Et si les chevaux pouvaient guérir les blessures invisibles ? C’est ce que suggère avec délicatesse Le Ballet d’Augustine, premier roman de Florence Stevenson, paru le 2 juillet 2025 aux éditions Les Lauréats. Couronné du Prix des lectrices Femme Actuelle, ce récit bouleversant entremêle avec sensibilité reconstruction humaine, éthologie équine et beauté du monde naturel.
Une enfant brisée par la vie
À 11 ans, Augustine perd tout. Un cyclone ravageur frappe l’île de La Réunion. En quelques heures, son univers s’effondre. Silence. Elle ne parle plus. Son corps est là, mais son esprit est replié, verrouillé. Vous, lecteurs, êtes invités à suivre cette enfant cabossée qui quitte son île pour atterrir dans la Drôme, terre de chevaux et de renaissance.
Envoyée chez Jeanne et Adrienne, deux sœurs bienveillantes qui accueillent des enfants en souffrance dans un haras, Augustine entre dans un monde nouveau. Là, les mots ne sont pas obligatoires, les regards comptent plus que les discours, et chaque geste vers un cheval devient une esquisse de dialogue.
La rencontre d’Augustine et Verdi
Dans cet univers rural, un cheval joue un rôle central : Verdi. Ce jeune étalon orphelin, instinctif et farouche, fait écho à la détresse d’Augustine. Leur lien se tisse sans paroles. Tous deux blessés, tous deux silencieux. Vous assistez, page après page, à l’émergence d’une relation unique où chacun aide l’autre à cicatriser.
Ce miroir entre l’enfant et l’animal, Florence Stevenson le construit avec pudeur et précision. Car derrière ce lien magique, il y a une science : l’éthologie, l’étude du comportement animal. Loin des méthodes traditionnelles de « dressage », l’éthologie invite à comprendre l’animal selon ses propres codes. Et c’est justement ce respect profond qui devient, dans le roman, un véritable moteur de guérison.
Une autrice inspirée par sa propre vie
Ce récit poignant n’est pas né du hasard. Florence Stevenson sait de quoi elle parle. Après avoir passé vingt ans à La Réunion, elle revient s’installer dans la Drôme, aux côtés de sa sœur jumelle Brigitte. Cette dernière, éducatrice spécialisée, y utilise les chevaux pour accompagner des enfants traumatisés. Ensemble, elles cofondent l’association Cheval d’Espoirs, dédiée à la réinsertion des personnes en difficulté grâce à la médiation équine.
Lors de son retour en métropole, Florence se confronte à un cheval réputé difficile. C’est l’éthologie qui lui permet d’établir un véritable lien avec lui. De cette expérience naît un désir d’écriture : raconter une histoire qui reflète à la fois la souffrance et l’espoir, la fragilité humaine et la puissance réparatrice du lien homme-animal.
Un plaidoyer pour une autre relation au cheval
Le Ballet d’Augustine est bien plus qu’un roman initiatique. C’est aussi un manifeste pour le respect du cheval, une remise en question des pratiques traditionnelles qui « cassent » plutôt qu’elles n’éduquent. Florence Stevenson insiste : « Il est possible grâce à l’éthologie, de ne plus dresser ou briser les chevaux. Comprendre leur cerveau permet d’interagir intelligemment, en sécurité et avec bienveillance. »
Ce message fort, elle le porte avec engagement. Chaque mot du roman a été pesé, relu, pour éviter toute forme d’anthropomorphisme. L’objectif ? Faire comprendre au plus grand nombre qu’un cheval n’est pas un humain déguisé en animal, mais un être sensible, intelligent, avec des besoins spécifiques.
Une écriture sobre et sensible
Florence Stevenson ne cherche pas l’effet facile. Son style est épuré, délicat, profondément humain. Elle décrit les paysages luxuriants de La Réunion, les collines paisibles de la Drôme, les silences habités d’Augustine et les gestes tendres de Jeanne et Adrienne avec une grande justesse.
Chaque scène respire l’authenticité. Vous n’êtes jamais spectateur lointain : vous ressentez, vous comprenez, vous accompagnez l’enfant dans sa quête de lumière. C’est un roman qui touche sans pathos, émeut sans mièvrerie.
Une œuvre déjà saluée par le public
Depuis sa sortie début juillet, Le Ballet d’Augustine connaît un succès fulgurant. Très vite en rupture de stock, il a su toucher un large lectorat par son humanité et la justesse de son propos. La critique souligne la force de son message, la qualité de son écriture, et la pertinence des thèmes abordés.
Déjà lauréat du Prix des lectrices Femme Actuelle, le roman est également en lice pour le Prix Pégase, qui sera décerné cet automne au Cadre Noir de Saumur. Un symbole fort, puisque ce haut lieu de l’équitation française pourrait consacrer un roman qui milite pour une nouvelle approche du cheval, plus douce et respectueuse.
