Le Prix du Livre Nohée, doté de 5 000 euros, a récompensé le roman Mon oncle d’Australie de François Garde. Ce prix met en lumière des récits autour de la famille et de la transmission, deux thèmes majeurs dans l’œuvre primée. Revenons sur cette récompense, la réaction de l’auteur et la portée de ce prix.
Un prix dédié à la famille et à la transmission
Depuis cinq ans, le Prix du Livre Nohée, qui tire son nom des résidences pour seniors Nohée, distingue chaque année une œuvre littéraire en langue française. La spécificité de ce prix est son focus sur la famille et la transmission intergénérationnelle, des valeurs fortes qui touchent les lecteurs de tout âge. Cette année encore, le jury, présidé par l’actrice Brigitte Fossey, a salué la qualité des trois œuvres finalistes, mais a finalement choisi, à l’unanimité, Mon oncle d’Australie de François Garde.
Lors de la cérémonie retransmise en direct sur YouTube le 15 octobre 2024, Brigitte Fossey a partagé l’émotion du jury : « En ressuscitant un personnage de sa famille qui avait été assassiné dans la mémoire collective, François Garde est arrivé à faire le deuil de son père. Ce roman est d’une grande beauté. »
Ce prix, au-delà de la simple reconnaissance littéraire, est une véritable célébration des liens familiaux. Chaque année, il est orchestré avec une attention particulière dans les 35 résidences Nohée à travers la France. Les résidents y participent activement, tout comme leurs proches, créant ainsi une atmosphère conviviale et intergénérationnelle.
Mon oncle d’Australie : un roman entre mémoire et imaginaire
Le livre de François Garde plonge les lecteurs dans une quête familiale intense et intime. En se penchant sur l’histoire de son oncle Marcel, exilé en Australie au début du XXe siècle, Garde explore les non-dits, les silences, et les légendes qui entourent cet homme mystérieux. À travers une enquête où se mêlent mémoire familiale et archives, il dresse un portrait captivant d’un membre de la famille presque oublié.
Le roman aborde une question universelle : « Que serait une famille sans secret de famille ? » Cette interrogation résonne au cœur de l’ouvrage et interpelle chaque lecteur. En cherchant à retracer la vie de cet oncle dont l’histoire a été effacée, Garde confronte les fantômes du passé familial aux réalités du présent.
Une reconnaissance qui touche profondément l’auteur
À l’annonce du prix, François Garde n’a pas caché son émotion. Il a partagé ses doutes et les sept années d’écriture qu’il a investies dans ce projet. Pour lui, Mon oncle d’Australie n’était pas seulement une quête littéraire, mais un véritable travail de deuil. « Le choix du jury me touche beaucoup parce que ce roman représente sept années d’écriture et de questionnement », a-t-il déclaré.
Ses mots révèlent une profonde sensibilité : « Je me demandais si cette histoire allait intéresser d’autres lecteurs que mes frères et sœurs. Preuve m’est donnée qu’un secret de famille peut intéresser au-delà du cercle familial. »
Cette déclaration met en lumière l’universalité des thématiques abordées dans son roman : la transmission, les liens familiaux, et la manière dont les secrets peuvent façonner des générations entières.
François Garde : un auteur à la carrière riche
Né d’un professeur de russe et d’une mère au foyer, François Garde a mené une carrière dans l’administration française avant de se lancer pleinement dans l’écriture. Formé à Sciences Po et à l’ENA, son parcours l’a mené aux quatre coins du monde, des expériences qui nourrissent aujourd’hui son imaginaire littéraire.
Auteur de plusieurs romans et essais, François Garde s’est imposé dans le paysage littéraire avec des œuvres primées qui abordent souvent des sujets historiques ou introspectifs. Mon oncle d’Australie ne fait pas exception à cette règle, s’ancrant dans une démarche à la fois personnelle et universelle. Avec cette œuvre, Garde rappelle l’importance de la mémoire collective et du rôle qu’elle joue dans la construction des identités familiales.
Un prix qui fédère et célèbre la culture
Le Prix du Livre Nohée ne se contente pas d’être une simple compétition littéraire. Il incarne un projet culturel unique, impliquant activement les résidents des établissements Nohée. En effet, les participants du Club de Lecture de ces résidences sont invités à sélectionner les finalistes. Cette initiative originale fait de ce prix un événement intergénérationnel, où la culture devient un lien puissant entre les âges.
Cette année, trois résidents des résidences Nohée ont pris part à la délibération du jury. Leur implication souligne la volonté des organisateurs de faire de ce prix un véritable projet collectif. Marie Jason, directrice d’exploitation adjointe de Nohée, a exprimé sa fierté en déclarant : « Dans chacune des résidences Nohée, nous avons à cœur d’insuffler un esprit de famille. Le Prix du Livre permet de mettre en lumière cet engagement-là. »
Une tradition littéraire bien établie
Créé en 2020, le Prix du Livre Nohée a déjà récompensé plusieurs auteurs remarquables. Parmi les lauréats des années précédentes, on retrouve Anne Icart (Lettres de Washington Square, 2020), Olivier Mak-Bouchard (Le Dit du Mistral, 2021), Mathias Malzieu (Le Guerrier de Porcelaine, 2022) et Marie Charrel (Les mangeurs de nuit, 2023).
Cette 5e édition continue de renforcer la réputation de ce prix en tant qu’initiative phare dans le paysage littéraire français. Il célèbre non seulement la richesse des récits familiaux, mais aussi la capacité des histoires à nous faire réfléchir sur notre propre héritage.
Conclusion : la transmission au cœur de la littérature
En attribuant le Prix du Livre Nohée 2024 à François Garde, le jury a salué un roman d’une grande profondeur. Mon oncle d’Australie nous invite à réfléchir sur l’importance des secrets de famille et leur impact sur notre perception du monde. Ce prix rappelle que la littérature peut être un moyen puissant de transmission des histoires familiales, et qu’elle peut, à travers des récits intimes, toucher un public universel.
Si vous avez lu Mon oncle d’Australie ou si le thème des secrets de famille vous interpelle, partagez vos impressions en commentaire. Quelle place occupent les non-dits dans vos propres familles ?
4 commentaires
Je note le titre car ce roman devrait me plaire
Bonne lecture.
Comme souvent, je suis très tentée. Vite un tour à Ombre blanche…
C’est une belle librairie pour le trouver.