Pour l'édition 2021, le jury du Prix littéraire François Sommer s'est laissé séduire par un roman, Nature Humaine, de Serge Joncour.

Serge Joncour, lauréat du Prix littéraire François Sommer 2021pour Nature humaine, (Flammarion, 2020)
Xavier Patier, président du jury a expliqué ce choix : « Il a semblé pertinent, en ce temps marqué par les difficultés sanitaires et sociales, de couronner un texte tonique, offrant une analyse fine, mais finalement pleine d'humour et d'indulgence, des périls écologiques que court notre humanité. Nature Humaine ressemble à un Epervier de Maheux qui ne serait pas désespéré.
Le jury a aussi songé à saluer Serge Joncour dont plusieurs livres, et notamment Chien Loup en 2018, avait dans le passé suscité son intérêt. »
Nature humaine livre une fresque sur le monde rural en retraçant l’histoire française de la fin du XXe siècle vue d’une ferme dans le Lot. Avec cet ouvrage, Serge Joncour décrypte la mise en péril des territoires et des hommes par le progrès et exprime l’amour qu’il porte à la terre dont il est issu.
Doté de 15 000 euros, le Prix littéraire François Sommer récompense un ouvrage (roman ou essai) qui explore et interroge d’une façon originale et sensible la question des relations de l’humain à la nature, qu’il s’agisse des rapports au paysage, de la relation avec l’animal, des enjeux de la crise écologique.
Nature humaine
« La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes.
Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?
Dans le roman Nature humaine, Serge Joncour orchestre presque trente ans d’histoire nationale où se répondent jusqu’au vertige les progrès, les luttes, la vie politique et les catastrophes successives qui ont jalonné la fin du XXe siècle, percutant de plein fouet une famille française. En offrant à notre monde contemporain la radiographie complexe de son enfance, il nous instruit magnifiquement sur notre humanité en péril.
À moins que la nature ne vienne reprendre certains de ses droits… »

Serge Joncour
Né à Paris le 28 novembre 1961, Serge Joncour veut devenir nageur de combat. Il interrompt donc rapidement ses études de philosophie, faute de temps. Il exerce différents métiers : maître-nageur, livreur de journaux, cuisinier, rédacteur publicitaire… Il voyage dans de nombreuses îles avant de se consacrer définitivement à l’écriture.
En 1998, il publie son premier roman, Vu, qui le propulse sur le devant de la scène littéraire. Il est l’auteur de douze livres parmi lesquels, UV (Le Dilettante, prix France Télévisions 2003) et, aux éditions Flammarion, L’Idole (2005), Combien de fois je t’aime (2008), L’Amour sans le faire (2012), L’Écrivain national (prix des Deux Magots 2014), Repose toi sur moi (prix Interallié, 2016) et Chien-Loup (prix Landerneau 2018).
Le Jury 2021
Président d'honneur 2021 : Yann Queffélec, écrivain
Président : Xavier Patier,
écrivain – Nastassja Martin, Lauréate 2020 – Anne Simon, Universitaire – Colette Kerber, Libraire – Catherine Pégard, Présidente du domaine de Versailles – Christine Germain, Conservatrice musée de la Chasse et de la Nature – Nicolas Chaudun, Ecrivain, réalisateur, éditeur d'art – Jean-Luc Chapin, Photographe – Philippe Salvadori, Directeur UFR sciences humaines U Bourgogne – Maud Sampo-Du Cray, Étudiante AgroParisTech Master 2 Gouvernance de la transition, écologie et sociétés – Astrid Aulanier, Étudiante AgroParisTech Master 2.
Le Prix littéraire François Sommer
Doté de 15 000 euros, le Prix littéraire François Sommer a été créé en 1980 par Jacqueline Sommer en mémoire de son mari, fervent défenseur des espèces et des espaces sauvages.
Il récompense un ouvrage (roman ou essai) inédit, écrit ou traduit en langue française, qui explore et interroge le rapport de l’humain à la nature, qu’il s’agisse des rapports au paysage, de la relation avec l’animal, des enjeux de la crise écologique.
Les romans primés expriment, de manière sensible et émotionnelle, une expérience de la nature et une réflexion sur les enjeux environnementaux. Les essais doivent apporter un regard novateur et éclairer les débats de société sur ces mêmes enjeux. Ils peuvent couvrir des champs variés?: histoire, philosophie, anthropologie, sociologie…
La dernière édition du Prix a salué? L’ouvrage de Nastassja Martin, Croire aux fauves (Éditions Verticales).