Dans « Pourvu que l’aube succède à la nuit » Magali Le Mouël rend hommage aux écrits d’Alfred Lespagnol durant la guerre.
Pourvu que l’aube succède à la nuit
Alfred Lespagnol, aurait-il pu penser que ses carnets de captivité donneraient naissance au roman de sa petite-fille ?
À la mort d’Alfred, son grand-père, l’autrice a découvert ses carnets de captivité. Contenant principalement des chansons et des histoires drôles, ils ont été l’amorce, le matériau de choix et de cœur, de cet hommage à des hommes simples pris dans la tourmente.
L’histoire
« Cinq semaines ont passé seulement, et pourtant tout a changé : à l’accablement monotone des jours sans fin a succédé une frénésie inquiète.
L’Allemagne a attaqué le 10 mai, enfin ou malheureusement, les camarades sont partagés à ce sujet. Peu osent franchement exprimer leurs opinions, l’heure est davantage à l’angoisse galopante, voire à l’inquiétude catastrophiste, car les nouvelles ne sont pas bonnes, vraiment pas du tout. »
Printemps 1940, quelque part sur la ligne Maginot. Plusieurs mois après l’ordre de mobilisation générale, Alfred attend, engourdi, le coup de canon qui sonnera l’alerte. Lorsqu’elle se produit, il est déjà trop tard, la déroute est complète.
Le jeune homme et ses camarades sont faits prisonniers à l’armistice puis envoyés en Bavière. Durant les cinq années de captivité qui suivent, ils vont travailler dur, avoir faim souvent, rêver à un retour au pays.
C’est une longue nuit qu’ils traverseront, attendant une aube timide.
Magali Le Mouël
Magali Le Mouël est professeure agrégée d’Histoire-Géographie et enseignante en latin.
Alfred Lespagnol
Alfred Lespagnol (1918-1987) est le grand-père de Magali Le Mouël