Le goût du rouge à lèvres de ma mère de Gabrielle Massat est bien plus qu’un simple polar. Ce roman noir, qui se déroule dans les bas-fonds de San Francisco, vous plonge dans une enquête criminelle aux multiples rebondissements, où chaque détail a son importance. À travers les yeux d’un anti-héros inoubliable, Gabrielle Massat livre une histoire sombre et poignante, taillée au scalpel, qui ne laissera personne indifférent.
De « Trente Grammes » à « Le goût du rouge à lèvres de ma mère » : itinéraire d’une seconde rencontre littéraire
J’ai eu le privilège de faire la connaissance de Gabrielle Massat en 2021, lors du Festival International l’Isle Noir. C’est là que j’ai découvert son talent à travers son polar viscéral et addictif « Trente Grammes », une œuvre qui m’a profondément marqué par son intensité et son style captivant.
Le chemin s’est poursuivi lors de notre rencontre pendant le Festival International Toulouse Polars du Sud 2024. À cette occasion, j’ai appris avec intérêt l’existence de son premier polar « Le goût du rouge à lèvres de ma mère ». Touchée par notre échange, Gabrielle a accompagné mon exemplaire d’une dédicace pleine d’espoir, souhaitant que cette lecture me transporte autant que « Trente Grammes ».
Je peux aujourd’hui témoigner que son souhait s’est pleinement réalisé. D’ailleurs, parmi tous mes achats du festival, c’est ce livre que j’ai choisi de lire en premier, preuve de l’impatience et de l’enthousiasme qu’a su éveiller notre conversation.
Cerise sur le gâteau, Gabrielle Massat m’a confié une excellente nouvelle : l’arrivée prochaine de son nouveau polar en janvier 2025.
Le goût du rouge à lèvres de ma mère : Un thriller aux notes intenses
« Ma première cigarette avait le parfum des intestins qui se vident et le goût du rouge à lèvres de ma mère. » Voilà les premiers mots qui donnent le ton de ce roman sombre et captivant. Dès les premières lignes, Gabrielle Massat embarque le lecteur dans un univers oppressant, où le passé et le présent se mêlent pour raconter la vie de Cyrus Colfer, un personnage qui marquera les esprits. En 1990, ce jeune homme de 15 ans vit un moment charnière : il découvre le corps de sa mère, une ancienne prostituée devenue proxénète, brutalement assassinée. Cet événement tragique sera le point de départ de sa quête de vengeance, dix ans plus tard.
Ce qui fait la force de ce récit, c’est son écriture. Gabrielle Massat adopte un style concis et acéré, créant une ambiance froide et implacable. Les chapitres s’enchaînent avec une fluidité remarquable, rendant le récit impossible à lâcher. On avance, guidés par le rythme effréné du texte, dans cette quête sombre où chaque détail compte.
Cyrus Colfer : Un anti-héros touchant
Cyrus Colfer est l’anti-héros par excellence, un personnage complexe aux multiples failles. À 27 ans, il n’a pas seulement perdu sa mère, il a aussi perdu la vue. Ce handicap pourrait sembler insurmontable pour mener une enquête, mais loin de freiner sa détermination, il renforce sa résilience et son désir de revanche. Vivotant de petites combines et évoluant dans le milieu de la prostitution, Cyrus survit dans une réalité dure et impitoyable, celle des bas-fonds de San Francisco.
Ce qui rend Cyrus attachant, malgré ses défauts, c’est la manière dont Gabrielle Massat parvient à décrire son univers intérieur, sa douleur, ses failles. Élevé dans un environnement violent et instable, Cyrus a dû se construire seul, au cœur d’un monde sans pitié. Sa quête de justice pour sa mère, malgré sa cécité, est le reflet de sa volonté de se réapproprier sa vie, de donner un sens à son existence. Cyrus est ce genre de personnage imparfait, mais terriblement humain, qui nous pousse à l’accompagner jusqu’au bout de son périple.
San Francisco, un décor sombre et fascinant
San Francisco est bien plus qu’un simple décor dans ce roman ; elle est une partie intégrante de l’histoire. Gabrielle Massat nous plonge dans les années 1990, dans une ville où les contrastes sont nombreux : des quartiers misérables aux riches avenues, en passant par les sombres ruelles où la criminalité règne en maître. L’auteure parvient à capter l’essence de cette époque et de ce lieu, en nous entraînant dans les bas-fonds de la ville, là où Cyrus a grandi et continue d’évoluer.
