La Fnac et le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, organisateurs du Prix Goncourt des Lycéens, ont réuni ce jeudi 24 novembre à Rennes, les 12 lycéens délégués nationaux pour les délibérations finales à huis clos.
Après plus deux mois de lectures assidues des 15 livres en lice pour le Prix, issus de la première sélection de l’Académie Goncourt, et suite aux rencontres en région avec les auteurs, les lycéens ont choisi de décerner le 35ème Prix Goncourt des Lycéens à Sabyl Ghoussoub pour son roman Beyrouth-sur-Seine paru aux éditions Stock.
Le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, et le Directeur général du groupe Fnac Darty, Enrique Martinez, félicitent chaleureusement le lauréat et remercient les lycéens qui se sont engagés avec ferveur dans la lecture des ouvrages, et qui ont échangé et débattu avec enthousiasme lors les délibérations pour l’attribution du Prix Goncourt des Lycéens 2022.
Créé en 1988, à l’initiative de la Fnac et du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, avec l’accord de l’Académie Goncourt et d’après sa sélection, le Prix Goncourt des Lycéens donne l’opportunité à près de 2000 élèves de lire et étudier des ouvrages de littérature contemporaine. Ce jury est issu d’une cinquantaine de classes de lycée (seconde, première, terminale ou BTS) des filières généralistes et professionnelles.
La remise du Prix aura lieu à 19h au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, à Paris.
Beyrouth-sur-Seine de Sabyl Ghoussoub (Éd. Stock)
Lorsque le narrateur décide de questionner ses parents sur leur pays d’origine, le Liban, il ne sait pas très bien ce qu’il cherche. La vie de ses parents ? De son père, poète-journaliste tombé amoureux des yeux de sa femme des années auparavant ? Ou bien de la vie de son pays, ravagé par des années de guerre civile ?
Alors qu’en 1975 ses parents décident de vivre à Paris pendant deux ans, le Liban sombre dans un conflit sans fin. Comment vivre au milieu de tout cet inconnu parisien quand tous nos proches connaissent la guerre, les attentats et les voitures piégées ? Déambuler dans la capitale, préparer son doctorat, voler des livres chez Gibert Jeune, semble dérisoire et pourtant ils resteront ici, écrivant frénétiquement des lettres aux frères restés là-bas, accrochés au téléphone pour avoir quelques nouvelles. Très vite la guerre pénètre le tissu parisien : des bombes sont posées, des attentats sont commis, des mots comme « Palestine », « organisation armée », « phalangistes » sont prononcés dans les JT français.
Les années passent, le conflit politique continue éternellement de s’engrener, le Liban et sa capitale deviennent pour le narrateur un ailleurs dans le quotidien, un point de ralliement rêvé familial. Le Liban, c’est la famille désormais.
Incisif, poétique et porté par un humour plein d’émotions, Beyrouth-sur-Seine est une réflexion sur la famille, l’immigration et ce qui nous reste de nos origines.