« Le garçon du phare » est un album de Max Ducos publié aux éditions Sarbacane. Quoi de mieux pour en savoir plus qu’une interview de l’auteur et de la maison d’éditions.
Le garçon du phare
Résumé
Dans sa chambre, Timothée découvre un passage secret par lequel il débouche, en pyjama, sur un rocher perdu en plein océan. Une passerelle mène à un phare vertigineux, dans lequel vit Morgan, un jeune homme idéaliste chassé de son archipel paradisiaque par un traître à son peuple. L’amitié entre les deux garçons est immédiate et Morgan raconte à Timothée le monde merveilleux d’où il vient.
Interview de Max Ducos
– Pourriez-vous nous expliquer la genèse de l’album Le garçon du phare ?
Je voulais faire une histoire qui pouvait se passer entièrement dans une chambre d’enfant. La chambre se transformerait et toute l’action se passerait in situ. Ce qui me plaisait c’est que cela pouvait fonctionner en adaptation théâtrale.
L’idée d’un personnage venant d’un monde lointain s’est vite imposée et j’adorais l’idée d’être à la croisée de deux histoires. Lorsque l’histoire de Timothée, mon héros ? se termine, celle de Morgan, l’enfant venu de loin commence.
– Le passage secret vers l’histoire extraordinaire, est-ce une manière d’échapper au monde qui nous entoure ?
La vie de Timothée qui fait des petites maquettes de bateaux et qui semble avoir perdu le lien avec sa sœur peut sembler un peu frustrante. Le passage vers le rocher l’amène vers un univers de possibles qui se veut dépaysant, exotique et infini. Mais la passerelle, le rocher, le phare restent des éléments qui existent dans notre monde. Je ne voulais pas d’un univers trop extravagant. J’aime l’idée de faire rêver avec des éléments simples, que l’on peut rencontrer au cours de voyages. J’étais près du phare de Cordouan la semaine dernière ; il est tout aussi extraordinaire que celui de mon livre, voir plus…
– Aider l’autre est-il un thème qui vous tient à cœur ?
C’est surtout qu’un enfant normal, Timothée, puisse aider un héros plus romanesque à accomplir une mission extraordinaire, qui m’a inspiré dans cette histoire. Cela étant dit, quand je pense à L’Ange disparu, ou au Mystère de la grande dune, je réalise que les personnages s’aident les uns, les autres. Je dois donc répondre oui !
– Qui sont vos premiers lecteurs ?
Des enfants, de 7 à 12 ans, qui ont souvent lu mes livres grâce à leur école. C’est en tout cas ceux-là que je rencontre. Mais il y a aussi des familles. Je reçois beaucoup de mails de remerciements signés de familles. Cela me touche énormément.
– En écrivant l’histoire, aviez-vous déjà en tête les illustrations ?
Je choisis mes histoires en fonction de ce que j’ai envie de dessiner. Surtout mon décor et mes personnages, mais également le ciel, les ambiances, les cadrages… Ensuite la structure scénaristique, elle, se construit de manière plus abstraite, guidée par le nombre de pages. Je veux donner un maximum d’ampleur à une histoire avec un minimum de texte.
– Quels sont vos prochains projets ?
Mes projets partent dans tous les sens et c’est ce qui rend mon métier passionnant. Je commence par une exposition sur l’architecture de la ville de Royan en septembre, puis je dois livrer, début octobre, un micromusée pour le muséum d’histoire naturelle de Bordeaux.
J’ai une demande pour cet hiver d’une peinture de 20 mètres de long sur les métiers de la vigne, puis viendra sans doute une nouvelle exposition de peinture, puis un nouveau livre, le tout ponctué de quelques voyages. Une année qui s’annonce encore passionnante !
Interview d’Emmanuelle Beulque (éditions Sarbacane)
– Comment choisissez-vous les ouvrages que vous allez publier ?
Pour leurs qualités : un sujet, un propos, une écriture. Et leur originalité aussi. J’aime être étonnée, prise par le récit et les images : comme le seront les lecteurs. Pas de sujet tabou, pas de longueur prescrite, pas de genre imposé. Liberté de création avant tout !
– À l’heure du tout digital, comment imaginez-vous l’avenir de l’édition jeunesse ?
Je ne publie pas de livres digitaux. Le numérique ne se développe pas en album. Commercialement parlant, il n’y a pas de marché « digital » pour l’album.
Je fais donc mon métier : je publie des livres imprimés, pour un large public, avec des créateurs de talent. Ce n’est pas tellement le digital qui pose problème, c’est surtout l‘augmentation de l’offre, du nombre de parutions par an, sur un marché où la demande stagne, voire recule. Forcément, ça précarise tout le monde dans la chaîne du livre.
Le marché s’est resserré en librairie, les places sont chères : cela nous invite (ou nous force, on peut le voir comme on veut) à encore plus d’excellence, encore plus de talent, encore plus d’inventivité. C’est un mal pour un bien.
– Quels vont être les moments forts de votre prochaine saison littéraire ?