Les descriptions de la ville et de son atmosphère sont précises, presque cinématographiques, et permettent de ressentir chaque coin sombre, chaque ombre qui semble peser sur les personnages. Le réalisme de cette ambiance crée un cadre idéal pour un roman noir, renforçant l’immersion et le sentiment d’urgence de la quête de Cyrus.
Le goût du rouge à lèvres de ma mère : Un récit construit comme un puzzle
L’intrigue de Le goût du rouge à lèvres de ma mère est complexe et pleine de rebondissements, construite comme un puzzle que l’on assemble au fur et à mesure. Gabrielle Massat maîtrise l’art du suspense en distillant les informations essentielles au compte-gouttes, permettant au lecteur de suivre l’enquête de Cyrus pas à pas. Chaque chapitre apporte un nouvel élément, chaque rencontre une nouvelle pièce du puzzle. Les personnages secondaires, qu’ils soient flics ou mafieux, sont eux aussi haut en couleur et bien définis, renforçant la profondeur de l’histoire et le réalisme des interactions.
L’enquête de Cyrus le mène de rebondissements en découvertes, et l’auteure n’hésite pas à jouer avec les nerfs du lecteur, offrant un récit palpitant jusqu’à la dernière page. Ce roman est un vrai bijou pour les amateurs de suspense, qui trouveront ici une intrigue tortueuse et parfaitement maîtrisée.
Une écriture percutante et vivante
Le style d’écriture de Gabrielle Massat est l’un des éléments clés de ce roman. Concise, acérée, elle donne vie aux personnages et aux scènes avec une précision chirurgicale. L’auteure ne s’attarde pas sur des descriptions inutiles ; chaque mot est à sa place, chaque détail compte. La fluidité de son écriture, l’enchaînement vif des chapitres et le ton parfois froid de ses descriptions plongent le lecteur dans une ambiance captivante, presque hypnotique.
Les scènes sont décrites avec une justesse qui n’enlève rien à l’émotion, mais qui, au contraire, renforce la tension dramatique. Le choix des mots, la construction des phrases, tout est pensé pour nous garder en haleine, pour nous entraîner toujours plus loin dans la quête de Cyrus. Il en ressort un roman noir, intense, où le lecteur est happé par la force des mots et la puissance de l’histoire.
Une immersion dans l’univers des bas-fonds
Au-delà de l’intrigue policière, Le goût du rouge à lèvres de ma mère nous plonge dans un univers rarement abordé avec autant de réalisme. Les bas-fonds de San Francisco, le milieu de la prostitution, les réseaux mafieux : Gabrielle Massat explore des thèmes sombres et dérangeants avec une authenticité qui renforce l’impact de son récit. Elle ne cherche pas à édulcorer la réalité, mais à la montrer telle qu’elle est, brutale et sans concession. Ce choix audacieux donne au roman une dimension sociale, en plus de sa trame noire et haletante.
Le goût du rouge à lèvres de ma mère : un polar à lire absolument
Une plongée implacable dans les ténèbres
Le goût du rouge à lèvres de ma mère est un roman noir, disponible chez Amazon, qui vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière page. Gabrielle Massat signe ici un polar remarquable, où chaque détail compte, où chaque personnage semble plus vrai que nature. La quête de vengeance de Cyrus, ce personnage à la fois attachant et complexe, se mêle à une intrigue riche en rebondissements, sur fond de bas-fonds californiens. À travers son écriture percutante, l’auteure nous offre un récit captivant, qui ne manquera pas de marquer les esprits.
Titre : Le goût du rouge à lèvres de ma mère
Autrice : Gabrielle Massat
Nombre de pages : 528 pages
Date de parution : 10/06/2021
Editeur : Points
EAN 9782757888087
Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous déjà lu ce livre ou un autre roman de Gabrielle Massat ? Partagez vos impressions et vos réflexions en commentaire !
Cet article contient des liens d’affiliation. Cela signifie que si vous cliquez sur certains liens et effectuez un achat, nous pourrions recevoir une commission sans frais supplémentaires pour vous. Ces commissions nous aident à maintenir et à améliorer notre site. Merci pour votre soutien !
6 commentaires
Les bas fonds se Frisco à l’époque c’était le quartier de Castro. Aujourd’hui tres touristique…
Les temps changent.
Merci de le signaler. Il a l’air noir de chez noir, bon dimanche et début de semaine à venir
C’est une pépite.
Tu me fais envie.
Je te recommande vivement.