La science-fiction, de nos jours, est un genre littéraire majeur qui concentre de très nombreux best-sellers et qui se renouvelle à mesure que la société évolue et que la technologie repousse les frontières du possible et de l’imaginable.
Peu d’entre-nous le savent, mais c’est bel et bien un auteur français qui est considéré comme le père de la science-fiction, un certain Jules Verne, dont les ouvrages visionnaires continuent de surprendre par la justesse de leur ton et des thèmes qui y sont développés.
Au cours de ce contenu, nous allons nous pencher sur quelques auteurs majeurs de science-fiction, ainsi que sur quelques-unes de leurs plus grandes créations. Il va de soi que nous ne pourrons pas nous montrer exhaustifs en la matière, tant le sujet est vaste, et notre sélection, accordons-nous là-dessus, relève aussi d’une certaine forme de subjectivité.
Ce que nous pouvons vous promettre de manière absolue par contre, c’est que toutes les œuvres que nous allons vous proposer ci-après, relèvent toutes d’une forme de génie, et ont leur place dans votre bibliothèque pour peu que vous soyez sensible au genre littéraire de la science-fiction.
Par Romain Pillard
Les livres de science fiction majeurs à côté desquels il ne faut pas passer
I/ Les arcanes de la science-fiction…
Comme nous vous le disions dans le chapeau d’introduction, le génial Jules Verne et le non moins remarquable H G Wells sont considérés comme les auteurs qui ont donné ses lettres de noblesse et inscrit les grandes lignes de ce que deviendrait plus tard la science-fiction. Néanmoins ce serait une erreur de penser qu’avant eux, rien n’existait en la matière, car de tout temps, les hommes ont eu ce penchant irréfrénable pour l’anticipation et la projection dans un ailleurs et une temporalité autre…
Si cela vous tente de vous pencher sur le sujet et de vous imprégner de ce qui est considéré comme la proto science fiction, alors intéressez-vous au récit épique de Gilgamesh, dans la culture indienne, ou bien prenez le temps de vous imprégner des antiques épopées de la mythologie grecque ou romaine (‘l’Odyssée’ d’Homère par exemple…).
Nous n’allons pas faire trop long sur le sujet, car ce n’est pas le centre du thème de notre contenu, néanmoins il nous semblait important de bien préciser que chaque culture, arabe, asiatique, indienne, européenne, possède des antécédents solides oscillant entre fantasy et onirisme pur, qui peuvent tout à fait représenter l’archétype de ce que deviendra plus tard la science fiction au sens propre, en des termes purement littéraire, mais aussi sous d’autres formes.
Si l’on se rapproche un peu de notre ère, avant de nous pencher sur quelques œuvres de Jules Verne et de H G Wells, qui seront les premiers ouvrages que nous allons vous conseiller, il est strictement impensable de ne pas évoquer l’œuvre intemporelle et fantastique de Mary Shelley, datant de 1818, j’ai nommé ‘Frankenstein’ bien sûr ! Même si ce dernier ouvrage est aussi orienté ‘épouvante’, il faut bien lui reconnaître un grand penchant pour la science-fiction dans la mesure où le professeur Frankenstein est un savant dont le but ultime dans la vie est de redonner vie à des tissus et à des êtres morts, par le biais de la science justement.
C’est donc au cours de la seconde moitié du 19ème siècle que tout prend réellement forme, avec Jules Verne et son ‘Voyage au centre de la Terre’ (1864), son ‘De la Terre à la Lune’ (1865) ou bien encore ses ‘20 000 lieues sous les mers’ (1869) ; tandis que de son côté, H G Wells produit ‘La machine à explorer le temps’ (1895), ‘L’île du docteur Moreau’ (1896), ‘L’homme invisible’ (1897) ou encore ‘La guerre des mondes’ (1898).
Si vous n’avez jamais eu l’occasion de lire ces livres, n’hésitez pas une seconde et penchez-vous dessus, ce sont les véritables fondations de tout ce qui a pu venir ensuite, et même s’ils datent désormais d’un siècle et demi ou presque, ne vous y trompez pas, ils n’ont pas pris la moindre ride et sont toujours aussi passionnants et haletants !
II/ Plus proche de nous…
Dès le début du 20ème siècle, la donne change quelque peu dans la mesure où de très nombreux films (notamment par les frères Méliès ‘Voyage dans la Lune’, ou encore un peu plus tard Fritz Lang et son ‘Metropolis’, etc.) et magazines vont voir le jour et vont populariser ce genre promis à un grand avenir. Pour la petite anecdote, il faut savoir que ce n’est qu’à cette période, que le terme ‘science-fiction’ va véritablement émerger ; il aurait été employé pour la première fois dans le magazine ‘Amazing Stories’, fondé par Hugo Gernsback.
