Se plonger dans le milieu carcéral à travers un roman relatant une affaire judiciaire. Une célèbre affaire de matricide inspirée de faits réels dans laquelle Eliane Keramidas, avocate pénaliste, assurait la défense de Claire, une accusée de 18 ans.
Les enfants perdus de la Roseraie
Eliane Keramidas, avocate marseillaise incontournable en droit pénal depuis plus de 40 ans et médiatisée lors de grands procès, notamment l’affaire d’Auriol, le Bar du Téléphone ou la Sicilian Connection, a fait le choix de se retirer de sa profession pour se consacrer à une de ses passions qui est l’écriture !
Avec à son actif des récits autobiographiques et de ses plaidoiries, elle signe aujourd’hui un roman sombre plus que réaliste, car il est inspiré de faits réels : « Les enfants perdus de la Roseraie » aux éditions Vérone. Un récit palpitant et poignant qui tient en haleine page à page ses lecteurs.
C’est l’histoire d’une malédiction transgénérationnelle qui, par des discours mensongers et des haines fratricides, conduit une mère de 15 ans, sa fille et son petit-fils à vivre abandonnés à la Roseraie, un foyer de la DDASS. Les lecteurs font ainsi la rencontre de Claire, jeune femme de 18 ans abandonnée à sa naissance par sa mère et qui est incarcérée en prison suite au meurtre de cette dernière.
Mais comment envisager le futur quand on vous a menti sur votre passé ? Comment grandir sans avoir connu les gestes maternels ? Comment vivre en prison sans son enfant qu’on vient de mettre au monde ?
L’écrivain plonge ses lecteurs dans sa rencontre avec la protagoniste et son environnement, retrace les témoignages de sa cliente tout en faisant part de ses états d’âme d’avocate, son investissement et toute son énergie déployée pour tenter de défendre ce qui semblait indéfendable jusqu’au dénouement final….
Derrière le crime, une vraie histoire poignante à raconter
« Si de tels sujets ont tendance à attirer l’attention, ils cachent souvent des histoires plus complexes qui méritent d’être racontées » déclare Eliane Keramidas.
Claire est une jeune fille qui a grandi dans différents foyers et orphelinats. On lui a toujours dit que sa mère l’avait abandonnée à la naissance. Or, ce discours porté par son père et sa grand-mère paternelle est mensonger.
À l’âge de 17 ans, elle décide de s’enfuir du foyer où elle est placée et de retrouver sa mère pour en finir avec cette souffrance indicible et enfin connaître la vérité. Alors qu’elle fête ses 18 ans, elle retrouve sa mère à Marseille dans un bar du Vieux Port.
Avec l’aide de deux amis, elle la tue et brûle son cadavre pour exorciser celle qu’elle considère comme une sorcière. Elle apprend en prison, à la lecture de son dossier, qu’elle est née d’un viol, que sa mère ne l’a jamais abandonnée et sa souffrance devient alors insupportable.
Extrait du livre
Le dossier de Claire s’est ouvert à sa naissance, dit-elle. C’est l’histoire d’une gosse à la recherche d’un fantôme. Il y a, au-delà de ce drame, la certitude tragique, inéluctable, qu’elle ne pouvait échapper à son destin. Elle a été la proie d’une force irrésistible. Le bouc émissaire d’une obscure hérédité. Affaiblie par son cerveau malade, aveuglée par une souffrance insoutenable, possédée, ensorcelée, elle a cherché, aimé, détesté une ombre sans trouver la vérité.
Porteuse d’une légende haineuse, d’un discours morbide, d’une violence omniprésente, elle souhaitait découvrir quelque chose de propre. Elle n’a trouvé qu’un monde sale. Un environnement angoissant. Sans chaleur humaine, sans contact affectueux, elle n’a été qu’une enfant apeurée, quémandant en vain la sécurité.
Sous l’emprise d’adultes manipulateurs. Elle se recroquevillait dans ses accès de rage.
Est-ce là la femme diabolique, le monstre que l’on vous dépeint ?
Ou une gamine intelligente, en manque d’amour, de soin, de présence, sans cesse ballottée, humiliée, tripotée, battue ?
Une enfant qui se débattait, qui criait, que personne n’entendait. Une gosse martyre qui n’a jamais trouvé les mots pour le dire. Elle est devenue le bras armé de monstres qui criaient vengeance sans avoir le courage de passer à l’acte.
La peur d’être de nouveau abandonnée l’a rendue dépendante de cette horrible famille. Elle courait derrière un rêve, elle n’a trouvé qu’un miroir qui lui a renvoyé sa propre image, celle d’une femme perdue.
Eliane Keramidas, 40 ans de vie au cœur de la justice…
Eliane Keramidas est une avocate du barreau de Marseille avec une forte expertise dans le domaine du droit pénal. Durant toute sa carrière, elle a défendu des criminels hauts en couleur, des serial killer, des trafiquants de drogue, des violeurs, des caïds, des parrains et des escrocs en tous genres.
Elle s’est retrouvée en défense ou en partie civile dans des procédures de règlements de comptes entre bandes rivales. Après quarante ans de Barreau, elle a cessé sa profession d’avocate pour se consacrer à l’écriture et ainsi relater son expérience professionnelle et son histoire familiale.
Les enfants perdus de la Roseraie
Eliane Keramidas
256 pages
Vérone Éditions, 2022
4 commentaires
Marseille une ville qui vous fait faire des choses épouvantables. Une ville controlé par le diable en personne !
Bon Mardi
Ça fait peur.
un monde à part que la DDass
Oui…