Parution des trois volumes, consacrés à l'hommage à Daniel Fabre, dans la collection "Ethnologie de la France et des mondes contemporains" des éditions de la Maison des sciences de l'homme, en collaboration avec le Ministère de la culture.
Hommage à Daniel Fabre collection Ethonologie de la France et des mondes contemporains
L’anthropologue Daniel Fabre, né en 1947 à Narbonne, directeur d’études à l’EHESS, a laissé derrière lui une oeuvre foisonnante, originale à tous points de vue, mais demeurée inachevée.
Sa disparition brutale en 2016 ne lui a pas permis de finaliser les différents essais qui devaient restituer les mouvements les plus caractéristiques de sa pensée.
Trois ouvrages lui rendent hommage dans la collection « Ethnologie de la France et des mondes contemporains » et tentent de donner à voir l’homme et l’oeuvre dans toute leur amplitude :
1) Daniel Fabre, l’arpenteur des écarts. Actes du colloque de Toulouse, février 2017. Textes réunis par Nicoles Adell, Agnès Fine et Claudine Vassas avec la collaboration de Jean-Pierre Albert, Marlène Albert-Llorca et Dominique Blanc.
2) Daniel Fabre, le dernier des romantiques. Actes du colloque de Paris, octobre 2018. Textes réunis par Claudie Voisenat et Sylvie sagnes avec la collaboration d’Annick Arnaud.
3) Bibliographie générale de Daniel Fabre. Établie par Christine Bellan. Préface de Jean-Pierre Piniès.
Ces volumes témoignent des engagements divers de l’ethnologue, d’abord dans le sillage des anthropologies autochtones, puis aux côtés des institutions culturelles auprès desquelles il s’est fait l’interprète de ses terrains, comme par exemple des émotions patrimoniales dont sont saisis nos contemporains.
Ouvrages dirigés par Daniel Fabre dans la collection « Cahiers d’ethnologie de la France» :
L’Europe entre cultures et nations ;
Par écrit. Ethnologie des écritures quotidiennes ;
La fabrique des héros ;
Domestiquer l’histoire. Ethnologie des monuments historiques ;
Une histoire à soi ;
Les monuments sont habités ;
Émotions patrimoniales.
Daniel Fabre, l’arpenteur des écarts.
Actes du colloque de Toulouse, février 2017
Textes réunis par Nicolas Adell, Agnès Fine et Claudine Vassas, avec la collaboration de Jean-Pierre Albert, Marlène Albert-Llorca et Dominique Blanc
Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Daniel Fabre (1947-2016) est une figure marquante de l’anthropologie française. Fondateur, avec le préhistorien Jean Guilaine, du Centre d’anthropologie des sociétés rurales, il a structuré la recherche et l’enseignement de l’anthropologie à Toulouse par les nombreux séminaires qu’il y a donné jusqu’à la fin des années 1990.
Daniel Fabre, l’arpenteur des écarts porte plutôt sur « l’École toulousaine », qui sous son impulsion combinait anthropologie historique de l’Europe et anthropologie du symbolique. les actes toulousains s’appliquent à laisser entrevoir le caractère séminal anthropologie de Daniel Fabre.
Les textes ici réunis rappellent et prolongent sous forme d’hommage les différents chantiers qu’il avait ouverts dans la première partie de sa carrière et qui ont largement marqué et distingué la manière « toulousaine » de faire de l’anthropologie. Manière « ancrée » dans le monde occitan en premier lieu, puisque Daniel Fabre s’est inscrit dans le sillage des anthropologies autochtones qui visaient à combattre le colonialisme intellectuel intérieur et à mieux préciser les caractéristiques des communautés du Sud. Ce fut la porte d’entrée pour le développement d’une anthropologie de l’Europe marquée du double sceau de l’anthropologie historique d’une part et de l’anthropologie du symbolique d’autre part, adaptant à la matière européenne les démarches éprouvées ailleurs par Claude Lévi-Strauss.
C’est à partir de ces cadres généraux que Daniel Fabre élabora d’importantes questions de recherche qui ne cessèrent dès lors de l’animer : le problème des passages à l’âge d’homme dans les sociétés européennes, les enjeux de l’écriture comme acte social et symbolique, et les contours d’une anthropologie de et avec la littérature.
Daniel Fabre, le dernier des romantiques.
