Freeman, le troisième volet de la trilogie de Roy Braverman, succède à Hunter et Crow. Ce captivant thriller se déroule en Louisiane, entremêlant les thèmes de la corruption et du crime
Roy Braverman – Freeman : Tempête sur la Louisiane
Voilà qui secoue bien mes cheveux dans ce tourbillon policier ! Dès les premières lignes, nous sommes plongés dans l’action intense, entre un alligator errant en plein cyclone, un cambriolage orchestré par un homme masqué dans la demeure du chef de la mafia locale, et deux tueurs à ses trousses. Les pages défilent à toute allure, emportées par la tempête qui agite la maison comme le tambour d’une machine à laver. Une entrée en scène aussi spectaculaire que captivante !
En raison de ce cyclone impressionnant, cette tempête déchaînée, j’ai failli refermer ce roman. J’ai même envisagé de me mettre à l’abri pour me plonger à nouveau dans Les temps sauvages, la deuxième aventure palpitante de Yeruldelgger, un thriller captivant signé Ian Manook.
Vous pourriez vous demander pourquoi précisément plonger dans un thriller d’Ian Manook. Eh bien, la réponse réside dans le fait que Roy Baverman est en réalité un autre pseudonyme utilisé par Patrick Manoukian, également connu sous le nom d’Ian Manook. La curiosité de découvrir Les temps sauvages, la deuxième aventure palpitante de Yeruldelgger, a été piquée par l’intrigue intrigante de cet auteur multifacettes. J’ai eu la chance de conduire une interview exclusive avec Ian Manook, l’auteur en question.
Finalement, j’ai tenu bon pendant toute la durée de cette tempête, et je n’ai pas regretté ma décision. La plume imagée de Roy Braverman a joué un rôle crucial en nous plongeant aisément dans l’atmosphère captivante de son récit.
La formule complète de « Freeman » est aussi complexe que séduisante : une dose d’ambiance de la Nouvelle-Orléans, sur fond de bayou et de tempête, deux doses d’enquêtes policières menées conjointement par le FBI et la police locale, deux doses d’action, deux doigts de moralité douteuse, une dose de répliques mordantes, et une dose de personnages attachants. C’est un cocktail puissant qui laisse peu de répit au lecteur, et ceux qui souhaitent découvrir la véritable recette de ce mélange explosif la trouveront à la fin du roman.
Howard et Beauregard émergent comme les personnages centraux autour desquels toute l’action du roman s’articule. Ils incarnent le lien entre Freeman et sa fille, l’affreux mafieux Sobchak, le FBI qui tente de le coincer avec l’aide du NOPD, le foireux Alvaro qui essaie de sauver sa peau en nouant des alliances douteuses, et bien d’autres encore. Parmi les protagonistes, il convient de mentionner Mardiros, ce « collecteur de dettes » arménien rencontré dans « Crow », dont le capital sympathie a vraisemblablement incité l’auteur à lui attribuer un rôle bien plus important cette fois, et c’est tant mieux. L’action est dense, l’atmosphère lourde, et on se retrouve immergé dans cette ambiance de « Big Easy » (surnom de la Nouvelle-Orléans), où la musique, la cuisine, et les cocktails occupent une place prépondérante.
Suivre les deux flics dans cette affaire est captivant. Malgré une vision désabusée de leur métier, ils restent énergiques et attachants. Évoluant dans une ville rongée par la mafia et la violence, où la cruauté la plus sombre émane non pas des alligators mangeurs d’hommes, mais des hommes eux-mêmes. Leur caractère non manichéen les rend humains, avec une part de bonté, mais leur lutte incessante contre la mafia les fait parfois ressembler à des cowboys modernes, plongés quotidiennement dans la violence, flirtant dangereusement avec les limites de la morale et de leur propre vie.
Une narration palpitante et une intrigue captivante ont contribué à rendre cette lecture extrêmement plaisante. Il est impossible de ne pas souligner l’ambiance fantastique, voire surréaliste, de la Nouvelle-Orléans, qui apporte une valeur ajoutée indéniable au récit. L’auteur consacre de nombreuses pages magnifiques à décrire ce pays, ses us et coutumes, ainsi que ses habitants, prenant le risque d’immerger le lecteur dans des descriptions presque interminables. C’est une découverte tout à fait enrichissante.
Ce roman noir exhale un parfum authentique de l’Amérique, regorgeant de petites histoires, d’enquêtes dans l’enquête, de tranches de vie et de rivalités policières, impliquant même le FBI. Il dépeint une vie foisonnante, semblable à des asticots grouillant sur un cadavre.
