Avec Sans plus retenir, Raphaël Watbled nous offre une lecture qui console pour nous aider à faire face au dénouement naturel de toute vie, même si parfois il survient beaucoup trop tôt.
Sans plus retenir
« Prendre ce petit garçon par la main, le ramener avec moi – le déloger du lieu de l'impact – et lui faire accepter qu'il n'y était pour rien, qu'il n'aurait rien pu empêcher, ni retenir personne. Lui faire comprendre, et le chemin est encore long, que ne pas retenir n'est pas fatalement abandonner, que ne pas retenir n'est pas créer une connivence avec le néant qui encadre le petit intermède de nos vies, que ne pas retenir revient parfois aussi à libérer.
C'est ce mouvement de libération qui nous était interdit, à mon petit enfant intérieur et moi, et qu'il nous faut à présent ressaisir, afin de rattraper les deuils restés irrésolus, afin de tenir à distance — et sans nous laisser paralyser — le vide éternel de la mort qui nous terrifie, afin de rendre nos défunts à leur dernière tranquillité. ».
Ce récit bouleversant, écrit avec talent et sensibilité, c'est l'histoire d'un drame : une petite fille tombée d'un balcon.
Du sang sur l'esplanade rose, un jeune garçon, témoin innocent, qui voit la scène, entend les cris, et qui n'arrive pas à surmonter le choc. On ne veut pas lui en parler, mais il en est hanté. Ce déni de sa souffrance et de son traumatisme vont le conduire à nourrir des angoisses terribles d'abandon et de mort. Incapable de faire face aux deuils, il revit, à chaque nouvelle perte, quelle qu'elle soit, le choc initial.
Un livre très délicat avec beaucoup de sensibilité, qui aidera celles et ceux marqués par le tragique de la vie.
Raphaël Watbled
Raphaël Watbled est un jeune professeur, écrivain et artiste-illustrateur. Il a déjà publié plusieurs livres et vit à Aix-en-Provence.
4 commentaires
C’ est le défunt qui nous quitte et non l’inverse
oui, mais le vide est là
ça doit être malgré tout dur a lire….je ne le vois pas sur mon site domamge
dommage effectivement.