Le dernier jour est le premier roman d’Arthur Rogé, mais aussi le premier livre de la maison d’édition lyonnaise à compte d’éditeur du Gros Caillou.
Le dernier jour
« Un matin de janvier brumeux à Lyon,
une femme assassinée,
deux enfants disparus.
La rage d’un père prêt à tout pour les retrouver ».
En quelques phrases, vous voilà plongé(e) au cœur d’une intrigue palpitante. Un homme seul face à l’adversité. Une histoire sur un rythme effréné qui laisse toute sa place à l’angoisse. Celle de savoir si oui ou non ce héros moderne parviendra au bout de sa quête.
Bref, le genre de livre que l’on dévore du début à la fin et qui nous empêche de dormir !
Le Dernier Jour est un premier roman, non seulement, car c’est la première publication de son auteur mais aussi parce qu’il ouvre le bal des publications des éditions du Gros Caillou, nouvelle maison d’éditions.
L’histoire de ce roman policier se passe à Lyon, une ville où j’ai vécu dans les années 80, et comme toujours, c’est un plaisir de retrouver des quartiers, comme Croix-Rousse, que j’ai connus, même s’ils ont peut-être un peu changé.
Il est clair que ce thriller fait partie de ces lectures addictives que vous ne pouvez pas arrêter tant que vous n’êtes pas arrivés à la dernière ligne. L’utilisation du présent, des phrases courtes, un style incisif, c’est ainsi que je peux décrire la plume d’Arthur Rogé.
Est-ce que Georges Verchère, inspecteur de la brigade criminelle, deviendra le personnage fétiche d’Arthur Rogé ? C’est l’auteur qui a la réponse, mais ce qui est certain, c’est que son prochain roman va être attendu.
Résumé
Léo-Paul Julianne, homme d’affaires brillant, découvre un matin de janvier sa femme assassinée. Il n’a aucun souvenir, hormis l’irruption sauvage de deux hommes au cours de la nuit.
Le cauchemar ne fait que commencer, car ses deux enfants ont disparu. Léo-Paul va tout tenter pour les retrouver, dans une course désespérée au cœur de Lyon, quitte à devoir remuer un passé qu’il aurait préféré garder sous silence.
Un petit extrait pour vous mettre dans l’atmosphère…
« C’est une terre de désolation, de malheurs. Stéphanie ne cesse de pleurer, la tête posée sur la grande table en bois. La procureure me parle. Je ne l’écoute pas. Il y a les mots « rançon » et « ennemis » qui reviennent plusieurs fois.
J’allume une cigarette, le regard abandonné dans le salon.
Des jouets d’Arthur traînent sur le sol en béton brut. Les 56 camions ne font pas « pin-pon ». Ni les voitures « vroum-vroum ».
Je n’entends pas le « tchou-tchou » de sa locomotive. Il a oublié un de ses doudous sur le fauteuil bleu. Son biberon qu’il n’a pas fini hier soir est encore sur la table basse. La veste en jean de Manon est sur le rebord de la chaise en face. Elle a aussi laissé un sac à main. Il est suspendu à l’accoudoir. Je ne fouille jamais dans ses affaires. Je remarque que la paire de baskets dorées qu’elle cherchait est sous le portemanteau. Elle a dû les retrouver.
– Monsieur Julianne ? Vous êtes là ? s’impatiente la procureure.
– Que voulez-vous que je vous raconte de plus ? Que cette nuit, vers 3 heures, je me suis réveillé. Je n’avais plus sommeil. Je suis sorti fumer, boire un café. J’ai entendu un bruit à l’entrée. Je me suis retrouvé nez à nez avec trois types. J’ai pris des coups et je me suis évanoui. Je me suis réveillé vers 7 heures. J’étais dehors. Je suis allé voir Jeanne. Elle était morte dans notre lit. J’ai cherché mes enfants. J’ai une fille de quinze ans, Manon, et un fils de trois ans, Arthur. Je les ai cherchés. Ils n’étaient plus dans la maison. La suite, vous la connaissez, puisque vous êtes arrivée… Comment allez-vous les retrouver ?
– C’est notre travail. Nous allons les retrouver. Laissez-nous faire. La brigade criminelle arrive, là.
– Retrouvez mes gosses. Retrouvez-les ! je répète, en criant.
– Je comprends. Calmez-vous, monsieur.
– Il faut que j’avertisse les parents de ma femme ? Je vais leur dire quoi… Il faut que je prévienne le boulot.
– On peut les appeler si vous ne vous en sentez pas capable.
– Je vais le faire.
– Vous faites quoi comme métier ?
– Je dirige une entreprise.
– Je vais appeler mes beaux-parents… Je vais appeler mon entreprise », je continue tout seul dans mes pensées.
Puis je me relève et je sors. Il fait trop froid. Le temps est humide. On dirait qu’il va neiger. Je me demande si Dieu existe. Je me demande s’il serait plus clément si j’étais croyant. Je me demande si tout ça est ma faute, ce que j’ai pu faire pour mériter un tel drame ».
Arthur Rogé, un auteur lyonnais à découvrir d’urgence
Sa vie.
Arthur Rogé est né en 1975. Auteur prolifique et passionné, il a déjà écrit une dizaine de romans, non publiés, avant la publication de son livre Le dernier jour aux éditions du Gros Caillou.
Dès son plus jeune âge c’est la littérature et le français qui l’attirent à l’école, avec la rédaction de textes, poésies et nouvelles. Mais le système scolaire ne lui convient pas.
Pourtant, une fois son bac en poche, il tente tout de même des études de droit (qu’il arrête au bout de quatre jours) et des études de vente avant de se résoudre à l’idée que ce qu’il aime le plus c’est être libre et se confronter au monde réel, loin des théories.
Il rejoint l’armée comme parachutiste pendant un an, s’essaie à de nombreux emplois avant de trouver son équilibre dans l’entreprenariat. Durant toutes ces années, l’écriture le suit jusqu’à la publication de ce premier roman.
Son inspiration.
Arthur Rogé a trois enfants : une adolescente et deux garçons en bas âge.
Très attaché aux moments partagés en famille et entre amis, toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver et profiter de bons moments autour d’un verre. Arthur Rogé est d’un naturel optimiste et obstiné.
Ce qu’il aime, c’est se fixer des défis, professionnels et personnels.
C’est ainsi qu’en 2014, il réalise la traversée de l’Atlantique en catamaran avec des amis de longue date. Ces mêmes amis qui l’accompagneront sur une partie du chemin de Compostelle en 2021. Tous ces éléments sont de réelles sources d’inspirations pour lui.
Son œuvre.
Arthur Rogé écrit à un rythme effréné ! Il conjugue sa vie de père de famille, d’entrepreneur et d’écrivain en se levant aux aurores : son moment préféré pour écrire – dès 3 ou 4h matin pour avoir quelques heures solitaires, toujours accompagnées de café et d’une cigarette ! Il écrit comme il vit, un style scénaristique, un peu comme avec une caméra à l’épaule pour capter les émotions et actions au plus proche du réel.
Un style sans fioritures, qui donne la part belle à des personnages forts et aux dilemmes qui les traversent et dont on aime l’humanité brute.
2 commentaires
L’auteur a l’air bien sympathique.
Oui, je trouve aussi.