Oui, l’atmosphère est glauque et poisseuse, les décès ne sont pas des morts naturelles, mais plutôt des cadavres d’enfants, de la misère sociale, une misère totale, des jeunes conscients qu’ils ne peuvent échapper à leur sort, des policiers corrompus, et un criminel qui règne en maître. Tous les ingrédients caractéristiques d’un roman noir sont présents…
Dans cette œuvre, l’imprévisibilité est la norme, rien n’est garanti, les trahisons peuvent surgir de toutes parts, tel un alligator à l’affût dans les hautes herbes. Les coups bas sont monnaie courante, et parfois, une attaque en traître laisse penser que l’on vient de recevoir un coup de poignard dans le dos, mais c’était en réalité une manœuvre habile.
Ce roman noir transporte le lecteur en Louisiane, offrant une expérience immersive dans cette région comme s’il y était.
Alligators dans les Bayous : L’Étreinte Poisseuse de la Louisiane
Dans la Louisiane, un événement hors du commun secoue les fondations criminelles. Deux millions de dollars s’évanouissent au cours d’un ouragan d’une rare violence, dans la demeure du chef de la mafia locale, Patterson. C’est le point de départ d’une traque intense. Au cœur de cette histoire se croisent et s’affrontent un parrain amateur de cocktails, un duo de policiers que tout oppose mais unis par des quêtes personnelles, une serveuse éprise de l’un des deux flics, le FBI, Freeman et sa fille Louise (celle-là même qui avait été capturée pendant quatorze ans dans les Appalaches dans Hunter), un collecteur de dettes arménien, ainsi que tout le monde obscur de La Nouvelle-Orléans, peuplé d’indics et de petites frappes.
Ce pourrait être le point de départ de nombreux romans policiers, mais l’originalité réside dans le fait que l’action se déroule au cœur du bayou, orchestrée par Roy Braverman. La traque, imprégnée du rythme envoûtant de la zydeco, se mêle aux arômes alléchants de la cuisine cajun, aux fragrances sensuelles de la flore de Louisiane, et s’intensifie davantage sous la menace des crocs acérés des redoutables alligators.
Roy Braverman, l’auteur
Sous le nom de plume d’Ian Manook, Patrick Manoukian, également connu sous le pseudonyme de Roy Braverman, est l’écrivain à l’origine de la célèbre trilogie Yeruldelgger, qui a séduit plus de 385 000 lecteurs. Cette série a valu à l’auteur plusieurs distinctions, dont le Prix des Lectrices de Elle, le Prix SNCF, et le Prix Quais du Polar. Après avoir publié les romans à succès Hunter et Crow, Freeman s’inscrit comme le troisième opus de Manook dans la collection Hugo Thriller.
Freeman
Roy Braverman
520 pages
Hugo Publishing, Thriller, 2020
ISBN – EAN 9782755644784
En conclusion, Roy Braverman, à travers son roman « Freeman », offre une plongée captivante au cœur des mystères et des dangers de la Louisiane. L’histoire, marquée par la disparition de deux millions de dollars lors d’un ouragan dévastateur dans la demeure du chef de la mafia locale, se développe avec une traque haletante où des personnages aux destins entrelacés s’affrontent dans les méandres du bayou.
Ce récit ne se contente pas d’être un polar classique ; il se distingue par la plume experte de Braverman, qui nous transporte au rythme envoûtant de la zydeco, au cœur des saveurs exquises de la cuisine cajun, et sous la menace palpable des redoutables alligators. La richesse des descriptions, la diversité des personnages, et l’atmosphère poignante font de « Freeman » bien plus qu’un simple thriller. C’est une immersion sensorielle dans l’univers unique de la Nouvelle-Orléans, où la traque criminelle se mêle harmonieusement aux éléments distinctifs de la culture louisianaise.
Ainsi, avec « Freeman », Roy Braverman offre aux lecteurs une expérience littéraire aussi intense qu’enrichissante, où le suspense et l’authenticité de l’environnement se conjuguent pour créer une œuvre inoubliable. Ce roman se démarque par sa capacité à transporter le lecteur au-delà des frontières du genre policier, le plongeant dans un monde où la musique, la cuisine et la nature s’entrelacent pour créer une toile de fond aussi envoûtante que mémorable.
2 commentaires
Voilà un thriller qui me plairait…en plus vu le nombre de pages on a de quoi se distraire 🙂
que ferions nous sans la pègre