Appelés cette semaine à passer les différentes épreuves du Brevet des Collèges, quelque 900 000 élèves de 3ᵉ auront certainement prêté une attention particulière à l’orthographe dans leurs copies.
Un exercice à l’évidence ardu pour nombre d’entre eux, ainsi qu’en témoignent les études – la dernière date de janvier 2023 – qui pointent une baisse régulière du niveau en français chez les écoliers de l’Hexagone.
Comme le montrent les résultats de l’enquête confiée à l’IFOP par l’agence spécialisée en data FLASHS et le correcteur professionnel Merci-App.com, leurs aînés ne sont pas épargnés par le phénomène, en dépit d’une forte assurance dans leurs capacités.
Même s’ils ne les maîtrisent pas complètement, et même si elles leur ont posé des problèmes dans leurs sphères professionnelle et personnelle, les Françaises et les Français font preuve d’un fort attachement au respect des règles orthographiques. Attachement qui pousse une très large majorité d’entre eux à voir comme une menace la dégradation du niveau en français dans notre pays.
Le contexte de l’étude
À intervalles réguliers, l’information fait les gros titres de l’actualité : le niveau en orthographe des jeunes Français baisse inexorablement.
En janvier dernier, le constat venait du ministre de l’Éducation en personne qui dévoilait les résultats de la même dictée soumise à des élèves de CM2 en 1987 et en 2022. Les plus jeunes avaient fait deux fois plus fautes que leurs aînés 35 ans auparavant.
Cette situation, nos compatriotes en ont très majoritairement conscience, ainsi qu’en témoignent les résultats de l’enquête conduite par l’IFOP à la demande de l’agence spécialisée en data Flashs et du correcteur orthographique Merci-App.com.
Une lucidité qu’ils n’appliquent pas vraiment à eux-mêmes puisqu’ils sont largement convaincus de disposer de bonnes, voire très bonnes, aptitudes pour déjouer les pièges tendus par la conjugaison, la grammaire et autre syntaxe.
Or, à peine plus de la moitié affiche un niveau convenable au test d’une vingtaine de phrases qui leur a été proposé lors de cette étude, avec de nettes différences selon l’âge des répondants.
Qu’ils écrivent ou qu’ils lisent, les Françaises et les Français sont très attachés au respect des règles, quand bien même ces dernières ont pu leur causer quelques problèmes, notamment dans le monde du travail. Un attachement au patrimoine linguistique qui explique leur sentiment, largement partagé, que la dégradation du niveau général en français représente une réelle menace pour la pratique de notre langue.
Les Français·es et leur niveau en orthographe
Un haut degré de confiance en leurs capacités
Les Français.es ont une haute opinion de leurs capacités à éviter les fautes d’orthographe :
- 85% estiment en effet avoir un bon niveau (dont 20% un très bon niveau) ;
- Les femmes (90% contre 81% chez les hommes), les cadres (89%) et les plus de 65 ans (96%) se montrent les plus sûrs d’eux, les ouvriers sensiblement moins (73%).
Une réalité plus contrastée
Soumises à une dictée sans pièges notables, les personnes interrogées par l’IFOP affichent des résultats moins bons que ne le laisse supposer leur assurance :
- Moins de 6 sur 10 (58%) obtiennent a minima la note de 12/20 à ce test, la moyenne générale s’élevant à 13,3/20 ;
- Si 78% des seniors de plus de 65 ans obtiennent au moins 12/20, 4 jeunes sur 10 (41%) âgés de 15 à 24 ans y parviennent ;
- Les femmes réussissent mieux l’exercice que les hommes. Elles sont 62% à afficher un niveau convenable contre 53% parmi la gent masculine ;
- Les cadres (75% ont 12/20 et plus) s’en sortent également beaucoup mieux que les ouvriers (26% atteignent ou franchissent cette barre).
Cours de langue et correcteurs orthographiques
- Pour éviter les embûches de la langue française, nos compatriotes délaissent désormais largement le dictionnaire imprimé qu’ils ne sont plus que 12% à considérer efficace ;
- Près de la moitié (48%) lui préfère les cours de français et 30% placent leur confiance dans les correcteurs orthographiques ;
- Les personnes se disant le moins à l’aise avec l’orthographe sont aussi celles qui croient le plus en l’efficacité des correcteurs orthographiques (42%).
