Imaginez une histoire où l’amour transcende la raison, où une passion fugace laisse une empreinte indélébile sur une vie entière. C’est ce que propose Françoise Dorner dans L’amour ne tient qu’à un fil, un court roman à la fois émouvant et troublant, qui interroge les limites de l’amour et de l’imagination.
Une intrigue originale et captivante
Lucie, une femme de vingt-huit ans, vit une romance intense mais éphémère avec Charles, un violoniste talentueux. Deux semaines de passion, puis le silence. Charles disparaît, ne laissant derrière lui qu’un violon et un souvenir inoubliable. Lorsque Lucie donne naissance à leur fils, François, elle refuse que ce dernier grandisse sans la présence paternelle.
Dès lors, elle se lance dans une entreprise pour le moins insolite : faire fabriquer un mannequin en latex, grandeur nature, représentant Charles. Ce pantin devient une figure omniprésente dans leur foyer, une présence silencieuse qui comble l’absence, mais qui enferme aussi Lucie dans une illusion obsédante.
Une mère prisonnière du passé
Le personnage de Lucie est fascinant et troublant à la fois. Elle oscille entre lucidité et névrose, entre déni et espoir. Son amour pour Charles devient une prison mentale qui l’empêche d’avancer.
Son fils François, élevé dans cet environnement singulier, finit par se rendre compte du caractère malsain de la situation. Il vit avec un père fantoche, une illusion créée de toutes pièces, un substitut qui ne peut remplacer la véritable présence paternelle.
Un élément perturbateur : le retour du passé
Un jour, François prend une décision qui va tout bouleverser : il met en vente le violon de Charles sur Internet. Cet objet, dernier lien tangible avec son père absent, attire l’attention d’un acheteur inattendu : Charles lui-même. Cette réapparition soudaine change la donne et pousse les personnages à affronter leur passé et leurs illusions.
Un roman entre réalisme et absurde
Françoise Dorner joue avec les paradoxes. Sous un ton faussement léger et un humour décalé, elle aborde des thèmes profonds : l’absence, le deuil, la solitude, et l’incapacité à tourner la page.
L’originalité du roman repose sur ce mélange d’émotions contradictoires. On oscille entre compassion et malaise face à Lucie, entre tristesse et amusement devant ses stratagèmes pour maintenir en vie une relation qui n’existe plus.
Une réflexion sur l’amour et l’obsession
Au-delà de son intrigue surprenante, le roman pose une question essentielle : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour combler un vide ? L’amour passionnel peut-il devenir une obsession destructrice ?
Lucie, incapable d’accepter la perte, crée une réalité alternative, une illusion qui, bien que rassurante, l’empêche de vivre pleinement. François, en revanche, tente de briser ce cycle en affrontant la vérité, ce qui va finalement permettre une rencontre réelle avec son père.
Une conclusion marquante
L’écriture de Françoise Dorner est fluide, rythmée, agrémentée de jeux de mots subtils et d’une poésie délicate. L’amour ne tient qu’à un fil est un roman court mais puissant, qui dérange autant qu’il fascine. Il questionne notre rapport au manque, à l’absence et aux stratégies que nous mettons en place pour éviter la douleur.

Titre : L’amour ne tient qu’à un fil
Autrice : Françoise Dorner
Nombre de pages : 160 pages
Date de parution : Lundi 03 février 2025
Editeur : Albin Michel
EAN : 9782226497741
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2 commentaires
Ce titre ne me tente pas trop, je trouve l’idée de Lucie glauque et malsaine.
N’oublions pas que c’est un roman.