Outre Le Garçon du phare, nous publions en octobre un ouvrage éblouissant, véritable livre d’artiste, très personnel, de Rébecca Dautremer : cette grande autrice et illustratrice invite ses lecteurs à entrer dans une sculpture de papier, Midi Pile, le rendez-vous que son Jacominus Gainsborough (voir son album précédent, sur la vie de cet humble petit lapin, si « humain » …) donne à sa Douce, avant de s’embarquer.
Il s’agit d’un livre à lire et à « traverser », comme le dit Rébecca, avec ses 100 découpes laser de papier qui creusent une avancée tout en dentelles dans l’objet-livre… Sublime ! et totalement inédit à cette échelle !
Nous publions également, dans notre collection des Grands Classiques illustrés, une superbe édition richement illustrée en grand format, au crayon et aquarelle, des Chasseurs de loups, de James Oliver Curwood, un auteur américain du début du XXe siècle de la trempe de Jack London, à découvrir – ou redécouvrir.
Enfin, on retrouvera Didier Lévy et Pierre Vaquez, après Aspergus et Moi, dans un Train Fantôme à la manière noire (gravure sur cuivre aux noirs veloutés à faire rêver), qui joue des codes du film d’horreur pour mieux nous toucher au cœur !
– Quels ont été vos livres de l’été ? (En jeunesse, bd jeunesse, ados, adulte…)
Je déteste choisir et faire un classement. J’en oublie forcément, je lis beaucoup. En vacances, plutôt pas de jeunesse pour moi : de l’adulte essentiellement.
Je suis une grande fan de la littérature américaine, qu’elle soit d’évasion ou à portée sociale et sociologique forte. Sa poésie, son souffle. Récemment tout Ron Rash, Wagamese, ou, ces dernières années, Jean Hegland (Dans la forêt, dont nous venons de publier l’adaptation en roman graphique) et My Absolute Darling de Gabriel Tallent. James Baldwin aussi. Mon dernier coup de cœur : Des Jours sans fin, de Sebastian Barry : renversant !
J’aime aussi beaucoup, par exemple, l’Italienne Silvia d’Avalone, dont j’ai lu La vie parfaite ce printemps, après avoir dévoré D’acier. Les Huit montagnes, un très beau livre sur la montagne hier et aujourd’hui, et les rêves de deux garçons dans l’Italie des années 80, de Paolo Cognetti.
Mais je dois absolument citer le génial À la ligne, feuillets d’usine, de Joseph Ponthus ! S’il faut n’en retenir qu’un, c’est celui-là ! Un choc.
Concours
Et pour conclure en beauté, en collaboration avec Page des Libraires et les éditions Sarbacane, nous vous proposons de gagner un exemplaire de l’album « Le garçon du phare ». Ce sont même trois exemplaires qui sont à gagner.
Pour participer, il vous suffit de laisser un commentaire à cet article (avec un e-mail valide pour que je puisse vous prévenir).
Fin du concours le dimanche 15 septembre 2019 à minuit.
Les gagnants seront mentionnés en réponse à leur commentaire.
14 commentaires
Sympa la derniere photo
@+ Pat
Oui elle est bien, merci pour ta participation.
Ils doivent être nombreux ceux qui voudraient échapper à l’ emprise quotidienne
Oui, merci pour ta participation
Ce livre de Julie Felix paraîtra le 2 octobre 2019 chez Albin Michel.
Elle sera présente à la librairie « Autour d’un Livre » à Cannes, le samedi 5 octobre de 16h00 à 18h00 pour une rencontre signature.
« Tout le monde pourrait bien nous regarder, mon frère, du haut de ton fauteuil on leur apprendrait l’amour, celui qui pique les yeux ».
Comment accepter l’inacceptable ? Comment chérir un être dont l’existence est un supplice de chaque instant ? Aux côtés de son grand frère emmuré dans son handicap mental et physique extrême, Julie apprend à saisir le bonheur comme il vient et découvre que la vie, même quand elle s’est affreusement trompée, peut être lumineuse. D’une simplicité et d’une justesse bouleversantes, L’amour qui pique les yeux est le récit gracieux d’une histoire d’amour extraordinaire entre deux héros de la vie ordinaire.
C’est le tout premier livre de notre niçoise que Soso connait un peu pour avoir eu quelques rdv avec elle dans le milieu médical ou elle se trouvait.
@+ Pat
Merci pour la présentation de ce livre Pat.
Merci pour ce concours, je participe
Super, c’est noté.
Gagné !
Bonjour,
je participe avec plaisir pour découvrir cet auteur
Merci Beaucoup !
Belle journée
Bonne chance
Ma librairie jeunesse de quartier m’a fait connaître les très beaux albums des éditions Sarbacane. Et comme cet été j’ai découvert le monde des gardiens de phares à travers le témoignage écrit d’un d’entre eux (André Tharaud), cela fait bien deux bonnes raisons pour participer au concours ! Merci pour cette présentation.
merci pour ces informations, bonne chance.
C’est gagné