Le rapport des Français·es à l’orthographe : entre distinction et stigmatisation
Un attachement massif aux règles
Ainsi, plus de 9 sur 10 (93%) prêtent une attention particulière à l’orthographe lorsqu’ils écrivent et plus de 8 sur 10 (88%) y sont sensibles lorsqu’ils lisent.
Même si elles leur posent des difficultés, les Français.es plébiscitent le respect des règles sur lesquelles s’est construite notre langue
Anxiété et remarques au travail
Un attachement fort qui n’est pas toujours récompensé au regard des problèmes que peut générer une orthographe mal maîtrisée :
Un quart (26%) des personnes interrogées a déjà vécu des moments anxiogènes pour cette raison au travail et 22% ont été la cible de remarques à cause de leurs fautes ;
Certains et certaines (16% le disent) ont également vu leur évolution professionnelle freinée quand d’autres (14%) ont dû renoncer à des études ou un métier qui les attiraient.
La sphère sentimentale touchée aussi
- Maltraiter l’orthographe quand on écrit un mot doux n’est pas sans conséquences aux yeux de 40% des Français.es, qui y voient un « tue-l’amour ».
- 9% des répondants indiquent que leurs fautes ont été un problème dans leurs relations amoureuses.
- S’ils sont moins à l’aise à l’écrit que leurs aînés, les plus jeunes sont pour autant plus nombreux (53% chez les 15-34 ans contre 32% chez le plus de 65 ans) à considérer qu’une conjugaison ratée ou un accord hasardeux est de nature à rompre le charme.
Les fautes d’orthographe et leurs conséquences
Niveau en baisse, enseignement remis en cause
- Les Français.es en sont majoritairement convaincus (62% le pensent), le niveau en orthographe est en chute dans notre pays ;
- Seuls les 15-24 ans, encore à l’école ou l’ayant quittée depuis peu, sont plus optimistes, moins de la moitié (47%) partageant cette opinion ;
- De même, les jeunes sont plus indulgents sur les performances du système éducatif dans ce domaine : seuls 28% des 15-24 ans estiment qu’il est défaillant contre 45% chez les 35-64 ans et 58% chez les plus de 65 ans ;
- Preuve de l’importance sociale qui lui est accordée et de l’image qu’elle renvoie, l’orthographe est considérée par 1 Français.es sur 3 (32%) comme vecteur d’inégalité selon que l’on en maîtrise les règles ou non.
Des craintes pour la langue française
Très largement conscients de la dégradation du niveau en français, nos compatriotes estiment plus largement encore que ce phénomène représente une menace pour notre langue :
- 91% sont d’accord avec cette affirmation, et près de la moitié (45%) disent en être tout à fait certains ;
- Des résultats qu’il convient toutefois de nuancer selon l’âge des répondants : si 54% des 65 ans et plus sont convaincus de cette menace, moins d’un tiers (29%) des 15-24 ans la voient comme telle.
Méthodologie de l’étude
Étude IFOP pour Merci-App.com réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 1ᵉʳ au 6 juin 2023 auprès d’un échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
À propos de VoyageAvecNous.fr
Merci-App.com est correcteur d’orthographe et de grammaire gratuit, qui analyse et corrige les textes de ses utilisateurs en temps réel, partout où ils écrivent.
Les conditions de réalisation
ECHANTILLON
L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
MÉTHODOLOGIE
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
MODE DE RECUEIL
Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne du 1er au 6 juin 2023.
4 commentaires
et ce n’ est pas le pape en diable qui va améliorer les choses
Il faudrait pourtant.
L’enseignement étant fait comme il est actuellement, le niveau de l’orthographe ne risque pas de remonter. Quant à écrire Les « Français.es » comme plus haut, c’est remettre en cause la grammaire… et compliquer la compréhension…
Tu soulèves la question de l’écriture inclusive. Je pense que la grammaire va évoluer dans ce sens.