Un petit retour de lecture, signé Yves Carchon, d'un apprenti en écriture sur Angélus, beau et puissant roman de François-Henri Soulié… Merci au mestre de Montauban !
Angelus
Avec un bouquin comme Angelus, que je viens de boucler, François-Henri Soulié signe là une œuvre forte, de haute tenue littéraire, passionnante à plus d’un titre. Le mestre écrivain nous plonge dans l’Occitanie de l’an de grâce 1165, celle des abbayes, des chevaliers et des Vrais Chrétiens.
Tout y est : on pénètre et vit dans les abbayes de Saint Hilaire et de la Grassa, on chemine au côté de Raimon le Chevalier, fraîchement adoubé, on suit Dame Aloïs dans sa quête de la nouvelle Foi, on se prend à rêver devant l’ouvrage du maître de Cabestan, imagier profond et inspiré.
Dieu apparaît aux hommes sous mille et une formes.
Le diable aussi, qui revêt pour l’occasion la peau d’un terrible assassin, tuant d’une atroce façon plusieurs ouvriers de l’atelier du maître imagier. Ils seront trois à traquer ce suppôt de Satan : Jordi de Cabestan, Raimon de Termes et Aloïs de Malpas. Le clergé de l’époque, par son omnipotence, occupe une bonne partie du roman en la personne de l’archevêque Pons d’Arsac et de l’abbé Robertus.
Jeux de pouvoir, hypocrisie, amour du lucre, concupiscence qui les animent, si éloignés des beaux préceptes de la Foi, semblent donner raison à la nouvelle doctrine cathare…
Le tour de force du roman est de restituer fidèlement cette tranche d’Histoire, et de nous y faire vivre comme si on y était. Le beau travail sur la langue y est certes pour beaucoup. On y retrouve le langage poétique des troubadours, de succulentes expressions et des tournures de phrases qui fleurent bon l’amour de loin.
Mais aussi les détails historiques qui font le quotidien des personnages, leurs habits, l’environnement dans lequel chacun vit, le rythme des journées marqué par la chute du jour et par le tintement de l’angélus…
C’est une immersion absolue dans ce XIIème siècle inquiétant et violent où les routes sont peu sûres, où l’appui du clergé, même pour un noble chevalier, ne peut être dédaigné. Les trois enquêtes menées parallèlement vont évidemment se rejoindre pour démasquer l’horrifique assassin. Belle ouvrage que cet Angélus, mestre Soulié !
Voilà qui donne envie de lire Magnificat qui fait suite à ce maître ouvrage réussi ! Que je m’apprête à lire de ce pas, n’ayant oncques rencontré meilleur appel de sonneur !
L’histoire
An de grâce 1165. En terre d'Occitanie. Deux abbayes, deux jours, deux crimes.
1165. Les corps suppliciés des victimes, qui appartiennent à l'atelier du tailleur de pierre Jordi de Cabestan, ont été déguisés en anges dérisoires. La panique se répand. Certains voient dans ces crimes la main du diable. D'autres soupçonnent les adeptes de cette nouvelle secte que l'on nommera bientôt les " Cathares ". Au grand scandale de l'Église de Rome, ceux-ci prétendent être les Vrais Chrétiens.
L'archevêque de Narbonne missionne un jeune noble, Raimon de Termes, afin de découvrir l'assassin. Les " hérétiques " désignent une des leurs, Aloïs de Malpas, pour les disculper. De son côté, Jordi de Cabestan veut venger ses compagnons. Trois enquêtes labyrinthiques vont les mener vers une vérité qu'aucun d'entre eux n'imaginait.
François-Henri Soulié
François-Henri Soulié est un dramaturge, acteur, scénographe et metteur en scène français, également auteur de roman policier.
4 commentaires
buona epifania ….
@+
grazie mille
N’oublions pas que sur terre, c’ est le diable qui l’emporte
C’est bien possible