Selon un vieux proverbe bantou, « on fera plus l’éloge du chasseur le jour où l’antilope racontera son histoire ». Tout justement, après Les figures marquantes de l’Afrique subsaharienne, Gaspard-Hubert Lonsi Koko s’est attardé sur l’esclavage à travers une analyse incompatible avec celle qui est officiellement livrée dans les manuels d’histoire dans les écoles aussi bien en Amérique du Nord que dans les pays européens.
Les Noirs Lumineux du XVIe au début du XXe siècle
Sans chercher la polémique, à travers diverses personnalités, l’auteur s’est tout simplement appuyé sur les exploits des Noirs que l’on avait asservis et de quelques-uns de leurs descendants pour casser les clichés et rétablir des faits sciemment occultés.
Ainsi a-t-il évoqué des « Noirs lumineux » et pacifistes comme Booker T. Washington, Frederick Douglass… ; féministement résistantes à l’instar de Séjourner Truth, Harriet Tubman, Ida Bell Wells-Barnett… ; bouillonnantes comme Denmark Vessey, Nat Turner, David Walker, François Makandal… ou alors littérairement intellectuelles de la trempe de Ayuba Souleiman Diallo, Jupiter Hammon, Phillis Wheatley, Anton Wilhelm Ami, Angelo Soliman… et militairement et artistiquement génial comme le général Dumas, Toussaint Louverture, le Chevalier de Saint-George, George Bridgetower, Abraham Hannibal, Wladislaw Jablonowski…
Les Noirs lumineux du XVIe au début du XXe siècle
Résumé
Les « Noirs lumineux » ? Vaste sujet !
Controverse et mauvaise foi, inévitables. Prise et éveil de conscience, à n’en pas douter, pour les Noirs et les populations à l’ascendance ébène. Alors, le sujet mérite d’être débattu jusqu’au paroxysme. Enfin, que les uns et les autres puissent avoir l’audace de s’appuyer sur les obstacles, ainsi que les préjugés, et non, comme à l’accoutumée, d’essayer stratégiquement, ou par hypocrisie, de les contourner.
L’héritage étant la somme de l’actif et du passif, ces deux éléments restent à jamais indissociables au moment de la transmission. Restituer l’Histoire en occultant les zones d’ombre au profit des seuls événements glorieux équivaut, ni plus ni moins, à de la falsification.
L’héritage, c’est tout ou rien. S’agissant de la traite négrière, le crime contre l’Humanité fait tout à fait corps avec l’enrichissement économique des puissances esclavagistes. La dignité humaine ne s’obtient que par la souveraineté nationale, ou continentale.
La quête du bonheur ne doit pas forcément conduire vers un ailleurs aux multiples facettes. Ce qui a manqué au héros du Danois Henrik Ibsen, en l’occurrence Peer Gynt, c’était d’avoir une profession et de l’aimer, quelle qu’elle fût…
De Plus, on ne pourrait que difficilement mieux entreprendre ailleurs ce que l’on n’a pas su réaliser chez soi.
Puisse l’exemple de ces Noirs lumineux revaloriser l’image de leurs semblables.
Puissent leur lucidité et leur bravoure éveiller à jamais l’esprit d’émulation auprès de celles et ceux qui, à travers la diaspora africaine et en Afrique intra-muros, ont désormais la charge de poursuivre le combat pour la dignité humaine.
Puisse, enfin, leurs salutaires actions éveiller la conscience noire : de l’intérieur comme de l’extérieur du continent.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Congolais de la République Démocratique, Gaspard-Hubert Lonsi Koko est réputé pour ses analyses politiques sans complaisance. Ce natif de la ville de Kinshasa et auteur de plusieurs ouvrages partage sa vie entre Paris et sa ville natale. D’aucuns attribue à ce romancier et essayiste réformiste à la fois la culture du saint et l’ironie du peintre.
2 commentaires
sans oublier que nous ne sommes pour rien dans le passé
c’est juste.