Le mouvement prend alors son réel envol et une ampleur sans précédent, avec une toute nouvelle littérature rutilante et enflammée, qui se découvre des thèmes aussi variés que populaires, dont certains continuent encore de nos jours à avoir le vent en poupe.
C’est ainsi que les mythiques Franck Herbert et sa série ‘Dune’ datant de 1965, Arthur C Clarke, le père de ‘2001 l’Odyssée de l’Espace’ (1968), ou encore Isaac Asimov avec son mythique ‘Fondation’ (1966) viennent littéralement poser les bases d’une nouvelle culture et d’un univers riche et complexe, dans lequel s’engouffreront à leur tour des auteurs et des livres par milliers.
Si là encore, vous n’avez fait qu’entendre parler de ces livres, mais que jamais vous n’avez eu la curiosité, l’opportunité ou l’envie de vous jeter dessus, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire !
‘Dune’ raconte la découverte, la conquête et la colonisation d’une planète unique dans l’univers (Arrakis), par deux maisons ennemies (les Atréides et les Harkonnens) qui vont s’en disputer le contrôle, alors que le peuple autochtone (les Fremens), pour sa part, ne réclame que la liberté de disposer de sa planète sans ingérence extérieure.
‘2001’ pour sa part, est une sorte de quête métaphysique de l’humanité pour comprendre les fondements philosophiques originels de la vie et de l’univers, avec en toile de fond, l’éternel thème de la compétition entre le créateur (l’homme) et sa créature (l’intelligence artificielle).
Enfin ‘Fondation’, explore un avenir lointain dans lequel l’humanité (fédérée sous la bannière d’un vaste empire intergalactique…) se retrouve confrontée à son inévitable fin, et tente de mettre en branle une méthode afin de parvenir à se survivre à elle-même.
Ces œuvres absolument intemporelles et qui ont posé les jalons de thématiques prépondérantes de la science-fiction, sont toujours non seulement à la pointe de ce qui se fait et se lit, mais en les parcourant, vous allez aussi très vraisemblablement découvrir des finesses, des nuances et des subtilités dans la façon de les traiter et de les explorer.
Si vous n’avez jamais entendu parler de l’espace replié ou du dormeur qui doit se réveiller façon Herbert, de la loi des robots façon Asimov, de la mise en abîme ultime du Tout dans l’Un façon A C Clarke et de tant de choses encore, alors allez directement puiser le savoir à la source et voyez comment ces auteurs absolument géniaux ont su tisser avec tellement de clairvoyance, ces canevas que la littérature continue d’explorer encore aujourd’hui.
Nous ne citons ici que ces 3 œuvres majeures (ou cycles plutôt, car ‘Dune’, ‘Fondation’ ou ‘2001…’ sont des cycles en plusieurs tomes…), mais d’un manière générale, n’hésitez pas à vous écarter et à vous nourrir de tous les livres de ces auteurs, vous n’en sortirez que grandi, tant ils sont riches, denses et profondément intelligents.
Puisque nous sommes français et que notre pays et notre culture ont eux aussi su produire des auteurs et des œuvres majeurs en la matière, nous ne pouvons décemment pas faire l’impasse sur René Barjavel, qui, dès 1943, propose un fantastique voyage à ses lecteurs, avec la sortie de son incroyable ‘Ravage’. Dans l’enfilade, le même auteur, continuant sur sa lancée, produit les merveilles que sont ‘La nuit des temps’ en 1968, et l’incroyable ‘Le grand secret’ en 1973. Nul doute que ces œuvres, relativement méconnues auprès du jeune public, ont elles aussi leur place au panthéon de ce que la science fiction compte de plus formidable, même si près d’un siècle nous sépare de leur naissance désormais…
Si l’on continue à remonter la frise chronologique, pour se rapprocher de notre époque et de notre présent, on arrive ensuite aux années 70, avec le passionnant Philipp José Farmer et sa saga du ‘Monde du Fleuve ‘… Là encore, si vous n’avez jamais entendu parler de la chose, alors précipitez-vous à la bibliothèque et procurez-vous le premier tome de cette série devenue légendaire. Nous vous garantissons un dépaysement de première et une aventure aussi haletante et ébouriffante qu’une course poursuite en vaisseaux spatial individuel dans un champ d’astéroïdes ! L’auteur s’est fait le plaisir de rassembler l’ensemble de toutes les générations humaines dans un même récit, se permettant de faire se rencontrer des personnages aussi divers et hauts en couleurs que Jésus, le messie chrétien, Göring, l’ancien pilote nazi, Burton l’explorateur ou encore Monat, un extra-terrestre mort sur Terre au 21ème siècle…
Notons que c’est autour de cette période, entre les années 60 et 70 que l’on commence à retrouver les premiers sous-genres qui vont faire le succès de ce que nous consommons aujourd’hui, la majeure partie du temps, lorsque nous parlons de SF.
