Le roman Le Dompteur du temps a été écrit par Hervé BARRÉ pendant le premier confinement, sous la forme d’un feuilleton quotidien d’une ou deux pages, destiné à un groupe d’écriture de huit personnes.
Le Dompteur du temps
La période était propice à s’évader par l’imagination vers les territoires enchantés des souvenirs authentiques et rêvés pour faire entendre « le bruit du galop » et explorer des paysages magnifiés.
Moment favorable aussi pour une quête de soi, une réflexion sur le temps qui passe, la vie, l’amour, la mort. Le héros, amnésique échappé de l’hôpital, part vers l’inconnu et, au gré de rencontres, d’aventures, se reconstruit progressivement une identité (il a quatre noms, quatre identités, comment s’en sortir ?), retrouve ses souvenirs, ses émotions et ainsi un monde réel dans lequel il peut espérer trouver sa place.
Par des ateliers d’écriture, l’auteur est passé progressivement de spectateur de l’écrit à acteur, en osant sauter dans la barque qui mène à l’île au trésor de la littérature.
Alain Fournier, Fernando Pessoa, Patrick Modiano, Léon Tolstoï ainsi que Arthur Rimbaud ou Hugo Pratt sont, parmi d’autres, les auteurs qui l’ont particulièrement inspiré.
Il souhaite emporter les lecteurs dans une épopée pensante sur une belle écriture.
Résumé
« Fuir, fuir ce bâtiment gris. Silence dehors, dedans, partout. Nuit de lune. M’évader, courir dans les bois pour que les branches me giflent les joues, que mes pieds trébuchent dans les trous et que je saute par-dessus les troncs morts. Traverser le ruisseau, les pieds dans l’eau jusqu‘aux mollets.
M’arrêter pour écouter l’eau chuchoter, sentir le froid conquérir mes jambes. Avoir mal d’écorchures, avoir soif, avoir faim. Bouger, courir vers le carrefour des herbes et du ciel. Me sentir vivre. Me retrouver. »
À travers les tribulations d’un amnésique échappé d’un hôpital, en quête de lui-même, c’est un questionnement sur l’identité, sur le temps qui passe que propose ce livre.
Par les chemins, en bateau, à cheval et au travers de rencontres improbables mêlées à une histoire d’espionnage, le personnage de ce roman, volontaire et facétieux, s’interroge sur le sens de la vie, de l’amour, de la mort.
Entre le Berry et les montagnes du Grand Caucase, en passant par les ports de Porto au Portugal et de Sczeczin en Pologne, ce héros aux quatre noms nous entraîne dans une aventure pleine de rebondissements, de rencontres, d’évènements imprévus. Un roman où l’action est sœur de la pensée…
Extrait
J’avais ensuite quitté les pèlerins et obliqué plein sud. Je passais successivement les douanes française, espagnole et portugaise à pied sans encombre et arrivais bientôt à Porto. Il me restait de l’argent que m’avait donné Félix.
Je le changeais en Escudos. Je trouvais une chambre dans un petit hôtel du port la Pensao Grande Oceano, un nom qui me plaisait. Du balcon du deuxième étage, je voyais les quais, où je devinai les caisses de vin et plus loin les olives, les fruits et céréales. Les bateaux de pêche à gauche, les cargos, gros et petits à droite.
Je me promenai l’après-midi dans cette ville dont les monuments et églises gigantesques témoignaient de la grandeur passée. Comme un paysan qui aurait porté un costume de prince. Un vent océanique s’engouffrait dans l’embouchure du Douro et, comme il était l’heure de dîner j’entrai dans un café-restaurant de poissons, sur le quai.
J’étais à peine arrivé qu’un groupe de marins polonais – je les reconnus à quelques mots qu’ils prononcèrent – prirent la table à côté de la mienne et commandèrent bruyamment des bières et des poissons.