Le petit drôle est un roman signé Sylvie Jucobin, inspiré de l’enfance de mon grand père, à Bordeaux qui utilise un lexique très « Sud Ouest » par souci d’authenticité.

Le petit drôle
Le petit drôle est actuellement en prévente, vous pouvez soutenir le projet de Sylvie Jucobin en participant à cette campagne.
Sylvie Jucobin s’est inspirée de l’enfance de son grand père, à Bordeaux. C’est bien son quartier, sa rue (qui n’existe plus d’ailleurs), son école. Elle a repris ses propres descriptions, ses souvenirs lointains des anecdotes qu’il racontait, mais surtout des documents d’époque, l’histoire est totalement inventée.
Sylvie Jucobin a utilisé des détails familiaux, son arrière grand père était vraiment traminot, son arrière grand mère a bien perdu son premier mari à la guerre, mais elle s’est basée sur des recherches historiques, notamment dans la presse régionale pour recréer le bordeaux de 1929 vu par un petit garçon de 9 ans.
Sylvie Jucobin raconte par exemple l’arrivée de l’étape du Tour de France, les fêtes du quatorze juillet, les vendanges mais aussi les dictées à l’école et les bagarres entre copains. Il y a une certaine nostalgie et pas mal d’humour c’est un petit roman de pagnolesque, comme l’a souligné son correcteur.
L’histoire
Ce roman est inspiré vraiment très librement de l’enfance de mon grand père dans les quartiers populaires de Bordeaux en 1929. Il s’agit d’une fiction, mais je l’ai écrite en pensant à lui et c’est pour lui rendre hommage que j’espère que ce livre verra le jour.
Mon récit raconte avec humour l’évolution d’un jeune garçon malin mais un peu trop rêveur. Les événements qui rythment sa vie, lui font peu à peu découvrir ce monde des adultes qui ne lui paraît pas très logique, mais il a une logique très personnelle!
Il nous amène dans son quotidien , son école, ses sorties et partage ses bêtises avec les copains, ses disputes avec sa sœur et son admiration pour les grizzlis qui sont plus forts que les écureuils… enfin peut-être.
Extrait
Je repars en courant, je dévale notre petite rue, presque aussi étroite qu’un chemin, en sautant bien haut par-dessus les fleurs devant l’entrée du cimetière parce que les marchands râlent si on abime leurs étalages même si on fait pas du tout exprès et que c’est cette abrutie de Jeanne qui sait pas lancer une bille sans faire une catastrophe alors qu’on essaie juste de lui montrer mais elle comprend vraiment rien !
Il paraît qu’il y a des gens à Bordeaux qui veulent pas habiter en face du cimetière, ils trouvent ça sinistre. C’est Papa qui me l’a dit parce que je connaissais pas le mot. Ils sont un peu couillons, ces gens, ça fait pas peur.
Même la statue de la mort, juste à l’entrée, elle est pas si terrifiante que ça, surtout avec les pigeons qui dorment sur sa tête et qui lui caguent dessus. Moi en tout cas, j’aime bien les fleuristes de la Chartreuse, sur le trottoir en face de chez nous, ça fait joli, toutes ces fleurs. Les bouquets mettent plein de couleurs et ça fait comme la campagne mais en plein dans la ville. C’est chouette.
J’aime bien ma rue, avec le tailleur de marbre au coin qui fabrique des pierres tombales. Devant sa cour, il y a des anges géants comme tout, des colonnes toutes cannelées comme les gâteaux, des oiseaux en marbre avec des ailes énormes. C’est des vraies statues comme dans un musée. C’est normal, parce que dans le cimetière, il y a des grands artistes qui sont enterrés, c’est mon papa qui me l’a dit. Il y a même un peintre espagnol qui s’appelle Goya et qui est très connu mais je sais pas ce qu’il a dessiné. Il faudra que je demande au papa de Jacques, parce qu’il est espagnol aussi, alors peut-être qu’il l’a connu dans son pays. Avant d’être mort, mon papi travaillait là, à faire les statues pour les gens riches qui veulent des tombes toutes décorées. C’est pour ça qu’on habite dans cette rue, mais je ne m’en souviens pas, j’étais pas né.