La souris : le premier roman russe d’Ivan Philippov qui déclenche une apocalypse littéraire, une fiction explosive qui dérange au sommet de l’État. Imaginez une expérience scientifique menée dans le plus grand secret pour rendre Vladimir Poutine immortel. Désormais, projetez cette idée dans une Moscou transformée en un champ de ruines apocalyptique, peuplée de zombies féroces. C’est exactement le décor déjanté du premier roman d’Ivan Philippov, « La souris », une fiction satirique qui ne laisse personne indifférent. Et pour cause, le livre a été interdit à la vente en Russie, provoquant un effet Streisand : une explosion de sa popularité.
Avec un récit à la fois haletant et acéré, Philippov dénonce, sous couvert de fiction, un régime obsédé par le contrôle et l’immortalité. Plongez dans l’univers de ce roman qui bouscule les codes et questionne les limites entre la liberté d’expression et la censure.
Une intrigue mordante et résolument contemporaine
Dès les premières pages, « La souris » captive par son scénario audacieux : un virus mortel, créé lors d’une expérience secrète, s’échappe d’un laboratoire moscovite. L’objectif initial ? Rendre éternel le président Poutine. La réalité ? Une catastrophe biologique déclenchant une apocalypse zombie.
La capitale russe, autrefois foisonnante de vie, devient un terrain vague où seuls quelques survivants osent encore s’aventurer. Parmi eux, deux enfants, une gardienne de prison accompagnée de son prisonnier, une étudiante en théâtre déguisée en souris rose, et un travailleur immigré. Ces protagonistes improbables s’unissent dans une quête d’espoir et de survie, affrontant des hordes de morts-vivants et leurs propres démons.
Philippov exploite avec brio les codes du genre : action effrénée, moments de répit poignants et une tension constante. Mais sous la surface, l’auteur dévoile une critique acerbe de la société russe contemporaine, où l’absurde côtoie le tragique.
Un roman interdit qui défie la censure
En Russie, la publication de « La souris » n’a pas laissé les autorités de marbre. La Prokuratura générale a rapidement réclamé son retrait des librairies, accusant le livre de contenir des « fausses informations » et de représenter une menace pour l’ordre public. Selon eux, le roman serait un outil de «déstabilisation sociopolitique».
Ironie du sort, cette interdiction n’a fait qu’attiser la curiosité des lecteurs russes. Les ventes ont explosé, portées par un marché noir florissant et une diffusion numérique incontrôlable. Hors des frontières russes, Philippov est accueilli en héros de la liberté d’expression, enchaînant les interviews dans les médias occidentaux.
Ivan Philippov : un auteur en exil, une plume libre
Né en 1982 à Moscou, Ivan Philippov n’est pas un inconnu dans le paysage culturel russe. Écrivain, journaliste, réalisateur et coanimateur d’un podcast populaire, il quitte la Russie en 2022, peu après le début de l’invasion en Ukraine. Installé à Tbilissi, en Géorgie, il collabore avec le média indépendant russe Holod et signe des tribunes percutantes dans des journaux comme The Guardian.
Avec « La souris », Philippov offre une satire corrosive où l’humour noir et la réflexion sociétale se mêlent. Son talent narratif et sa vision sans concession de la réalité politique russe font de lui une figure incontournable de la résistance culturelle.
Une fiction, mais pas que…
Si les zombies relèvent de la fiction, le message porté par le roman est bien réel. Philippov dénonce une société enfermée dans des illusions de grandeur et un régime où la survie politique prime sur l’intérêt général. La métaphore du virus est puissante : un pouvoir qui détruit tout sur son passage, y compris ceux qu’il prétend protéger.
Cette critique trouve un écho particulier dans le contexte actuel, où la liberté d’expression est mise à mal en Russie. Par son audace, « La souris » révèle la puissance de la littérature comme acte de résistance.
La souris » d’Ivan Philippov : Un Chef-d’Œuvre de Liberté et Réflexion « La souris » d’Ivan Philippov est bien plus qu’un roman de zombies : c’est une ode à la liberté et une critique sans concession d’un système oppressif. En mélangeant suspense, humour et réflexion, l’auteur nous invite à questionner notre propre société et les limites que nous imposons à la création artistique.

Titre : La Souris
Auteur : Ivan Philippov
Traduction du russe : Philippe Frison
Date de Parution : 23 janvier 2025
Nombre de pages : 400 pages
Editeur : éditions Blueman
ISBN 978-2-940785-17-9
Alors, qu’attendez-vous pour vous plonger dans cette aventure captivante ? Et surtout, partagez vos impressions : que pensez-vous du message du roman ? La fiction peut-elle changer le cours des choses ? Vos réflexions nous intéressent !
2 commentaires
Pour l’instant cela ne me dit rien de le lire mais je ne suis pas étonnée qu’il ait été interdit, cependant dans un roman, un auteur a le droit de tout imaginer, exagérer ou dire la simple vérité que je sache !
C’est la liberté d’expression.