C’est ainsi que l’on commencera à parler du fameux Space opéra (le terme, utilisé pour la première fois en 1941, ne sera véritablement démocratisé que dans les années 70), qui désigne plus ou moins l’idée de transposer les clichés du genre ‘Western’ dans un contexte futuriste ; dans ce type de production, on peut notamment classer toutes les séries et autres ouvrages et long métrages qui explorent l’univers de Star Trek, ou encore tous les livres et toutes les créations qui tournent autour du noyau central de la galaxie Star Wars.
C’est aussi le moment de la naissance du genre Cyberpunk, dont on peut déjà penser que ‘2001’ préfigurait l’avènement, au même titre que des œuvres aussi majeures que ‘1984’ de Georges Orwell (en date de 1949, mais tellement au goût du jour, lorsque l’on voit comment nos sociétés liberticides sont en train d’en prendre le chemin sous l’impulsion de nos gouvernants…) ; on peut aussi citer l’incroyable ‘Blade Runner’ de Philip K Dick (en français ‘Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?’), sorti en 1966.
Et si l’on remonte un peu plus loin, il semble difficile, pour ne pas dire impossible, de ne pas évoquer aussi ‘Le meilleur des mondes’ du génial Aldous Huxley, dont on peut penser, là encore, qu’il anticipait déjà la chose, avec près d’un demi siècle d’avance. Ce dernier roman peut lui aussi entrer dans la catégorie de ceux qui ont bel et bien permis l’émergence du Cyber punk quelques décennies plus tard.
Mais ce n’est donc que fin de années 70, début des années 80, que le courant cyberpunk naît véritablement, avec le magnifique livre ‘Neuromancien’ de William Gibson (sorti en 1984 et considéré comme la principale source d’inspiration de ‘Matrix’, pour la petite histoire…). C’est donc ce dernier livre qui fait figure de fondateur du genre, même si, d’un point de vue purement chronologique, ce n’est par le premier à en explorer les arcanes, comme nous l’avons détaillé un peu plus tôt. Dans ce livre précisément, Gibson rassemble néanmoins tous les composants du genre et il dépeint une société dystopique effrayante : les interfaces cerveau-machine, le réseau informatique global (la Matrice), le capitalisme sauvage et complètement débridé, les intelligence artificielles meurtrières, les hackers et leur terrain de jeu favori que représente le cyberespace…
A noter que c’est ce mouvement cyberpunk précisément qui amènera la fameuse bascule de la fin du millénaire, dans laquelle nous verrons éclore des créations aussi incontournables et fondatrices que ‘Ghost in the Shell’ ou encore ‘Matrix’, dont nous venons de parler indirectement en évoquant ‘Neuromancien’.
En continuant à remonter le fil du temps pour en arriver à 21 siècle, avec toujours à l’esprit que notre sélection est forcément un brin subjective et non-exhaustive, nous aimerions également vous amener à vous pencher sur un autre auteur qui a produit une saga absolument fondamentale de notre point de vue, qui s’intitule ‘La saga d’Hypérion’.
Cet auteur n’est autre que Dan Simmons et le premier opus de la série en question s’appelle ‘Hypérion’ ; elle se base sur les poésies épiques éponymes de John Keats de 1820 et nous transporte dans un futur lointain durant lequel l’humanité a colonisé la galaxie et bien au-delà, à l’aide de ses alliés du Techno-Centre (les intelligences artificielles toutes puissantes) et fait désormais face à un nœud de son histoire…
Si vous aimez les histoires qui possèdent une grande portée métaphysique et qui iront jusqu’à remuer vos plus profondes certitudes et croyances en matière de théologie et de philosophie, si vous aimez les histoires originales et les destins singuliers auxquels sont littéralement suspendus des mondes, voire des galaxies… si vous aimez les histoires de paradoxes temporels, les récits messianiques, les personnages truculents (Martin Silenus, le poète est tout bonnement inoubliable, pour ne citer que lui…), les créatures mythiques (vous ne pourrez plus jamais oublier le Gritche après l’avoir rencontré au fil de l’histoire…), les combats futuristes avec des technologies et des arsenaux d’un autre temps, mais décrits de manière brillante et tellement immersives…
L’auteur réussit le tour de force de parvenir à mêler ce que nous avons de plus antique ou presque en matière de récit épique occidental (à savoir les Écritures) avec sa propre création, pour nous donner au final une relecture absolument insoupçonnable de certains passages fondateurs de la Bible et complètement bouleverser le paradigme dans lequel nous avons choisi de vivre depuis plus de 2000 ans, à la lumière des leçons que nous avons su tirer de l’Ancien et du Nouveau Testament…
Enfin et pour terminer, comme nous l’avions très succinctement fait plus haut en évoquant certaines œuvres de Barjavel, nous souhaitions tout de même clôturer cet article en vous orientant vers un autre auteur français dont on peut dire qu’il est lui aussi important, même si complètement contemporain. Ce n’est pas parce qu’un auteur et encore en vie qu’il n’a pas le droit d’avoir écrit des œuvres majeures, et nous considérons que cela est précisément le cas pour un certain Alain Damasio, qui nous a tout d’abord régalé avec un ébouriffant ‘La zone du dehors’, dès 1999 (aux furieux accents de ‘Métal Hurlant’, si l’on peut dire…). Ce premier livre est un roman d’anticipation qui traite précisément de l’ingénierie sociale mise à contribution par nos élites afin de contrôler la population dans un modèle qui se prétend démocratique, mais qui ne l’est pas.
