Dès les premières lignes de Les Parias, Arnaldur Indridason plonge ses lecteurs dans une intrigue sombre et haletante. Ce cinquième et dernier volet de la série consacrée à l’inspecteur Konrad offre un mélange de suspense et de révélations poignantes sur le passé du protagoniste. Enchevêtrant habilement plusieurs époques, Indridason dévoile les fils d’une enquête criminelle qui s’étale sur cinq décennies.
Une arme, un crime, une enquête inachevée
Tout commence par une découverte anodine : une veuve trouve un vieux revolver parmi les affaires de son mari décédé. Soucieuse de ne pas conserver une arme chez elle, elle la remet à la police. L’analyse de l’arme révèle un lien avec un meurtre non résolu, survenu des années auparavant. Cette découverte ravive l’intérêt de Konrad, aujourd’hui à la retraite, qui voit ressurgir des éléments troublants liés à son propre passé.
Un personnage hanté par son histoire personnelle
Konrad n’est pas un héros conventionnel. Grognon, solitaire et obstiné, il est marqué par un traumatisme profond : l’assassinat de son père lorsqu’il était adolescent. Cet événement non résolu hante son existence et conditionne son rapport aux autres. L’enquête sur cette nouvelle affaire va le ramener dans les méandres de sa propre histoire familiale, l’amenant à démêler des souvenirs enfouis et à confronter des vérités douloureuses.
Un voyage dans l’Islande du passé
Au-delà de l’intrigue policière, Indridason dresse un portrait saisissant de l’Islande d’antan. Il explore notamment l’impact de l’occupation militaire britannique et américaine pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Cette occupation, censée prévenir une prise de contrôle par les nazis, a laissé des traces profondes dans la société islandaise. Les Parias met en lumière les tensions nées de cette période et la façon dont elles ont influencé des générations entières.
Une critique sociale poignante
Indridason ne se contente pas de raconter une enquête criminelle. Il aborde des thématiques sombres et profondes, témoignant d’une réalité brutale : la corruption, la violence domestique, les abus institutionnels et la stigmatisation des marginaux. Les orphelinats islandais de l’époque sont dépeints comme des lieux de souffrance et de rigueur extrême, où les jeunes défavorisés étaient souvent maltraités.
Une écriture immersive et envoûtante
Le style d’Indridason est reconnaissable entre mille : une plume sobre et précise, une narration fluide et des descriptions saisissantes. Il parvient à créer une atmosphère pesante, où le froid glacial de l’Islande se mêle à la noirceur des âmes et des secrets enfouis. L’auteur joue avec le temps et les souvenirs, distillant régulièrement des indices qui maintiennent le lecteur en haleine.
Un dénouement haletant et bouleversant
L’enquête de Konrad atteint son point culminant lorsque toutes les pièces du puzzle se mettent en place. Ce roman répond enfin à une question essentielle : qui a tué le père de Konrad ? L’auteur révèle progressivement la vérité, dans un final à la fois surprenant et émouvant. Loin d’être un simple thriller, Les Parias est une véritable plongée dans les tréfonds de l’âme humaine.
Une série à (re)découvrir
Si Les Parias peut être lu indépendamment, les lecteurs ayant suivi l’ensemble de la série, que vous pouvez commander en ligne, apprécieront d’autant plus cette conclusion magistrale. L’évolution de Konrad, ses combats intérieurs et sa quête incessante de vérité confèrent à cette saga une profondeur rare dans le genre du polar nordique.
Titre : Les Parias
Auteur : Arnaldur Indridason
Traduction : Eric Boury, Editions A.M. Métailié COETRA
Nombre de pages : 360 pages
Date de parution : 07/03/2025
Editeur : Points
Collection Points Policier
Collection Policier
EAN 9791041420643
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4 commentaires
Un auteur que j’apprécie toujours beaucoup…il faudrait que je reprenne la série tout de même avant de lire celui-ci qui bien entendu n’est pas encore disponible en médiathèque il est bien trop récent…
Tu peux le faire en attendant
Je note ce dernier livre de la série , j’aime beaucoup les polars islandais notamment ceux d’Arnaldur Indridason .
Moi aussi.