Actes du colloque de Paris, octobre 2018
Textes réunis par Claudine Voisenat et Sylvie Sagnes, avec la collaboration d’Annick Arnaud
Ce volume s’efforce de tirer les fils rouges qui traversent l’oeuvre de Daniel Fabre pour en montrer, sur près de 50 ans, la cohérence.
En 2016 s’éteignait Daniel Fabre, une figure originale de l’anthropologie française qui, après avoir marqué Toulouse de son empreinte, a poursuivi à Paris sa carrière de directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). La diversité des hommages qui lui ont été rendus depuis sa disparition témoigne aussi bien de la densité de sa vie intellectuelle que de la variété de ses implications institutionnelles.
Après le colloque de Toulouse en février 2017, dont rend compte Daniel Fabre, l’arpenteur des écarts, publié dans la même collection, celui organisé dans la capitale en octobre 2018 entendait se concentrer – sans pour autant s’y cantonner – sur les années « parisiennes » de cet anthropologue, celles qui virent la création et le développement du Laboratoire d’anthropologie et d’histoire sur l’institution de la culture (Lahic).
Ainsi les contributions rassemblées ici s’emploient-elles à mettre en évidence la singularité d’une posture d’anthropologue occupé à comprendre le phénomène d’institution de la culture, et, dans le même temps, engagé dans un dialogue de longue haleine avec le ministère de la Culture, ouvrant ainsi la voie à une anthropologie du patrimoine aujourd’hui florissante. Mais, au-delà de l’aventure du Lahic, les auteurs mobilisés embrassent plus largement l’ensemble du parcours de Daniel Fabre, afin de tirer les fils rouges qui le traversent. Repérant ces constantes tant du côté des objets que des outils d’analyse, ils soulignent la cohérence d’une œuvre marquée par cette sensibilité profonde aux traces du passé et qui a fait de son auteur l’un des derniers romantiques.
Bibliographie générale de Daniel Fabre
Établie par Christine Bellan, Préface de Jean-Pierre Piniès
Ce volume dresse une bibliographie générale – quoique nécessairement lacunaire, fondamentalement inachevée – de l’œuvre de Daniel Fabre, à travers un inventaire riche de quelque 400 références.
Directeur d’études à l’Écoles des hautes études en sciences sociales (EHESS), Daniel Fabre (1947-2016) est une figure marquante de l’anthropologie française. Son insatiable curiosité le porte à étudier la littérature orale, le carnaval, les communautés rurales et la théorie de l’initiation, les écritures ordinaires, les formes modernes du culte de l’artiste et de l’écrivain, à aborder l’anthropologie des arts et de la littérature, à considérer l’histoire européenne du regard ethnologique, à promouvoir une ethnologie du patrimoine et à inscrire l’institution de la culture dans une approche anthropologique.
Fondateur, avec le préhistorien Jean Guilaine, du Centre d’anthropologie des sociétés rurales (devenu par la suite Centre d’anthropologie de Toulouse), il a structuré la recherche et l’enseignement de l’anthropologie à Toulouse par les nombreux séminaires qu’il y a donné jusqu’à la fin des années 1990. En 2000, il a participé à la création du Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture (Lahic) au sein de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC UMR 8177, CNRS / EHESS), dont il a pris la direction en 2013.
À partir de 1999, il a enseigné l’anthropologie des religions à l’université de Rome « Tor Vergata ». De 2004 à 2008, il fut président de la section 38 (« Anthropologie ») du Comité national de la recherche scientifique du CNRS. De 1993 à 1997, il a présidé le conseil de la mission du Patrimoine ethnologique du ministère de la Culture. Il a également contribué à fonder et dirigé l’ethnopôle Garae (Carcassonne). Membre du comité de rédaction de la revue Ethnologie française et de L’Homme. Revue française d’anthropologie, il a codirigé avec Jean Jamin la revue Gradhiva.
Auteur.e.s :
Nicolas Adell, Philippe Artières, Chiara Bortolotto, Pierre Centlivres, Vincent Debaene, Christian Hottin, Cyril Isnart, Marc-Antoine Kaeser, André Mary, Marcello Massenzio, Jean-Christophe Monferran, Véronique Moulinié, Pierre Nora, Sylvie Sagnes, Dominique Serena-Allier, Claudie Voisenat, Thierry Wendling.
Claudie Voisenat est anthropologue. Rattachée à l’UMR 9022, Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s et au ministère de la Culture, elle s’intéresse spécialement à l’analyse du dispositif patrimonial dans le monde contemporain.
