Voix sans issue de Marlène Tissot : une voix de femme réaliste et poétique pour dire l’offense aux corps. Disponible aux éditions Au Diable Vauvert, le 11 mai 2020.
Voix sans issue
Poétesse, Marlène Tissot dit à trois voix, au plus près du réel, des vies ordinaires broyées mais sublimées par leur courage de vivre et l’attention aux êtres.
Dans le roman de Marlène Tissot, les mères sont laides (silencieuses, complices, folles), les pères aussi (incestueux, absents). Leurs enfants Marianne devenue Mary et Franck grandissent, s'enfuient dès qu'ils le peuvent et vivotent, fracassés. Ils sont ces voix sans issue. Leur rencontre est une rupture, un ailleurs, une promesse.
Convoquant Sartre, Sylvia Plath, Emily Dickinson, avec un sens du rythme qui emporte le lecteur et une langue tantôt lapidaire et brute, tantôt poétique et délicate, Marlène Tissot embrasse la question de la résilience avec cette dose réaliste de fragilité et de poisse (dans tous les sens du terme). Un roman d'une grande beauté.
Le livre
Mary, violée enfant par son père dans le silence maternel, s’est libérée de cet enfer en coupant le contact avec ses parents. Devenue coiffeuse, elle suit une thérapie pour se réparer de son passé et faire disparaître les voix qui l’habitent encore.
Franck, gardien de nuit solitaire et renfermé, a vécu une adolescence traumatisée sous la domination d’une mère seule et violente. Il a perdu toute confiance en lui et en autrui, jusqu’à sa rencontre avec Mary.
Quant à la troisième voix du texte, c’est Ian, un être insignifiant qui développe une fascination obsessionnelle pour Mary, en qui il croit voir son double…
Marlène Tissot
Née en 1971 dans l’est de la France, Marlène Tissot vit aujourd’hui dans le sud. Elle est tombée en poésie à dix ans et demi précisément, comme un déclic permettant d’exprimer en silence tout ce qui lui semblait impossible à dire.
Après une première apparition en revue en 2005, elle a publié plusieurs recueils de poésie et textes courts, en particulier à La boucherie littéraire et des nouvelles radiophoniques, et a été primée par France Culture en 2019.
8 commentaires
je croyais que tous les chemins menaient à Rome ?
sauf les voies… sans issue…
ce genre de situation existe hélas
Très souvent je crois
Noté !
Quelques similitudes m’attirent …
Bon vendredi, cher bernie.
super
À feuilleter pour voir le type d’écriture de cet auteur.
oui c’est bien pour confirmer un choix.