Le Prix des Amateurs du Livre d’Art revient à l’Hôtel Drouot pour la septième édition depuis 2016. En partenariat avec Cocktail & Culture et la Librairie Lamartine, Drouot célèbre la catégorie Livre d’Art durant cette journée deve nue un rendez-vous.
Le Prix des Amateurs du Livre d’Art
Deux prix seront remis dans la soirée du jeudi 9 mars, le Prix Drouot et le Prix de La Gazette Drouot (anciennement Prix Spécial du Jury). Ces récompenses seront décernées à un ouvrage d’art célébrant le patrimoine. Esthétiques et didactiques, ces opus lèvent le voile sur les mystères de la création en apportant au fil des pages un nouvel éclairage sur l’Art et la Culture.
Une librairie éphémère proposant une cinquantaine d’écrits sera accessible dès 15 h au rez-de-chaussée de l’Hôtel Drouot. Les auteurs seront présents pour des dédicaces à partir de 18 h.
Écrivains, historiens d’art, conservateurs et journalistes, le jury rassemble, sous la présidence de Jean-Marie Rouart, de l’Académie Française, des personnalités du monde littéraire et artistique : Nicolas Chaudun, Érik Desmazières, Franck Ferrand, Anne-Sophie de Gasquet, Alexandre Giquello, Adrien Goetz, Christophe Leribault, Catherine Pégard, Clémentine Portier-Kaltenbach, Jean-Louis Remilleux, Pierre Rosenberg, de l’Académie Française, et Thierry Sarmant.
Le Prix Drouot des Amateurs du livre d’art sera remis à 20 h par le président et les membres du jury, en présence de Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement.
La sélection des ouvrages a été assurée par les membres du jury, le comité de lecture de la Librairie Lamartine et la rédaction de La Gazette Drouot.
La sélection du Prix des Amateurs du Livre d’Art
Joseph Assémat-Tessandier Louis Lagrenée (1725-1805) : Arthena
Peintre d’Histoire, à la belle carrière officielle, Louis Lagrenée (1725-1805) présente plus de 150 tableaux au Salon du Louvre de 1755 à 1789. Soulevant à plusieurs reprises l’enthousiasme de Diderot, sa peinture est appréciée des milieux financiers et aristocratiques, jusqu’à la Cour de Russie. De ses petits tableaux de cabinet aux grands sujets inspirés de l’histoire ancienne, son style épuré et raffiné au coloris délicat lui vaut le surnom d’«Albane français».
Les découvertes de ces dernières années (carnets de croquis, dessins préparatoires et réapparition d’œuvres perdues), qui ont permis de doubler le corpus connu de Lagrenée l’aîné, ainsi différencié de son frère Jean-Jacques (1739-1821), apportent un nouvel éclairage sur son art, jalon précieux dans l’évolution de la peinture française vers le néoclassicisme naissant.
Anne BONY, Axelle CORTY, François TOURET : Jean Touret Les Éditions de l’Amateur
Jean Touret a été artiste peintre, sculpteur, designer de mobilier et créateur d’art sacré. Son aventure créative singulière s’est ancrée, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans un village de la Beauce où il a dirigé Les Artisans de Marolles, une coopérative connue pour sa production de meubles et objets. Son activité de sculpteur et sa participation au renouveau de l’art sacré sont moins connues, bien qu’on lui doive des œuvres majeures comme le maître-autel de Notre-Dame de Paris. Cette première monographie s’attache à présenter les différents univers dans lesquels Jean Touret s’est épanoui. Elle révèle une œuvre riche, battant au rythme d’une action humaniste et poétique, animée par une vie spirituelle profonde.
Sébastien BOUDRY Louis-François Chatard et les peintres doreurs du Garde-meuble de la Couronne sous Louis XVI Éditions Faton – Mobilier National
Les peintres et doreurs du Garde-Meuble de la Couronne ont participé à la création des plus beaux sièges du XVIIIe siècle. Leurs livraisons illustrent la diversité et l’excellence des métiers d’art qui ont fait la réputation de Paris à la fin du XVIIIe siècle.
Leur travail apporte finition et éclat au décor des bois après le travail du menuisier et du sculpteur qu’ils mettent en valeur. Sous Louis XVI, Louis-François Chatard en devient le principal fournisseur. Peintre et doreur, il est également parfumeur. Cet ouvrage nous fait découvrir cette profession et ce savoir-faire, ceux qui l’exercèrent avec excellence, tout en illustrant les mutations des corporations et de l’artisanat à Paris à la veille de la Révolution.
