Dans "La Jeune fille au ruisseau", premier opus de la série littéraire "Raconte mon histoire", l'écrivaine franco-croate Mirjana Stankić embarque ses lecteurs dans la vie de Lana Santini. Les embûches et tragédies qu'elle a eu à affronter sont dévoilées au fur et à mesure des témoignages bouleversants des clients qui croisent la route de cette écrivaine publique.
La Jeune fille au ruisseau
Lana Santini est écrivaine publique de profession. Dans le cadre de sa première mission, elle rencontre Ivana Plavac, une artiste-peintre à la notoriété bafouée.
Cette dernière vient de purger une peine de prison et lui demande d'écrire une histoire romancée, relatant sa passion pour un immigré clandestin, Sami Hamadi, l'homme qu'elle a éperdument aimé et qui a défié la mort lors de sa périlleuse traversée de la Méditerranée.
Ivana Plavac, a-t-elle vraiment porté atteinte à cet homme ? Que s'est-il passé entre eux ? Peut-on jouer avec les sentiments amoureux de quelqu'un sans éprouver la moindre culpabilité ? La trahison, laisse-t-elle toujours des blessures indélébiles dans nos existences ?
L'artiste-peintre, parviendra-t-elle à terminer le tableau sur lequel elle travaille et qui est, en réalité, la consécration de sa vie ?
Une plongée en profondeur dans la vie des "petites gens"
Dans "La Jeune fille au ruisseau", l'héroïne Lana Santini découvre l'histoire d'amour vécue par sa cliente Ivana Plavac, une artiste-peintre, et Sami Hamadi, un immigré clandestin.
Au-delà des apparences, ces deux protagonistes n'ont pas les mêmes aspirations et ne partagent pas les mêmes sentiments amoureux.
Sous la plume de Mirjana Stankić, plusieurs thèmes s'entremêlent : l'immigration clandestine, la dépendance affective mais aussi l'importance de l'enfance, socle de toute vie réussie.
L'écrivaine franco-croate donne ici le ton de ce qui sera ensuite le fil conducteur de sa série littéraire "Raconte mon histoire". Comme Zola, Balzac ou Maupassant, la romancière met en scène la vie des petites gens, des personnes que l'on croise tous les jours et dont on ne parle jamais.
Mirjana souligne :
J'aime imaginer la vie des protagonistes de mes romans, raconter leurs déboires, m'identifier à eux, exprimer mes propres ressentis. Je suis aussi très attachée à toutes ces petites choses simples, parfois invisibles ou insignifiantes, qui pourtant nous laissent sans voix.
"La Jeune fille au ruisseau" aurait dû être présentée au Salon du livre à Paris, un événement de renom hélas annulé cette année en raison de la pandémie de Covid-19.
Une double culture qui vient enrichir les romans
Dans chacun de ses livres, l'écrivaine parle aussi de ses racines, de l'Histoire de son pays et des beautés de sa Croatie natale.
Il y a 25 ans, quand elle est arrivée en France, Mirjana ne parlait pas un mot de français. La littérature sera le pont qui lui permettra de développer un amour inconditionnel pour cette belle langue et sa terre d'adoption.
Aujourd'hui, elle considère tout simplement avoir deux patries.
Elle confirme :
Porter le nom Stankić en France a pu être un handicap dans le passé. Aujourd’hui, ce nom est devenu ma force, car je suis le fruit de deux cultures. Depuis mon intégration au sein de la société française, j’ai toujours voulu, malgré mes origines étrangères, faire partie de ceux qui laissent une trace quelque part, qui inscrivent leur nom dans la ligne du temps.
Extrait
"Enfant, Ivana vivait dans la dévalorisation et les interdits. Elle repensait souvent à ces scènes lamentables où elle tordait ses petits doigts crispés, cogitant sur la réponse à donner à la simple question : « Quel âge as-tu ? » Comme toutes les autres, cette question aussi était un piège. Elle demeurait interdite devant sa mère qui s’indignait :
— Tu n’es qu’une petite sotte ! En plus de m’avoir imposé une vie de tourments solitaires, Dieu a accru mon malheur en me donnant une gamine stupide et insipide !
En grandissant, la même incertitude la poursuivait. Ivana gardait ses opinions pour elle sans jamais oser s’affirmer. Les endroits isolés semblaient lui convenir, autant qu’un adage qui correspondait à sa personnalité : « La parole est d’argent, le silence est d’or. » Ainsi donc, un véritable exploit venait de se produire en une seule soirée ? Deux amies fidèles, son cavalier nommé Sami et trois verres de mojitos l’avaient désinhibée ! C’était du délire ! Elle s’avouait que sans l’insistance d’Adela et Maëva, elle aurait tout fait pour se rendre invisible. Elle aurait même oublié qu’elle existait ! Mais, elles étaient là ! Et lui aussi, il était là avec cette odeur de campagne qui émanait de sa chemise et ses expressions de blédard.
Alertée par cette séquence de danse de slow qu’Ivana revivait en fermant les yeux, sa petite voix intérieure la mettait en garde : l’amour est un sentiment idéalisé et destructeur, nourri de fantasmes. Ne voulant pas imposer à son esprit de pareilles pensées qui méritaient une réflexion approfondie, la jeune femme s’endormit le sourire figé sur les lèvres, heureuse d’avoir été corrompue par des plaisirs banals de l’existence."
Mirjana Stankić, romancière et écrivaine publique
La carrière de Mirjana a débuté en 1992 en Croatie où elle occupait des postes à caractère administratif.
En 1994, cette maman de deux enfants s'installe en France et travaille dans différents secteurs, notamment le tourisme car elle est polyglotte (anglais, allemand et français) et elle possède le titre professionnel de guide-accompagnateur.
En 2019, la romancière décide de concrétiser son projet d'aide à la rédaction en devenant écrivaine publique indépendante. Son autoentreprise "Des vies et des écrits" est au service des particuliers, des entreprises, des associations et des
collectivités. Elle leur propose de réaliser toutes les démarches administratives à leur place, de prendre en charge les travaux classiques de secrétariat, de gérer leur correspondance, privée et professionnelle ou d'écrire des récits de vie.
En parallèle, elle mène une carrière de romancière.
10 commentaires
dire que certains même après des années passées en France ne savent toujours ni lire, ni écrire, ni parler !
Et même des enfants nés en France ne savent pas lire, écrire … L’illettrisme est une calamité
La Croatie …ancienne terre italienne. D’ailleurs quand on va à Opatija on continue de parler un patois italien.. En ce moment je lis le livre Anita d’Alicia Dujovne Ortiz aux éditions Grasset….. Toutes les femmes devraient lire ce livre pour voir qu’il n’y a pas que des quiches comme la mère Chirac ou Carla Bruni…
@+
Merci pour l’information de ce livre
ça ça peut me tenter merci d’en parler…
avec plaisir
Je vais le commander, je suis sûre qu’il m’intéressera !
je le pense aussi.
Cette histoire semble intéressante. A mettre en parallèle avec mon roman : La cavale de Freddy Mbemba.
https://editions-de-l-echelle-du-temple.over-blog.com/2020/09/dominique-natanson-la-cavale-de-freddy-mbemba.html
Sami Hamadi est le frère de Freddy Mbemba…
Rendre de l’humanité aux migrants, voilà un travail utile pour les romanciers.
Effectivement le parallèle fait sens.