). D’autres livres ont connu de beaux succès en librairie, notamment La Mémoire engloutie (De Borée, 2002) et La Désenchantée (Actes graphiques, 2006).
2 commentaires
Moi qui lisais moins (paresse et manque de temps), tu me pousses à nouveau à abandonner mes sources culinaires pour des romans.
Les deux ne sont pas incompatibles.