Aigre et drôle. Tel est le roman de Sam Khoury, qui sans l'ombre d'un doute, nous saisit et nous transporte.
Chambre 55
« Ils m’ont attaché, car ils me trouvaient agressif. Je suis agressif, mais je ne veux pas être traité comme un animal. Enragé, mais pas au point d’être piqué. C’est contraire à la loi. Dans quelques jours pourtant, s’il n’y a aucune amélioration de mon état, je ne serais pas surpris qu’ils me débranchent. »
Sédaté, intubé et le corps rongé par l’alcoolisme, Noah aimerait que son esprit soit lui aussi anesthésié. Mais il doit se résoudre à faire face à ses souvenirs. En un chassé-croisé entre délire médicamenteux et lucidité grinçante, il imagine le livre de sa vie. Ses monologues intérieurs, modèles d’ironie et de drôlerie méchante, disent ce que fut le terreau de sa relation avec les autres : le sarcasme et l’insulte.
Paradoxalement, sa fille Ella l’accompagne, lui, le père destructeur. Remontant à la source de la douleur, le récit nous projette dans les années 60 lorsque l’enfance de Noah s’est fracassée, au décès de son père.
La fin de vie et son cortège d’indignités sont là, dans ce roman uppercut qui entrecroise les thèmes du pardon, de l’euthanasie et de l’addiction. Pour échapper à sa souffrance, à quelle tentation sommes-nous prêts à succomber ?
Sam Khoury
La lecture des « Mots » de Sartre a été déterminante dans l’univers de Sam Khoury. Le plaisir de la lecture est devenu alors envie d’écrire. Auscultant l’âme humaine, Sam Khoury en révèle les secrets, tendres ou inavouables, délicats ou amers, d’une plume aussi précise que virtuose.
4 commentaires
une cure de désintoxication !
très prenant
pas réjouissant comme livre ?
Bon Vendredi
C’est une histoire prenante.