En 2004, Alain Damasio nous revient avec un second ouvrage, sans doute plus ambitieux encore, et qui, plutôt que de revisiter la société à proprement parler, dans une déclinaison de ce qu’avait pu tenter Aldous Huxley par exemple, se penche désormais sur un tout autre genre, plus épique et plus proche de ‘L’odyssée’ d’Homère, avec son génialissime ‘La horde du contrevent’…
Ce second ouvrage est un joyau parmi les joyaux et si nous ne vous en disons pas plus sur l’histoire qu’il raconte, ce n’est que pour mieux vous laisser découvrir sa nature singulière, son rythme à couper le souffle, sa profondeur philosophique proprement inoubliable et sa galerie de personnages qui ne pourra décemment pas vous laisser de marbre, c’est sûr et certain (de Golgoth à Erg en passant par Callirhoé ou Caracole…). Ce serait un crime que de déflorer quoi que ce soit, tant l'œuvre est sublime…
Enfin, et plus récemment donc, Damasio nous a gratifié d’un 3ème livre vraiment passionnant et qui réussit une nouvelle fois le tour de force de renouveler le genre en y mettant un coup de frais singulier, avec le très bon ‘Les furtifs’ (sorti en 2019). Ce dernier ouvrage décrit une société sous contrôle horizontal, toujours un peu dans la lignée du ‘Meilleur des monde’, dans lequel chacun peut contrôler son voisin via les réseaux sociaux, qui servent de garde-fou et de longe au pouvoir en place, en parallèle avec une soumission induite de tout un chacun, ou tout du moins de la majorité.
Là encore, l’actualité vous fournira, si besoin était, tous les tenants et les aboutissants du pourquoi et du comment l’on peut se diriger vers une société telle, et le livre de Damasio quant à lui, vous donnera en amont, une vision de ce que notre futur pourrait bien être, pour peu que nous ne choisissions pas de couper courts avec la trajectoire que nous prenons au présent, en acceptant de nous soumettre à toutes les injonctions du pouvoir en place.
Pour conclure :
Voilà que nous arrivons au terme de ce contenu que nous nous sommes régalés à écrire, en imaginant le plaisir et la jouissance littéraires que nous allons apporter dans vos vies en vous orientant vers les livres et les œuvres que nous avons évoqués tout du long.
Nous l’avons déjà précisé, mais il nous semble important de le redire, en aucun cas notre sélection ne se veut exhaustive. Il est évident que tous les amoureux de science-fiction auront un ou plusieurs livres à ajouter à ceux que nous avons cités, et nous avons pleinement conscience qu’un tel article ne peut raisonnablement avoir qu’une portée subjective.
Au demeurant, et même si de votre point de vue, il en manquera certaines, chaque œuvre listée dans cet article fait partie de ce que l’on pourrait appeler le Panthéon de la science fiction et a rencontré un succès qui lui a permis non seulement de marquer les esprits et les imaginaires, mais parfois même d’influencer les courants de pensées et certaines perspectives sociétales, rien que ça…
Nous espérons donc que vous saurez trouver parmi ces dernières, de quoi faire votre bonheur, et nous serions ravi de lire vos avis en commentaires une fois que vous aurez effectivement voyagé à leur contact, alors n’hésitez pas…
Nous restons, à notre tour, curieux de vous lire…
4 commentaires
Un beau panel mais c’est bien vrai que j’ai lu beaucoup de SF quand j’étais ado et jeune femme à une époque où cette littérature n’était pas reconnue comme telle et à présent, cela me tente beaucoup moins, mais j’y reviendrai peut-être un jour
Nous avons un peu le même parcours, j’y suis revenu.
Bon… Les « classiques » anciens, je connais. Damasio, en partie…
Là où s’ouvre pour moi l’inconnu, c’est avec Le Monde du fleuve ou le Neuromancien ou encore La zone du dehors. Les furtifs, je suis dessus… depuis des semaines (je sais plus où je l’ai fichu, ce bouquin, il a disparu!).
Le bougre, il se cache.