Le gène déterminerait-il l’essentiel des caractéristiques physiques et psychiques de l’individu ? C’est en tout cas ce que proclame la génétique depuis des décennies. Jean-Jacques Kupiec remet en cause cette affirmation en démontrant le rôle central du hasard face au déterminisme. Pour enfin que soit reconnue la part anarchique du vivant.
Et si le vivant était anarchique
Le gène déterminerait-il l’essentiel des caractéristiques physiques et psychiques de l’individu ?
L’idée de la génétique est très simple : les caractéristiques des êtres vivants sont transmises des parents aux enfants par des entités appelées « gènes » qui les représentent. Dès le début du xxe siècle une multitude de faits ont invalidé ce credo.
Mais au lieu de le laisser tomber, les généticiens ont naïvement essayé de le sauver en rajoutant des facteurs supplémentaires comme l’influence de l’environnement. Il s’agit d’une longue histoire au cours de laquelle les biologistes ont oscillé entre deux interprétations de la génétique : une interprétation forte selon laquelle ce qui est appelé « gène » est le maitre tout puissant du vivant, et une interprétation faible qui le rabaisse à n’être qu’un de ses acteurs au même titre que l’environnement.
La dernière version en date de l’interprétation faible est ce qu’on appelle « l’épigénétique ». D’où vient ce double discours qui rend la génétique infaillible ? Du dogme selon lequel le vivant serait marqué du sceau exclusif de l’ordre et de l’organisation et soumis à un fonctionnement rigoureusement déterministe.
Le célèbre professeur Jean-Jacques Kupiec démontre que cette conception de la génétique est incompatible avec les données expérimentales. Il est en effet prouvé que la probabilité et le hasard sévit partout dans le vivant y compris dans le fonctionnement des « gènes ».
Pour s’en sortir il faut renoncer au déterminisme, qu’il soit génétique ou environnemental, et reconnaitre que la variation aléatoire est le levain du vivant.
Il est indispensable de changer notre regard sur les sociétés cellulaires qui ne sont pas des sociétés fondées sur l’autorité mais des communautés de cellules anarchistes qui coopèrent pour vivre, libres et actrices de leur destin.
Voici un ouvrage majeur qui explicite ce changement de paradigme et bouleverse totalement la manière dont on considère les organismes vivants.
Jean-Jacques Kupiec
Jean-Jacques Kupiec est docteur en biologie. Il a une double compétence de biologiste expérimentateur et de théoricien. Il a pratiqué la biologie moléculaire pendant vingt ans comme ingénieur de recherche à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM). Il a, entre autres, cloné et séquencé plusieurs génomes viraux.
Il a ensuite dirigé pendant treize ans le séminaire d’histoire et philosophie de la biologie à l’Ecole normale supérieure de Paris (ENS – Centre Cavaillès). Il a développé une recherche qui a abouti à des expériences importantes sur le rôle du hasard dans le vivant.
Il est notamment l’auteur du best-seller Ni Dieu ni gène (avec Pierre Sonigo, paru en 2000 aux Éditions du Seuil).
8 commentaires
c’est pour beaucoup le hasard et la rencontre de choix… souvent il n’y a pas de pourquoi, c’est juste comme çà!
Faut-il toujours chercher un pourquoi ? Ce serait dommage…
Je ne suis pas scientifique, mais je partage cette idée que s’il y a transmission des gènes, il y a tout autant une part de hasard, et une part d’évolution.
Bonne journée
Je suis d’accord avec toi.
il n’ empêche que les parents transmettent les maladies génétiques
pas seulement… heureusement
« il faut renoncer au déterminisme », Kupiec n’a jamais entendu parler du chaos déterministe…
Jean-Jacques Kupiec, l’ignorance au cœur de la cellule
http://sniadecki.wordpress.com/2018/03/20/sniadecki-kupiec/
Merci Georges