Allez ! Voici une p'tite chronique sur un bouquin que j'ai adoré. Je veux parler du bien nommé Vies et morts de Marco Mariotti, de Régis Tomàs, paru dans la future mythique collection Du Noir au Sud de chez Cairn…
Vies et morts de Marco Mariotti de Régis Tomàs
Edmond Dantes serait-il de retour ?
Alice aurait-elle quitté son Pays des Merveilles ?
Le monde politique ne serait-il donc qu’un infâme marigot (ce qu’on peut croire sans peine) ?
Sommes-nous à deux doigts de tomber sous la coupe d’une clique fasciste ?
Qui est Marco Mariotti ?
Est-il réellement de retour après toutes ces années de disparition et est-il bien l’ignoble et sordide assassin que l’on dit ?
Alice finira-t-elle par retrouver ledit Marco grâce à Eddy ?
Ferreyre prendra-t-il la mairie de Toulouse aux municipales qui approchent (tiens, tiens) ? Autant de bonnes et saines questions que pose à son lecteur Régis Tomàs avec une plume de routier. On dit que c’est son tout premier polar…
Eh bien, voilà qui nous promet de prochaines surprises !
Ce polar-là est de la race de ceux qu’on ne lâche pas d’une semelle (comme dans une filature) pour une multitude de raisons. Autant dire qu’il est riche et charpenté comme un des héros-phare du livre : Eddy.
Une sacrée bonne histoire, ce qui pourrait s’apparenter à une vengeance ; une manipulation d’enfer ; des personnages, finement croqués et fouillés comme on les aime. Un récit maîtrisé, scandé par des extraits de dépêches de journaux en ligne, de blogs, d’articles parus dans le journal du Parti National du Renouveau…et comme rythmé par une bande-son que nous livre à la fin du roman Régis Tomàs qui ne peut être que musicien, ou sinon mélomane…
Son bouquin semble écrit comme une symphonie, avec des instruments non seulement à vent, mais avec ceux plus assassins dont on use volontiers pour torturer ceux qui dérangent. Les personnages m’ont comblé.
Au fait, y a-t-il de bons romans sans de vrais personnages ?
Marco bien sûr, Monté Cristo rescapé des eaux troubles de la Garonne, Alice, elle aussi rescapée d’un enfer au Mali (le Mali, tiens, tiens) et lourde d’un tragique traumatisme ; Eddy, homme de main efficace de Ferreyre, un Eddy Le Dantec, pas seulement second couteau, mais décalé, plutôt…Ferreyre, politicien facho et assassin notoire. Un monstre, comme on en redemande dans les romans.
Et tous les autres personnages, dont la femme du patron du Parti, émouvante et terriblement féminine…
En toile de fond, il y a une certaine faune politique que peint Régis Tomàs et les ruelles d’un Toulouse qu’on adore. Il y a surtout une formidable foultitude d’histoires, romanesques à souhait, que nous conte Tomàs, qui laissent augurer un potentiel énorme chez un pareil auteur. Que dire, sans dévoiler rien de l’histoire surtout ? Eh bien, lisez Tomàs ! Après, vous me direz !
L’histoire
Toulouse, 26 janvier 2003. Trois adolescents sont enlevés. Des photos de leurs cadavres ornent peu après les murs de la ville. Leur meurtrier, Marco Mariotti, disparaît dans la Garonne six mois plus tard pour éviter son arrestation.
26 janvier 2013. Mariotti, présumé mort, est aperçu près de l’endroit où l’on commémore l’événement. Une chasse à l’homme démarre aussitôt.
Mais quand Eddy Le Dantec, garde du corps d’un ambitieux leader populiste, et Alice Fauvarque, reportrice en quête de résilience, débutent leur enquête sur le fugitif, la grande manipulation a déjà commencé…
Régis Tomàs
Né en 1973 à Toulouse, Régis Tomàs est enseignant. Après quelques réalisations en musique underground, il a écrit aussi bien du théâtre que de la philosophie, avant de se focaliser, pour un temps, exclusivement sur l’écriture romanesque. Il signe avec Vies et morts de Marco Mariotti un premier roman entre polar noir et thriller.
4 commentaires
aurait on changé les noms des protagonistes politiques dans ce roman ?
Peut-être…
et puis ça se passe à Toulouse !
Toujours !