Dans son nouveau livre « Quand bruissent les ailes des libellules », Rosalie Lowie évoque la vie des femmes en 1925 : une grande aventure romanesque et historique, une histoire d’amour, d’indépendance et de liberté !
Quand bruissent les ailes des libellules, Un destin de femme exceptionnel.
Cette grande aventure romanesque et historique, qui met en scène un secret de famille, a été inspirée par la grand-mère de l’auteure.
Ma grand-mère ne nous a jamais parlé de sa vie. C’est à la fois terriblement frustrant et triste… alors j’ai eu envie de lui inventer une vie. Puis l’imagination a pris le dessus et j’ai voulu parler des femmes au cœur de la France de 1925.
Rosalie Lowie
Synopsis du livre
Élisa a décidé de quitter son compagnon. Émue, la jeune femme se rend à la Ferme des Marais, la maison de son enfance, où souvenirs heureux et nostalgie s’entremêlent. Dans une vieille boîte, une lettre.
Celle que sa grand-mère Jeanne lui a laissé avant de disparaître, une lettre à n’ouvrir qu’après sa mort, une lettre emplie de mystère et de secrets…
En 1925, Jeanne a dix-huit ans, elle rêve de Paris, de devenir infirmière et bien sûr d’amour.
Mais son monde se réduit à son petit village de paysans et à ses coutumes rigides. Jusqu’au jour où elle rencontre Eugénie Morel et son frère Marius.
Tout semble alors sourire à Jeanne, mais dans la petite bourgade, le drame couve…
Jeanne parviendra-t-elle à trouver la liberté et le bonheur qu’elle appelle de tous ses vœux ? Sa lettre changera-t-elle le cours de la vie d’Élisa ?
Extrait du livre
Que sait-on finalement de la vie de sa grand-mère ?
Pas grand-chose.
C’est en substance ce qu’Élisa Beaulieu se dit, en détachant ses yeux de la lettre. Et cette pensée la bouleverse terriblement. Quel est donc le secret de Jeanne ?
La tombe est fleurie de roses blanches, ses préférées. Baignée d’un étrange halo luminescent, l’atmosphère du petit matin s’embrase d’une brume d’étoiles crépitantes, comme des allumettes enflammées par le frottement sec.
Il va faire beau.
Élisa retient cet instant du bout des yeux.
Les âmes perdues des morts chatouillent les pieds, dans un dédale de stèles de guingois, tapissées d’herbe drue dans le plus pur style anglais. Parfois, un souffle mélodieux, issu d’une harpe invisible, retentit au travers des buissons d’aubépine qui ceinturent l’endroit.
Accroupie, Élisa caresse du bout des doigts les pétales humides de rosée matinale. L’envie de réciter une prière l’étreint, un « Je vous salue Marie », pour assurer que l’amour est plus fort que l’oubli. Pourtant, le visage de Jeanne s’évapore dans le relief de ses souvenirs depuis quatre mois, gommés grossièrement. Bientôt, seules des traces noirâtres et éparses subsisteront sur la toile du passé.
Il est encore tôt.
Une fraîcheur incisive picote les chairs et s’insinue dans les veines. Élisa a toujours bien aimé venir le matin (très tôt parfois) se recueillir sur la sépulture de sa grand-mère. Quand il n’y a pas âme qui vive…
L’ombre des fantômes joue à cache-cache avec l’austère gardien fossoyeur des lieux, un vieux bougre, taiseux, au dos brisé, au visage si anguleux qu’il en laboure le sol de larges sillons. Il boitille, appuyé sur son balai, crache sa chique en boule visqueuse et noirâtre, tous les dix pas.
Mais il n’y a pas plus protecteur que lui pour le cimetière. C’est une vraie terreur et dès que son regard de rapace se pose sur vous, les frissons d’angoisse ne sont pas loin. Les gamins ne jouent plus entre les tombes. Les chats ne grattent plus le sol. Même les oiseaux font grise mine et hésitent à se poser sur les stèles.
Le gardien aime ses morts et ils le lui rendent bien.
Un homme âgé se tient à l’écart. Cheveux grisonnants, une tristesse élégante dans le teint flétri, plus blanc qu’un linge trop savonné. Un homme âgé encore beau, au profil grec, qui exhale la puissance passée et la douce sagesse du grand âge. Malgré la démarche légèrement claudicante d’un corps rongé d’arthrose, il accroche le regard.
Il n’approche pas, préférant garder ses distances. Stoïque, il semble méditer en silence. Ou bien il hésite sur la direction à prendre pour rejoindre la tombe visitée. Peut-être a-t-il oublié.
Les bras chargés de fleurs et un sourire fané sur les lèvres.
Finalement, il se dirige vers une tombe en marbre, sur la droite.
Élisa rassemble ses esprits en vadrouille, replie la lettre du bout des doigts.
Il est temps de rentrer chez Mamie Jeanne et d’affronter le passé.
Rosalie Lowie
Originaire de région parisienne, mariée, maman de deux enfants et entourée de ses chats, Rosalie Lowie vit sur la Côte d’Opale depuis une vingtaine d’années.
Cette Responsable Ressources Humaines a toujours aimé les livres et l’écriture.
Il lui a toutefois fallu du temps pour prendre confiance et oser écrire un roman !
Pour se lancer, elle a puisé son inspiration dans le bord de mer et la côte sauvage du Littoral.
Curieuse de tout, elle s’essaie à des genres différents : polar, roman contemporain, nouvelle, pièce de théâtre, guidée avant tout par le plaisir d’écrire des histoires.
Elle a déjà publié :
- un roman policier (“Un bien bel endroit pour mourir”), qui a reçu le Prix Femme Actuelle 2017,
- et un recueil de nouvelles (“Quelques mots à vous dire…”), écrit avec 3 autres auteurs primés Femme Actuelle, Dominique Van Cotthem, Émilie Riger et Frank Leduc. et publié en avril 2019
Rosalie Lowie a désormais de nombreux projets. Elle envisage notamment d’écrire une suite à son polar, mais aussi un autre recueil de nouvelles et un roman contemporain.
J’aime avoir une écriture variée ! J’ai la curiosité d’aller vers des histoires ou des genres littéraires différents : polar, nouvelles, roman contemporain mais aussi historique ou d’aventures.
Rosalie Lowie
10 commentaires
dans un cimetière on peut deviner la peine des gens sincères
Et la peine peut prendre des formes très différentes.
La femme libre en 1925 se trouvait sur la Riviera…..C’est ici que l’on trouve les pionnieres !
Bon Dimanche
Et dans d’autres coins de France, mais plus anonymes peut-être.
Bernard ma mère est née en 1912 dans un petit village savoyard… En 1933, elle est « montée » à Paris comme comptable. Un jour je te reconterai. Le résumé de ce livre évoque plein de choses pour moi !
Effectivement, je comprends tout à fait. Vivement que nous puissions en parler de vive voix.
pas de liberté pas de libellules
exactement…
C’est ce que j’ai envie de lire en ce moment !
alors pas d’hésitation