Jean-Philippe ÉCHARD Stradivarius et la lutherie de Crémone Philharmonie de Paris (Musée de la Musique)
Les stradivarius — violons réalisés par le luthier Antonio Stradivari entre 1666 et 1737 — font l’objet d’une fascination durable et cette aura a depuis longtemps dépassé le strict champ musical. Comment ces instruments, façonnés à Crémone au milieu du XVIe siècle, sont-ils devenus les compagnons de prédilection des plus grands violonistes ?
En retraçant l’histoire du violon italien sur quatre siècles, l’ouvrage éclaire le développement du « mythe Stradivarius » et les raisons de sa renommée. Il s’appuie sur la collection nationale française conservée au Musée de la musique, qui constitue un corpus de sources historiques de première importance pour l’histoire de la lutherie crémonaise.
Jean-Marcel HUMBERT (sous la direction de) Art déco, Égyptomanie Norma
Publié à l’occasion des 100 ans de la découverte de la tombe de Toutankhamon et des 200 ans du déchiffrage de la pierre de Rosette, ce livre répond à un engouement et une curiosité toujours considérables pour l’Égyptomanie. Ce concept renvoie à un imaginaire collectif suscité par le songe, qui a été nourri tout au long des XIXe et XXe siècles par les fouilles archéologiques et les grands voyages.
Ces découvertes majeures ont été un terreau fertile pour la création et particulièrement pour les artistes Art déco qui trouvèrent dans ses lignes et ses motifs, l’inspiration. Égyptomanie Art déco explore les origines et le fonctionnement de ce processus culturel et artistique, façonné par une multitude de champs. Égyptomanie Art déco est agrémenté d’une iconographie explicite et inédite et s’inscrit dans la collection Art déco, déjà composée de deux livres : 1925, quand l’Art déco séduit le monde et Art déco France-Amérique du Nord.
Claude MIGNOT Pierre Le Muet, Ingénieur et architecte du roi (1591-1669) Le Passage
Avec Pierre Le Muet, ingénieur et architecte du roi, Claude Mignot, l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire de l’architecture, réévalue l’œuvre de cet immense artiste qui, au temps de Louis XIII et de Louis XIV, travailla à la charnière de deux époques. Aujourd’hui injustement oublié, Pierre Le Muet (1591-1669) fut célèbre de son vivant grâce à ses traités d’architecture, ouvrages essentiels et sans équivalent dans l’œuvre de ses contemporains.
Mais loin de se cantonner aux traités de papier, Pierre Le Muet fut d’abord un important architecte bâtisseur. Il rend ainsi à celui que l’érudit Henri Sauval présentait au milieu du XVIIe siècle comme « l’un des premiers architectes de notre tems » sa juste place : aux côtés de Jacques Lemercier, François Mansart et Louis Le Vau, celle d’une des plus grandes figures de l’architecture française.
Raphaëlle ZIADÉ L’art des Chrétiens d’orient, De l’Euphrate au Nil Citadelles & Mazenod
Ce livre présente une synthèse sans précédent sur les arts des communautés chrétiennes du Proche-Orient, de la Mésopotamie à l’Égypte en passant par le Levant. Ces populations ont en commun de remonter aux premières heures du christianisme, d’avoir adopté la langue arabe à partir du IXe-Xe siècle tout en conservant le souvenir de leurs langues initiales (syriaque, grec, copte) dans leur liturgie, d’avoir partagé le statut de dhimmis et d’entretenir avec l’Occident des liens étroits faisant d’elles des passeurs entre Orient et Occident.
Cette étude passionnante, étayée des dernières recherches, établit un panorama le plus exhaustif possible à partir des œuvres conservées aussi bien dans les musées, dans les communautés et les collections particulières, que des mises au jour archéologiques et des restaurations sur site. Ainsi s’éclairent la pluralité et la richesse d’un phénomène artistique à travers de vastes territoires et ses évolutions au fil d’une histoire mouvementée. Cette approche résolument patrimoniale servie par une illustration abondante se démarque d’une vision purement socio-historique pour offrir un décloisonnement géographique ou communautaire à même de révéler la dimension civilisationnelle de la culture chrétienne du Proche-Orient, de l’Euphrate jusqu’au Nil.
2 commentaires
C’ est bien de voir que la passé suscite toujours autant l’ intérêt
Exact !