Un roman historique, autobiographique et poignant d’une saga familiale sicilienne où se mêlent exil, transmission et mémoire. Une œuvre en hommage aux ancêtres violonistes de l’auteure et à son fils Olivier Keramidas.
Le Violon de Leonardo
Eliane keramidas, avocate marseillaise incontournable en droit pénal depuis plus de 40 ans, signe aujourd’hui à travers son récit « Le violon de Leonardo » une fiction des plus touchantes et des plus personnelles !
Elle est tirée de recherches historiques et biographiques sur la Sicile et la musique durant trois siècles. Cette œuvre est inspirée du précèdent roman d’Eliane Keramidas intitulé « Les fruits de l’exil », évoquant le parcours d’exil de sa famille et la transmission de la mémoire familiale.
A travers le voyage d’un violon, Eliane Keramidas retrace le parcours de sa famille sicilienne projetée durant trois siècles sur trois continents. L’auteure se met à nu, page après page pour revisiter le passé de sa famille de luthiers et nous conduit jusqu’à son ancêtre Leonardo Gagliano, luthier et illustre violoniste qui fut au 18ème siècle Maître de chapelle d’un vice-roi de Sicile.
L’évocation du voyage de ce violon à travers trois siècles et trois continents, dévoile les liens de sang qui disparaissent et réapparaissent au fil du temps au cours de l’histoire familiale. Ils constituent l’héritage génétique, qui se transmet de génération en génération.
L’auteure explique dans ce livre comment chaque être devient le passeur de son histoire, volontairement ou non ! Ce livre est aussi un touchant hommage à son fils Olivier, professeur agrégé et musicien passionné, disparu à l’âge de 40 ans.
Une histoire familiale concernant trois siècles d’histoire familiale sur la Sicile et la musique
Ce livre retrace l’histoire de quatre familles siciliennes, les Gagliano, les Bongiorno, les Prinzivalli, et les Spinella, qui, du 17° au 19° siècle, ont connu en Sicile l’époque des Habsbourg, la monarchie des Bourbons, l’époque napoléonienne, l’épopée garibaldienne et l’unité italienne, avant de connaître l’exil. Ils étaient royalistes, carbonari, aristocrates ou paysans. Au 19° siècle ils s’expatrient pour les Etats Unis, le Maghreb puis l’Europe.
Les uns, opposants au régime ou déserteurs, fuient la prison ou la conscription. Les autres, écrasés par la misère ou terrorisés par la Mafia, s’enfuient, souvent en barque, pour échapper au pire. Ils connaitront la vie dans le Maghreb sous protectorat français, les deux guerres mondiales, l’indépendance de la Tunisie avec l’arrivée de Bourguiba et ils prendront encore, au 20° siècle, la route de l’exil, les uns pour la France, les autres pour l’Italie.
Les quatre familles formeront au cours du temps une seule lignée projetée sur différents continents.
Quelques extraits du livre « Le violon de Leonardo »
Extrait 1
« La Sicile porte en elle des enfants de Dieu qu’un diable machiavélique ne cesse de torturer. Le ciel a mis trop de cadeaux dans les berceaux. La beauté époustouflante des paysages, la douceur infinie de la mer, la fertilité de la terre, le souffle exaltant des vents du sud, le cœur chaleureux des femmes, le tempérament passionné des hommes. Le diable jaloux n’a jamais cessé de vouloir les anéantir… Des siècles d’invasion n’ont pas eu raison de leur identité. La Sicile est restée sicilienne… Le sol a tremblé sous ses pieds, s’est fracturé en emportant ses enfants et ses églises, elle n’a pas bougé. Les volcans ont déversé des torrents de lave sur les toits de ses villages… Elle n’a pas bougé… Elle s’est reconstruite en silence… »
Extrait 2
« Un soir de Noël, Olivier écoute un concert donné dans la cathédrale de Prague… A la fin du concert, une jeune violoniste range son instrument dans un étui et se dirige vers le pont Carlo…Olivier la suit… il l’écoute, longtemps… Elle lui sourit et lui parle dans une langue qu’il ne comprend pas… Un touriste s’approche et traduit : Elle raconte qu’un musicien tunisien, lors d’un festival, lui a offert l’instrument. Elle demande si vous souhaitez l’acheter …Olivier fouille dans ses poches et tend à la jeune fille toutes ses économies. La musicienne arrache les billets, lui donne son violon et part en courant sans se retourner »
Eliane Keramidas, l’auteure
Eliane Keramidas est issue d’une famille d’origine sicilienne. Ses ancêtres furent musiciens, paysans ou aventuriers. Née en Tunisie, arrivée en France à onze ans, elle poursuit ses études à Marseille.
Après le baccalauréat, elle suit les cours de l’Université d’Aix-Marseille à la faculté de droit et parallèlement, les cours de l’institut de criminologie et les cours de préparation à la formation d’avocat. Devenue avocate à Marseille, elle a défendu, durant toute sa carrière, des criminels hauts en couleur, des serial killer, des trafiquants de drogue, des violeurs, des caïds, des parrains et des escrocs en tous genres.
Elle s’est retrouvée en défense ou en partie civile dans des procédures de règlements de comptes entre bandes rivales. Après quarante ans de Barreau, elle a cessé sa profession d’avocate pour se consacrer à l’écriture et ainsi relater son expérience professionnelle et son histoire familiale.
Le Violon de Leonardo
Eliane Keramidas
304 pages
Editions Spinelle, 2021
6 commentaires
mon gendre est d’origine sicilienne ….
Alors, tu sais de quoi il retourne.
et bien voilà une famille qui connait l’ émigration, avec pour point commun, le violon et son joueur
C’est cela.
Un très grand merci pour cette chronique.
Touchée, je vais lire ce livre (descendante de migrants depuis le sud de l’Italie vers la Tunisie, puis la France, aadorant la musique).
Bonne journée.
Avec plaisir