Jesse Miller dans « Le Soulèvement des Pigeons », avec une traduction inédite de Dominique Bellec, transforme la science-fiction en un miroir poignant reflétant les violences raciales, un sujet rarement exploré dans le genre. L’auteur plonge les lecteurs dans un futur terrifiant où la ségrégation raciale est exacerbée, offrant une réflexion audacieuse sur les sombres aspects de notre société contemporaine.
Quand la science-fiction raconte les violences raciales…
Actualité Brûlante, Trois Ans Après Black Lives Matter
Publié trois ans seulement après le mouvement Black Lives Matter, ce texte se révèle d’une pertinence bouleversante. Miller explore les dynamiques complexes du racisme institutionnalisé et de la discrimination systémique à travers un prisme futuriste. Il met en lumière les conséquences dévastatrices de ces phénomènes, offrant aux lecteurs une expérience immersive qui résonne avec l’actualité brûlante.
Un Auteur Pionnier dans l’Univers de la Science-Fiction
Jesse Miller se distingue comme l’un des rares auteurs noirs de science-fiction des années 1970, aux côtés de légendes telles qu’Octavia Butler et Samuel Delany. Son travail contribue à diversifier le paysage de la science-fiction en introduisant des perspectives et des expériences souvent négligées dans le genre. Cette diversité d’auteurs enrichit le récit de la science-fiction en y injectant de nouvelles voix et de nouvelles idées.
Thématiques Classiques, Réinterprétées avec Maestria
Au-delà des questions raciales, « Le Soulèvement des Pigeons » explore des thématiques classiques telles que l’automatisation et le déclin des villes. Cependant, Miller les revisite avec une maestria exceptionnelle, créant un univers où ces concepts familiers prennent une nouvelle dimension. L’automatisation, au lieu d’améliorer la vie, est utilisée pour maintenir un contrôle strict sur la population, accentuant ainsi les inégalités et la misère.
Un Finaliste du « Prix Astounding du Meilleur Nouvel Écrivain »
La qualité exceptionnelle de cette nouvelle a valu à son auteur une place de finaliste au « Prix Astounding du Meilleur Nouvel Écrivain », un honneur mérité pour une histoire aussi captivante et provocante. La prose de Miller et sa capacité à créer un monde futuriste réaliste et effrayant démontrent son talent remarquable en tant qu’écrivain de science-fiction.
« Tous les hobbies se pratiquaient sur les toits. L’intérieur des bâtiments était sordide, en général. Apparemment ça ne dérangeait personne. Vivre et laisser vivre ; et quand les choses débordaient sur la rue, il y avait les mécabalais. D’ailleurs, le camion-repas était lui aussi une balayeuse, mais celle-ci avait été modifiée pour distribuer de la nourriture. Elle scannait les cartes et délivrait des aliments infracuits spécialement programmés en fonction des besoins diététiques de chacun. L’ordinateur était bienveillant. Tout le monde mangeait bien, même si ce n’était qu’une fois par jour. »
Jesse Miller, l’auteur
Né en 1945 aux États-Unis, Jesse Miller compte parmi les rares auteurs de science-fiction afro-américains des années 1970. Tombé dans un oubli relatif, on ne sait que peu de choses de sa courte carrière d’écrivain qu’il embrassa en 1972 après avoir quitté l’armée de l’air américaine. Il est l’auteur de quatre nouvelles publiées entre 1972 et 1979, Pigeon City (1972), Catalyst Run (1974), Phoenix House (1975), Twilight Lives (1979).
Le soulèvement des pigeons
Jesse Miller
128 pages
Le Passager Clandestin, 2023
Conclusion
« Le Soulèvement des Pigeons » de Jesse Miller est bien plus qu’une simple histoire de science-fiction. C’est un commentaire puissant sur les injustices raciales, offrant une réflexion incisive et provocante sur notre propre société. À travers des personnages complexes et un monde futuriste saisissant, Miller nous pousse à remettre en question nos propres croyances et préjugés. Cette nouvelle est un rappel brutal mais nécessaire de l’importance de lutter contre l’injustice sous toutes ses formes, même dans les recoins les plus sombres de notre imagination.
6 commentaires
une analyse de la réalité au final
Dans un certain sens, oui.
Intéressant ce mélange de science-fiction et de dénonciation du racisme.
Oui, c’ets orignal et très réussi.
Ce court roman doit être intéressant
Oui, très.