À deux, la solitude : Un premier roman bouleversant sur la solitude et le deuil ; quand la littérature prend le temps du silence.
Et si vous laissiez la poésie vous traverser, comme une brise douce après l’orage ? À deux, la solitude, premier roman d’Anna Baniol, publié le 28 mai 2025 par la toute jeune maison Calliope Éditions, n’est pas un récit comme les autres. Court, fragmenté, pudique et vibrant, il parle de ce que l’on tait souvent : les absences, les douleurs qui ne crient pas, et la possibilité de renaître malgré tout.
Ce livre est bien plus qu’une simple histoire. C’est une traversée. Une errance intérieure racontée dans une langue fine, presque suspendue, qui ose l’ellipse, le silence et l’inconfort de l’émotion brute. Vous êtes invité à entrer dans un espace littéraire intime, où chaque mot compte, chaque silence résonne.
Une rupture comme point de bascule
Le roman s’ouvre sur une phrase courte, radicale, qui précipite l’effondrement : « Demain je pars… ». Avec ces quatre mots, Sonia quitte Octave. Aucune explication, aucun cri. Juste ce constat tranchant, qui laisse derrière lui un vide et une myriade de questions.
Ce départ n’est pas un simple tournant narratif. Il symbolise la fracture intérieure de l’héroïne, l’éclatement d’un monde trop lourd à porter. Vous assistez à une chute douce, silencieuse, dans laquelle chaque personnage cherche à retrouver un sens à l’existence.
Une rencontre salvatrice
Fuir, c’est parfois se retrouver. Dans son errance, Sonia croise le chemin d’une vieille femme esseulée. Deux solitudes se frôlent, se testent, puis s’apprivoisent. Elles n’ont pas les mêmes blessures, mais chacune porte en elle le poids du manque, du non-dit, du trop-plein de douleur.
Ce duo improbable devient le cœur battant du roman. Entre elles, peu de mots, mais une humanité vibrante. Vous ressentez ce que l’échange a d’essentiel, même dans l’absence de dialogue : un regard, un geste, un souvenir partagé suffisent à construire un lien.
Une narration fragmentée, au service de l’émotion
Le style d’Anna Baniol se distingue par sa liberté. Oubliez la chronologie classique, les grandes scènes explicatives. Ici, le récit se déploie en éclats : souvenirs flous, images brèves, phrases suspendues. Vous êtes guidé non par l’action, mais par l’émotion.
Cette écriture minimaliste évoque le flottement de l’âme après un choc. Elle vous oblige à ralentir, à ressentir plutôt qu’à comprendre. C’est un choix audacieux, qui transforme ce roman en véritable OLNI (objet littéraire non identifié), salué pour sa sensibilité et sa profondeur.
Des thématiques universelles
Sous ses apparences discrètes, À deux, la solitude aborde des sujets d’une portée universelle. Le deuil, d’abord, dans toute sa complexité. Il n’est jamais nommé explicitement, mais affleure à chaque page, dans chaque silence. Ensuite, la solitude, présentée non comme une malédiction, mais comme un terrain possible de reconstruction.
Vous retrouvez aussi des réflexions subtiles sur la mémoire, l’oubli, le besoin de se réinventer. Sonia semble vouloir s’échapper non seulement d’un passé douloureux, mais aussi de son propre rôle dans ce passé. Quant à la vieille femme, elle incarne une forme de sagesse silencieuse, forgée par les années de retrait.
Un roman sensoriel et introspectif
Lire ce texte, c’est aussi faire l’expérience d’une certaine mélancolie douce, d’un apaisement fragile. Les mots d’Anna Baniol vous enveloppent. Vous vous sentez tour à tour emporté dans un ouragan d’émotions, puis protégé, comme blotti dans du coton.
Ce n’est pas une lecture rapide, ni facile. Mais elle vous offre une pause, un moment de respiration dans le tumulte. Et peut-être, aussi, un miroir discret de vos propres silences intérieurs.
Anna Baniol : une voix littéraire singulière
À 29 ans, Anna Baniol signe un premier roman d’une rare maturité. Diplômée de Sciences Po Paris, issue du monde de la production théâtrale, elle fait une entrée remarquée dans le monde littéraire français. Son écriture, à la fois fine et profondément ancrée dans l’émotion, impressionne par sa justesse.
Elle n’explique pas, elle suggère. Elle ne guide pas, elle propose. Dans À deux, la solitude, elle nous donne à voir ce qu’il y a de plus fragile chez l’humain : l’intimité du chagrin, la nécessité du lien, le courage discret de continuer.
Calliope Éditions : une maison pour les voix audacieuses
Avec cette parution inaugurale, Calliope Éditions se positionne comme un acteur littéraire à suivre. Créée fin 2024, cette maison indépendante affirme sa volonté d’accompagner des auteur·ices aux écritures atypiques, libres, exigeantes.
En publiant À deux, la solitude, Calliope donne un signal fort : ici, on laisse la place à l’émotion, à la poésie, aux textes qui prennent des chemins de traverse. Loin des formats standardisés, cette maison entend offrir un espace d’expression aux écritures sensibles et décalées.
Un livre qui résonne longtemps après sa lecture
Il est difficile de refermer À deux, la solitude sans ressentir un écho intérieur. Ce roman ne cherche pas à clore une histoire, mais à ouvrir des pistes : vers soi, vers les autres, vers une forme d’apaisement. Il ne dit pas « voilà ce qu’il faut faire », mais plutôt : « voilà ce que j’ai ressenti – et peut-être que vous aussi ».
Ce livre vous accompagnera, comme une musique discrète qui continue de vibrer en vous. Il vous invite à l’introspection, au ralentissement, à l’écoute des murmures du cœur.
Et vous, que vous disent vos silences ?
À deux, la solitude n’est pas seulement une œuvre à lire. C’est une expérience à vivre. Un moment de pause, une invitation à la douceur dans un monde souvent bruyant. Il vous touche sans faire de bruit, vous remue sans brutalité, et vous laisse avec une certitude apaisante : vous n’êtes pas seul à vous sentir seul.
Titre : À deux, la solitude
Autrice : Anna Baniol
Nombre de pages : 152 pages
Date de parution : 28 mai 2025
Editeur : Calliope Éditions
Collection La Bleue
ISBN 979-10-976550-0-6
Disponible à la Librairie de l’Arabesque (Paris 19ème) ou sur commande auprès de votre libraire préféré·e.
Et vous ? Qu’avez-vous ressenti en lisant ce livre ?
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2 commentaires
Tu donnes evie de découvrir le roman ET la maison d’éditions
Merci, je confirme que les deux sont à découvrir.