La Croix de Fer, un livre préfacé par Marc Vouillot, connu pour avoir été champion de force athlétique et de culturisme, et l’un des plus célèbres entraîneurs dans ces disciplines. Et il ne ment pas lorsqu’il écrit que le livre de Louis le Baraqué : Croix de Fer, vous laissera les bras en croix. L’ouvrage doit son titre à la redoutable figure de gymnastique : la Croix de Fer qui impose au gymnaste le maintien immobile de son corps. Un ouvrage atypique, un ovni qui retrace les aventures de Louis le Baraqué.
La Croix de Fer
La bible du Baraqué ? Un ouvrage de référence pour… ?
Toute la gymnastique, les férus de la préparation physique, et tous les milieux sportifs en général, les milieux militaires et secrets, la psychiatrie, Montmartre, les amateurs d’anecdotes savoureuses et inédites qui ne vous laisseront pas sur votre faim, l’univers des cafés aveyronnais et parisiens. Le monde du muscle ainsi que tous les baraqués du monde ou ceux qui veulent le devenir.
Ne vous retenez pas de rire.
Extrait
À l’école, il racontait souvent cette anecdote, il avait fait un devoir, le prof l’accuse : « Mon garçon, vous avez copié sur Gigi Rousseau ! » Mon père : « Je n’ai pas copié, je ne le connais pas. » Il croyait que Rousseau était un autre élève de la classe. Comme, lors d’une dictée, où il a à écrire la phrase : « L’arbre était si gros que cinq hommes n’en faisaient pas le tour. » Mais Robert écrit « Saint-Côme », au lieu de « cinq hommes » car son petit village natal se nomme Saint-Côme. Toute sa vie, il écorcha les noms. Comme les rois mages, qu’il appelait Mektoum et Akbar. Ou Karl Lagerfeld, qu’il appelait Garfeld. Rires.
Puis, 2e degré de comptabilité, école hôtelière, le Claridge, où il servait en maillot de bain. Il sera apprenti coiffeur, coiffera la Callas. Il connaîtra plusieurs places. Veinard, il est engagé par son oncle dans sa brasserie, Le Cyrano, place Blanche, à côté du Moulin-Rouge. Grand séducteur, il se tapait d’ailleurs les danseuses. Lieu absolument mythique, cosmopolite, où toutes les classes sociales se mêlent. Du clodo à la prostituée, de l’alcoolo au politique, artistes, commerçants, tous les métiers, bagarreurs, camés, psychopathes, etc. Âpre, dure, la nuit.
Raymond Aaron, peintres, Johnny Hallyday, Michou avant son succès, Alain Delon, Melville, Drucker, Jean Richard, Deneuve, Jean Marais, Raymond Souplex, les chansonniers des Deux Ânes, pour ne citer que les plus connus. Mais aussi l’un de ses amis intimes, Gabriel Dauchot, peintre dont je me souviens de l’atelier à Pigalle. On dit de lui qu’il avait les yeux tellement globuleux qu’un jour il en perdit un et se le remit avec les doigts. Il influença beaucoup mon père dans sa peinture. Il serait bon de signaler que papa fut le pionnier, avec Monsieur Herbert, patron du Théâtre des Deux Ânes, à avoir proposé la formule « dîner-spectacle ».
Oui, Le Cyrano a fait fortune dans les années 60 et 70. Les cars de touristes envahissaient la place Blanche. Je le revois encore passer d’un étage à l’autre la chemise trempée. En vrai Capricorne, il était en permanence en costard-cravate, même pour aller au bois ou à la plage.
Quant à Monsieur Herbert, j’en garde l’image d’un personnage haut en couleur, rabelaisien, et ami de Tino Rossi.
Tout ce milieu de chansonniers, humour en permanence – Jean Amadou, Douglas, Mabille, etc.
Louis le Baraqué
Louis le Baraqué, personnage hors norme, mégalo, destin et parcours atypiques, vingt ans de compétition dans un sport méconnu : la gymnastique.
Performances uniques, Montmartre, le café de famille, la musculation, les services secrets français, la psychiatrie, la torture, l’amitié, les amours, l’humour aussi…
Tout se mêle, s’emmêle, mais ne se démêle pas !