Je vous propose de découvrir un auteur dont le nom a peut-être déjà effleuré vos oreilles, comme un souffle d’air, un vent porteur de mille et un messages :
Une œuvre et une vie d’engagement, quel qu’en fût le prix à payer : voici Nâzim Hikmet, un poète turc né en 1901, et qui se présente lui-même ainsi :
« Mes frères,
En dépit de mes cheveux blonds,
Je suis Asiatique,
En dépit de mes yeux bleus,
Je suis Africain… »
Nâzim Hikmet : une œuvre et une vie d’engagement
Voici un grand auteur qui, vers la fin de sa vie, après avoir connu l’exil et la prison à cause de son engagement politique, dans la Turquie d’alors, ne demande qu’une chose : être enterré de la façon la plus simple possible, en Anatolie…
« Enterrez-moi en Anatolie, dans un cimetière de village
Et si possible, un platane au-dessus de moi suffit »
Parce que l’exil, peut-être plus que la prison, lui fut expérience si cruelle, mais finalement, enracinement encore plus fort.
Malgré ses vœux, c’est à Moscou qu’il est enterré, en 1963…
Son œuvre importante est essentiellement poétique, illustrant ainsi l’Anatolie, l’un des plus grands et beaux berceaux de la poésie.
Nâzim Hikmet a également produit, outre la poésie, une vaste œuvre théâtrale et romanesque, mais aussi des contes, des récits, et puis forcément : des correspondances qui sont des lettres écrites depuis sa prison.
Pour mieux découvrir ce poète qui fut aussi et avant tout un militant, voici un extrait de « Promenade du soir » :
« Les lampes de l’épicier Karabet sont allumées,
Le citoyen arménien n’a jamais pardonné
Que l’on ait égorgé son père
Sur la montagne kurde
Mais il t’aime,
Parce que toi non plus tu n’as pas pardonné
À ceux qui ont marqué de cette tache noire
Le front du peuple turc. »
Aujourd’hui encore, son engagement qui forme l’essence de son œuvre, est à découvrir…
Nâzim Hikmet a obtenu le Prix International de la Paix.
En 2002, l’UNESCO lui a rendu hommage, lors de « la journée mondiale de la poésie », le 21 mars.
Un article signé Solange Schneider pseudo Zalma écrivain, auteure de « Chemins étranges », « Points de fuite », et « Demain, tout ira bien ! » et « Ma vie en rouge et noir »
4 commentaires
moi non plus je ne pardonne pas
c’est compliqué de pardonner
Bien entendu je le connais de nom même si je le reconnais je n’ai lu que quelques uns de ses poèmes. Son engagement est un exemple
Oui c’est un très bel exemple