Dans son nouveau roman, Marie Lebey livre une vraie enquête avec des personnages haut en couleur plein de fantaisie et d’érudition, une lecture pleine de fantaisie et d’érudition.
La valeur des rêves
La folle histoire de Moustipic, le stabile de Calder
Comment Moustipic, chef-d’œuvre d’Alexander Calder, a-t-il pu atterrir dans un club de vacances, où il servait d’étendoir pour maillots de bain ?
Lucie de Clichy ne comprend rien à l’art contemporain, où même « rien » signifie quelque chose, mais, pour Simon Bret, le commissaire-priseur fantasque qui l’a embauchée, elle devra retrouver l’origine de cette sculpture monumentale ; si elle réussit, Moustipic passera du statut de porte-serviettes à celui de stabile – soit une œuvre d’art majeure, susceptible de battre un record en salle des ventes…
Dans ce roman plein de fantaisie et d’érudition, Marie Lebey élabore une véritable enquête peuplée de personnages haut en couleur, comme le petit monde de l’art sait les agiter. Elle nous montre l’incroyable destin de Moustipic, simple tas de ferraille ou authentique trésor. N’est-ce pas cela, la valeur des rêves ?
Plus connu du grand public pour son travail sur le « mobile », Calder a aussi réalisé une série de « stabiles » qui, eux, ne bougent pas. Et c’est à cette catégorie qu’appartient « Moustipic », le trésor après lequel court l’héroïne de ce roman aussi irrésistible que documenté sur les coulisses du monde de l’art contemporain.
Extrait
« À la recherche d’une station essence, Simon Bret se mit à marcher sur le bord de la route jusqu’à l’entrée d’un village dans lequel des pancartes signalaient la proximité d’un club de vacances. Il les suivit à travers la pinède et arriva devant un bâtiment en béton des années 1950, entouré de bungalows en forme de cubes, reliés entre eux par des couloirs en plein air. En longeant la piscine pour se rendre à la réception, tout à coup, il s’immobilisa.
Devant lui, se dressait une pièce de toute beauté qui semblait tombée du ciel sur trois points d’appui. Elle était constituée de formes géométriques découpées dans des plaques de métal sur lesquelles les maillots de bain des enfants séchaient au soleil. Incapable de détacher son regard du monogramme gravé en bas à gauche, le commissaire-priseur poussa un petit cri, comme une jouissance aiguë qui vous prend par surprise. Le truc qui servait de corde à linge aux vacanciers était un stabile du célèbre sculpteur américain Alexander Calder, et il valait au bas mot cinq millions de dollars. Un chef-d’œuvre. »
Marie Lebey
Pensionnaire dans des institutions religieuses, elle arrête ses études à 14 ans, après la mort tragique de son père. Et tourne son premier film avec Roger Vadim, car elle c’est mieux que de retourner à l’école.
À l’âge de 17 ans, elle part vivre en Iran pour retrouver un homme qui en a cinquante-sept. « 17 ans, porte 57 », (Balland, 1988). Elle quittera le pays à l’aube de la révolution. « Un ange en Exil » (Balland, 1999).
Elle enregistre un disque dont le clip est réalisé par Catherine Breillat. « To much kleenex » (Carrère, 1986)
Son troisième livre, « Ballon de toi » (Balland, 1987), raconte les mémoires du ballon de football qui a roulé pour France-Brésil lors de la coupe du monde de 1986 au Mexique. Quelques jours après avoir remis le manuscrit à son éditeur, elle rencontre, dans la rue, le footballeur Dominique Rocheteau avec qui elle a trois garçons.
Le week-end, elle photographie toutes les adresses figurant dans l’œuvre de Patrick Modiano et amoncelle au fils des années, des centaines de clichés. Elle raconte cette expérience dans un roman « Oublier Modiano » (Léo Scheer, 2011). Le prix Nobel engagera des poursuites judiciaires pour interdire sa publication, puis renoncera.
Avec « Mouche’» (Léo Scheer, 2013), elle rend hommage au petit être poêtique qu’était sa mère belge. « Vol d’homme » (Editions de Fallois, 2019) qui suivra, revient sur l’accident d’avion de son père avec un espion du SDEC qui a fait partie de l’organisation terroriste : la main rouge. Un attentat ?
Elle crée l’équipe de France de football de l’Assemblée Nationale. Chaque année, elle organise un match caritatif au profit de l’hôpital public avec son fils Tom Rocheteau et Baptiste Vendroux.
Dans son dernier livre, « La valeur des rêves », (Léo Scheer, 2022), tout laisse à penser que l’intrépide Lucie de Clichy, qui part à la poursuite de Moustipic, le stabile de Calder, c’est elle. Mais rien n’est moins sûr….
La valeur des rêves
Marie Lebey
176 pages
Editions Léo Scheer
2 commentaires
pour moi aussi fantasque que ses goûts
Possible.