Une jeune femme qui menait une vie paisible avec sa petite fille à Conakry, doit rejoindre son mari déjà installé à Paris. Elle se retrouve malgré elle entre les mains de passeurs sans scrupules qui vont l’entraîner dans une périlleuse aventure dans la forêt de Nador au Maroc.
Dans un camp sauvage, elle doit se battre toute seule et tenter la traversée de la méditerranée comme la plupart des clandestins subsahariens coincés aux frontières de la honte.
Face à l’amer
« Écrire et ressentir les émotions de ses personnages est sans doute une aptitude qui nécessite beaucoup d’écoute et d’observation au quotidien.
La tâche est encore plus difficile lorsqu’il s’agit de transmettre ces émotions aux lecteurs car dans un texte il y a une alchimie à trouver entre la composition des personnages, l’intrigue et le style. Que ces derniers soient issus d’une autre culture nécessite une attention particulière.
De façon générale, quand je compose mes personnages, je fais une distinction entre les émotions et les sentiments. Les premières nécessitent une observation très fine des réactions physiques, alors que les seconds sont beaucoup plus complexes. Les émotions nourrissent les sentiments et les deux ne se manifestent pas de la même manière.
Quand je travaille, je pense souvent aux gens que je croise dans la vie de tous les jours, mais surtout à mes élèves qui sont de différentes origines, africaine, asiatique, européenne ou américaine. Les échanges que j’ai donc avec mes élèves me permettent d’apprendre sans cesse et de sentir au plus près leurs états psychologiques.
Cela m’aide beaucoup dans mon écriture. Ensuite, nos relations avec les autres au quotidien nous mettent face à une multitude de situations et d’épreuves. Il suffit d’observer et de prendre des notes.
Enfin, il y a un travail de documentation et de recherche qui vient nourrir l’observation. Dans mon dernier roman, face à l’amer, j’ai dû faire des recherches sur la culture et l’histoire guinéennes, les habitudes et les coutumes des Peuls, ethnie à laquelle appartient mon personnage principal Fatoumata. J’ai procédé de la même façon pour les autres personnages. Parfois, je regarde des films, ce qui me permet de saisir certains détails et manifestations des sentiments. »
Lahsen Bougdal
Lahsen Bougdal l’auteur
Lahsen Bougdal est Né à Biougra, région d’Agadir au Maroc le 15/01/1968. Après un bac littéraire et une licence en littérature française à l’université Ibnou Zohr à Agadir, il poursuit ses études à l’université Paris 13 en littérature francophone où il obtient un doctorat en littérature française, mention littérature francophone. Il est également titulaire d’un Master en ingénierie pédagogique en formation d’adultes obtenu à L’université Paris 10.
En 1999, Lahsen Bougdal retourne au Maroc pour enseigner la littérature française à l’université Cadi Ayyad, faculté des lettres de Béni Mellal jusqu’au en 2002. Cette expérience constitue le matériau de son premier recueil de nouvelles, Au bourg des âmes perdues, paru en 2005 par la société des écrivains à Paris.
A son retour à Paris, Lahsen Bougdal a d’abord enseigné au lycée Paul Langevin à Suresnes en tant que professeur de français avant de rejoindre l’école de la deuxième chance de Seine Saint Denis en 2003 où il enseigne le français. Il est aussi consultant auprès de différents organismes en ingénierie de la formation pour adultes.
Depuis une vingtaine d’années, il collabore avec plusieurs revues de littérature en France, en Espagne et au Canada comme, Expressions Maghrébines, Itinéraires et contacts de cultures, Francophonia, le Maghreb littéraire…etc. Une partie de ses articles est regroupée dans son livre Voix et plumes du Maghreb paru chez l’Harmattan en 2010, suivi chez le même éditeur d’un roman, La petite bonne de Casablanca.
En décembre 2015 Lahsen Bougdal publie chez l’Harmattan la peinture des femmes marocaines, ouvrage d’entretiens avec 15 plasticiennes marocaines de la nouvelle génération et un recueil de poésie, Salves, édité par Aracné Editrice à Rome.
En Novembre 2016 il publie un recueil de poésie Quand Mariam pleure, aux éditions l’Harmattan de Paris. Il s’agit d’une traduction de l’arabe du livre de l’écrivaine anglo-libanaise Mariam Michtawi.