Coordinatrice du groupe de travail Émotions et Mobilisations du chantier scientifique entrepris par le ministère de la Culture et le CNRS autour de la restauration de Notre-Dame de Paris, elle enseigne également à l’École du Louvre où son séminaire de recherche porte depuis plusieurs années sur le patrimoine comme réparation. Elle a notamment dirigé deux ouvrages de cette collection, Imaginaires archéologiques (2008) et, avec Christian Hottin, Le tournant patrimonial. Mutations contemporaines des métiers du patrimoine (2016).
Chercheuse associée au Centre d’anthropologie sociale (CAS) du laboratoire interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST, université Toulouse 2 – Jean‑Jaurès / CNRS / EHESS), elle codirige le séminaire de recherche « Empreintes sonores » qui propose de renouveler la réflexion sur l’étude des sociétés en choisissant les milieux sonores comme voie d’accès privilégiée.
Auteure de plusieurs articles sur l’orgue et la musique, elle développe également des techniques de récits sonorisés conçus pour servir d’outils de médiation pour la recherche scientifique.
Sylvie Sagnes est ethnologue, chargée de recherches CNRS et présidente de l’Ethnopôle Garae (Carcassonne), elle a inscrit ses recherches dans les axes et les programmes développés au Lahic ; elle les étend aujourd’hui au sein d’Héritages UMR 9022 (CYU, CNRS, MC).
Après avoir exploré l’imaginaire des « racines », elle a porté une attention particulière aux désirs de pérennité de nos contemporains, qu’elle a saisis sur différents terrains du patrimoine et de la fabrique des identités territoriales (L’archéologue et l’indigène, dir., CTHS, 2015 ; Capitales et patrimoines à l’heure de la globalisation, dir. avec Habib Saidi, PUL, 2012).
Elle déplace aujourd’hui l’attention sur ce moment charnière du processus de patrimonialisation qu’est la médiation, et se donne notamment pour observatoire Notre-Dame de Paris, à l’heure de sa restauration.
Christine Bellan est documentaliste de l’ethnopôle Garae (Groupement audois de recherche et d’animation ethnographique, Carcassonne), Christine Bellan a contribué à de nombreuses études et publications, parmi lesquelles Eugène Viollet-le-Duc. Regards croisés (Garae Hésiode, 2005), L’Arpenteur des nostalgies, Léopold Verguet (1817-1914) (Garae Hésiode, 2004).
Jean-Pierre Piniès a été l’étudiant de René Nelli au lycée de Carcassonne puis du linguiste Jean Séguy à l’université de Toulouse, Jean-Pierre Piniès (1946-2018) se passionne d’abord pour la langue et la culture occitanes ainsi que pour la sorcellerie à laquelle il consacre sa thèse de doctorat en anthropologie.
Lié d’amitié dès l’adolescence avec Daniel Fabre, il développe avec lui une approche ethnologique des monuments historiques et des nouveaux processus de « patrimonialisation ». Dans les années 1970, il participe sous la direction de Fabre à la grande enquête CNRS menée au Pays de Sault (Pyrénées). En 1981, tous deux fondent à Carcassonne avec René Nelli le Groupe audois de recherche et d’animation ethnographique (Garae), tout à la fois centre de documentation ethnologique, maison d’édition, lieu de recherches, d’animations, d’expositions et de colloques – labellisé « ethnopôle » en 1996.
Durant les dernières années de sa vie, Jean-Pierre Piniès fut également membre du comité d’experts culturels du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée. Il est l’auteur et le contributeur de nombreuses publications parmi lesquelles La Chartreuse de Villeneuve. Métamorphoses d’un monument (Centre national des écritures du spectacles, 2010), Souvenirs de l’île Sainte-Lucie (Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, 2015), Bergers et troupeaux en Languedoc et Catalogne (Garae, 1985).
Jean‑Jaurès / CNRS / EHESS), elle codirige le séminaire de recherche « Empreintes sonores » qui propose de renouveler la réflexion sur l’étude des sociétés en choisissant les milieux sonores comme voie d’accès privilégiée.
Auteure de plusieurs articles sur l’orgue et la musique, elle développe également des techniques de récits sonorisés conçus pour servir d’outils de médiation pour la recherche scientifique.
2 commentaires
Très bel hommage bravo
oui un très bel hommage