Une suite ou une adaptation ?
Face à l’engouement, Florence Stevenson ne compte pas s’arrêter là. Elle rêve d’une adaptation en bande dessinée, afin de rendre le message encore plus accessible, notamment aux plus jeunes. Elle souhaite aussi porter cette histoire dans les salons du livre et les événements équins, comme le prochain salon Equita Lyon, où elle sera présente pour rencontrer ses lecteurs.
Une filiation littéraire assumée
Difficile de ne pas penser à L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux de Nicholas Evans, sorti il y a tout juste 30 ans. Florence Stevenson revendique cette filiation, mais inscrit son œuvre dans une époque nouvelle. Là où Evans évoquait la magie du lien homme-cheval, Stevenson y ajoute une dimension scientifique (l’éthologie) et sociale (la réinsertion des enfants).
Pour un roman aussi profond, sensible et inspiré d’une expérience réelle, Le Ballet d’Augustine est proposé à un prix très abordable : 18,95 € en format broché et 13,99 € en ebook ePUB — une invitation à découvrir une histoire qui soigne autant qu’elle touche.
Florence Stevenson a grandi sur l’île de La Réunion, bercée par une nature luxuriante et formatrice. Ses nombreuses aventures à travers le monde ont nourri sa curiosité et façonné une sensibilité ouverte aux autres. Elle choisit de s’installer dans la Drôme des collines, aux côtés de sa sœur jumelle, où une rencontre décisive avec un cheval « difficile » la pousse à explorer l’éthologie équine. Formée auprès d’Andy Booth, elle développe une approche respectueuse du lien humain-animal, tandis que sa sœur accompagne des enfants en souffrance grâce à la puissance réparatrice des chevaux.
Cheval d’Espoirs accompagne des personnes en rupture — enfants, adolescents ou adultes — vers une réinsertion sociale, scolaire ou familiale. À travers la médiation animale et un programme personnalisé fondé sur la relation avec le cheval, l’Association propose un espace de reconstruction. Pour les plus jeunes, elle offre également un soutien scolaire adapté. Le cheval, partenaire sensible et non jugeant, facilite l’expression et permet de transmettre des messages thérapeutiques avec plus de justesse qu’un adulte ne le pourrait.
L’éthologie, c’est la science qui étudie le comportement des animaux — y compris l’humain — dans leur environnement naturel ou dans des conditions contrôlées. Elle cherche à comprendre comment et pourquoi les êtres vivants agissent comme ils le font.
🔍 Ses grands axes d’étude incluent :
Les comportements innés vs appris
Les interactions sociales et territoriales
Les modes de communication et de reproduction
L’adaptation des comportements à l’environnement
📚 Cette discipline repose sur l’observation rigoureuse, souvent à l’aide d’outils comme l’éthogramme (catalogue des comportements), et s’appuie sur des méthodes scientifiques pour analyser les données.
🐴 Dans le domaine équin, l’éthologie permet de mieux comprendre les chevaux, leur langage corporel, leurs besoins, et d’adapter les pratiques humaines pour favoriser une relation plus respectueuse et harmonieuse.
Conclusion : Un roman qui fait du bien
Une lumière dans l’obscurité
Le Ballet d’Augustine est une ode à la reconstruction, à la bienveillance, et à la puissance du lien entre les êtres vivants. À travers l’histoire d’Augustine, vous découvrez comment un cheval peut devenir un guide, un soutien, parfois un thérapeute silencieux. C’est une lecture qui apaise, qui éveille les consciences, et qui vous invite à reconsidérer votre regard sur le vivant. Je vous conseille vivement de vous le procurer sans plus attendre.
Florence Stevenson signe ici un premier roman d’une rare maturité, empreint de douceur et d’engagement. Elle vous propose de ralentir, d’écouter, de ressentir… et peut-être de croire, vous aussi, à la possibilité de renaître.

Titre : Le Ballet d’Augustine
Autrice : Florence Stevenson
Nombre de pages : 217 pages
Date de parution : 2 juillet 2025
Éditeur : Les Lauréats
ISBN : 978 2 8104 41525 👉 Et vous, avez-vous déjà vécu un lien particulier avec un animal ? Que pensez-vous de l’éthologie et de son impact sur les relations homme-animal ? N’hésitez pas à partager vos impressions en commentaire.







4 commentaires
Un roman qui a l’air en effet poignant. J’attendrai qu’il soit disponible en médiathèque pour le lire.
Tu peux proposer à ta médiathèque de se le procurer.
On sait combien que la présence d’animaux peut permettre d’évoluer, voire de guérir de traumatismes, notamment avec les chevaux. Je note ce titre.
Bonne lecture.