Vie rurale : décryptage. C'est toute une philosophie que l'on devine dans les pages de cet essai. Zoom sur la vie à la campagne.
Chroniques de la vie « d’avant » … (1942-1945)
Témoignage de la vie rurale
« Dans cette France rurale, les activités humaines étaient naturellement rythmées par le cycle des événements agricoles naturels : le labourage avec des chevaux, l’hersage, les semailles d’automne et de printemps, les récoltes…
« L’apogée » de l’activité agricole se situait alors au cours de l’été, lorsque se fêtait, de ferme en ferme, « le chien d’août » marquant la fin des moissons. »
Ce témoignage d’un épisode de la vie rurale dans la Brie durant les années 1942 à 1945 montre combien les multiples difficultés familiales, alimentaires et sociales, n’empêchaient pas de connaître une jeunesse saine et heureuse.
Une certaine forme de bonheur s’exprimait à la faveur d’une osmose avec toutes les ressources offertes par une vie à la campagne. Se plaindre aurait été malvenu, en ces temps troublés.
L’origine de la fête du Chien d’août
Si la fête du Chien d’août a une origine briarde, il s’agit de la région et elle n’a rien à voir avec les chiens briards. Lors de cette fête il s’agit de fêter la fin des moissons. La moisson était et est toujours le moment le plus important dans la vie rurale, et l’on comprend aisément pourquoi une fête lui a été consacrée.
Mais pourquoi ce nom ? Le chien d’août fait référence à Sirius qui est la principale étoile de la constellation du Grand Chien. Sirius a la particularité de se lever et de se coucher avec le soleil pendant une période qui va 22 juillet au 23 août. Cette période était déjà une période où il pouvait y avoir de fortes chaleurs et de la sécheresse, ce qui était évidemment catastrophique pour le monde rural dans la perspective des moissons.
Pendant cette période de canicule, l’homme était impuissant face aux maladies, les connaissances n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Et, curieusement, de nombreux chiens attrapaient la rage qui était beaucoup plus répandue à l’époque.
Les croyances de cette période faisaient qu’un sacrifice était nécessaire pour protéger les récoltes. Le lien avec Sirius a fait que c’était un chien, et même un chien roux, qui était sacrifié au Dieu afin d’apaiser la vigueur du soleil. Est-ce que cela était efficace ? Difficile de trouver des témoignages précis et référencés sur cet épisode. Par contre, la fête continuait ensuite pour marquer la fin de la canicule.
Heureusement, les connaissances, les croyances et les mœurs ont évolué, et il n’a plus été question de sacrifier un chien. Mais la fête des moissons est longtemps restée une apogée dans la vie rurale avant la mécanisation, c’est-à-dire avant l’arrivée des moissonneuses-batteuses. Avant il y avait une vraie fierté à moissonner ensemble et c’était un honneur de faire rentrer la dernière Charreté.
La fête du chien était un repas copieux comme peut savoir le faire le monde agricole. Cet essai est un témoignage fort du monde agricole et de cette fête.
L'auteur : Jacques Bruslé
Jacques Bruslé rapporte ses souvenirs de petit citadin immergé dans une vie champêtre inconnue de lui.
2 commentaires
on a toujours fêté la fin des moissons
moins maintenant je trouve